• La guerre au XXe siècle

    La guerre au XXe siècle, Raphaelle Branche, Sylvie Thenault et aliipar Raphaëlle Branche, Sylvie Thénault et alii

    Centenaire de la Grande Guerre, 70 ans du débarquement en Normandie, les célébrations autour des Première et Seconde Guerres mondiales rythment l'année 2014. Elles incitent aussi à s'interroger sur ce qu'a été la guerre au XXe siècle. Guerres totales, conventionnelles, de décolonisation..., le XXe siècle a connu des types de conflits différents qui ont touché les populations civiles dans des proportions inédites. Ces diverses expériences guerrières possèdent-elles une forme d'unicité ou se caractérisent-elles par d'irrémédiables spécificités ? Cinq historiens apportent des éléments de réponse. Pour faire de vous un spécialiste, « Regard d'expert » vous offre un panorama complet sur ce sujet.

    LES AUTEURS
    Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur de recherche à l'EHESS et spécialiste de la Première Guerre mondiale ; Raphaëlle Branche, maîtresse de conférences à l'université Paris I et spécialiste de la guerre d'indépendance algérienne ; Anne Duménil, historienne ; Pierre Grosser, professeur agrégé à Sciences Po Paris et spécialiste de l'histoire des relations internationales ; Sylvie Thénault. directrice de recherche au CNRS et spécialiste de l'Algérie coloniale (1830-1962)

    Paris, La Documentation française
    coll. « Doc'en poche, Regard d'expert », documentation photographique, février 2014
    110x180 mm • 187 p. illustrées
    isbn : 978-2-11-009708-8
    prix : 9,90 €

    1916 Fabrication d'obus, vérification du perforage (La guerre au XXe siècle)

     

    1916 - Fabrication d'obus, vérification du perforage 
    Source : Gallica
    Cliquer sur la photo pour l'agrandir


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  • Femmes collectionneuses d'art et mécènes


    Femmes collectionneuses d'art et mécènes, par Julie VerlaineParis, Hazan
    coll « Beaux Arts »
    150x260 mm • 288 pages • 80 illustrations
    EAN : 978-2-7541-0612-6
    prix : 35 €   

    Historienne de l’art, agrégée d’histoire, Julie Verlaine nous propose un nouveau livre. Dans la collection "Beaux Arts" chez Hazan, vous pourrez découvrir, le monde des collectionneuses d'art et mécènes de la fin du XIXe siècle à nos jours en Occident.

    L'ouvrage présente la première synthèse historique consacrée à cet univers. De multiples portraits singuliers retracent l'itinéraire biographique et esthétique des collectionneuses les plus remarquables : Nélie Jacquemart, Helene Kröller-Müller, Helena Rubinstein, Marie Laure de Noailles, Peggy Guggenheim ou encore, plus près de nous, Ingvild Goetz, Dominique de Ménil, Agnès b, Tatiana Kolodzei, Patrizia Sandretto Re Rebaudengo…  en sont quelques exemples. Ce livre montre l’extrême diversité des personnalités et des motivations. 

    Y a-t-il une manière féminine de collectionner ? Une collection d’art peut-elle avoir un genre ? Il comble les lacunes de la bibliographie consacrée aux collectionneurs en prenant comme grille de lecture principale la notion de genre. Constatant que les pratiques féminines de collection, d’exposition et de mécénat sont profondément méconnues, l’auteur entend à la fois expliquer cette lacune et démonter les a priori culturels et politiques qui aboutissent à occulter le rôle des grandes figures féminines dans le champ artistique.

    Dans la lignée des travaux de Griselda Pollock et Roszika Parker sur les femmes artistes, Julie Verlaine remet en question la construction sexuée des représentations et des pratiques dans le domaine de la collection d’art. En faisant la part belle aux collectionneuses européennes, elle entend par ailleurs reconsidérer la place de premier plan donnée aux collectionneuses américaines, bien connues grâce au récent ouvrage de Dianne Sachko MacLeod (Enchanted Lives, Enchanted Objects: American Women Collectors and the Making of Culture, 1800-1940, 2008). Deux publications allemandes (Britta Jürgs, Sammeln nur um zu besitzen, 2000 ; Uwe Fleckner et al., Kunstsammlerinnen: Peggy Guggenheim bis Ingvild Goetz, 2009) et une britannique (Charlotte Gere et Marina Vaizey, Great Women Collectors, 1999) ont bien esquissé des portraits individuels de collectionneuses d’art, allant de la Renaissance à nos jours, mais sans présenter une vision synthétique de cette histoire au féminin.

    Comparant les pratiques par-delà les frontières, plusieurs chapitres thématiques analysent les principales évolutions du collectionnisme au féminin : la progressive émancipation juridique et économique, le rapport avec la demeure privée, puis avec le musée ouvert au public, les milieux sociaux et les goûts artistiques – du vase chinois à l’art conceptuel en passant par l’étape essentielle du surréalisme. La période considérée s’étend de la fin du xixe siècle, qui voit la fin du modèle aristocratique du mécénat et de la commande, jusqu’à la période contemporaine, où les notions mêmes de collection, d’art et d’Occident paraissent proches de l’éclatement. La progression, chronologique, montre que l’émancipation des femmes dans les sociétés occidentales peut se lire à travers l’histoire de leurs collections d’art, outil puissant de libération culturelle et d’affirmation de soi.

    Alternant avec ces mises au point, plusieurs portraits singuliers retracent l’itinéraire biographique et esthétique de collectionneuses remarquables, parmi lesquelles Nélie Jacquemart, Hélène Kröller-Müller, Helena Rubinstein, Marie Laure de Noailles, Peggy Guggenheim ou encore, plus près de nous, Dominique de Ménil ou Ingvild Goetz. Cette galerie de portraits révèle l’extrême diversité des personnalités et des motivations.

    Alternant avec ces mises au point, plusieurs portraits singuliers retracent l’itinéraire biographique et esthétique de collectionneuses remarquables, parmi lesquelles Nélie Jacquemart, Hélène Kröller-Müller, Helena Rubinstein, Marie Laure de Noailles, Peggy Guggenheim ou encore, plus près de nous, Dominique de Ménil ou Ingvild Goetz. Cette galerie de portraits révèle l’extrême diversité des personnalités et des motivations.

    Abondamment documenté grâce à un recours systématique aux documents d’archives, confrontant approche contextuelle et biographique, cet ouvrage démontre l’impérieuse nécessité de procéder à une réévaluation de l’action des collectionneuses d’art, s’agissant du soutien à la création vivante, du progrès de la connaissance artistique et surtout de la patrimonialisation des chefs-d’œuvre de l’art depuis 1880.    

     

    Femmes collectionneuses d'art et mécènes, Nélie Jacquemart

    <= Nélie Jacquemart sculptée par Denys Puech, Abbaye de Chaalis

    Femmes collectionneuses d'art et mécènes, Helene Kröller-Müller  (1911, photo Kröller-Müller Museum)

     

    =>Helene Kröller-Müller (1911,
    photo Kröller-Müller Museum)

     

     

     

       

    Femmes collectionneuses d'art et mécènes, par Julie Verlaine

    <= Gertrude Stein par Pablo Picasso © 2014 Estate of Pablo Picasso/ Artists Rights Society (ARS), New York • http://www.metmuseum.org/collections/search-the-collections/488221?img=0

     

     

     

    Femmes collectionneuses d'art et mécènes, Helena Rubinstein

     

    Helena Rubinstein en 1937, à la terrasse de son appartement, à Paris, vue sur la Seine et Notre-Dame de Paris. Photographie : Fay S. Lincoln photograph collection, HCLA 1628, Special Collections Library, Pennsylvania State University. Repository: Penn State Special Collections, University Park, PA, USA.  

      "Un coup de dé jamais n'abolira le hasard" Marie-Laure de Noailles apparaît dans Les Mystères du château de Dé (1929), film de Man Ray (elle y apparaît "en train de nager et de jongler sous l'eau, telle une créature surnaturelle"). Le film est par ailleurs tourné à Hyères à la Villa Noailles. On y voit des sculptures de Picasso et de Joan Miró, et l'on y explore le jardin cubiste de la Villa... La musique de Donald Sosin a été ajoutée plus tard sur les copies vidéos du film muet. "Existe-t-il des fantômes d'action ?... des fantômes de nos actions passées ? les minutes vécues ne laissent-elles pas des traces concrètes dans l'air et sur la terre ?" 

    Femmes collectionneuses d'art et mécènes, Peggy Guggenheim

    Femmes collectionneuses d'art et mécènes, peggy guggenheim collection, Ileana Sonnabend exposition

    Venise, Peggy Guggenheim collection et Peggy guggenheim collection, Ileana Sonnabend exposition 

    Conférences
    Le 30 mai 2014, à l'Hôtel des ventes Artcurial, situé au Rond-point des Champs Élysées, Julie Verlaine a donné une conférence – très appréciée –, suivie d'une séance de dédicace sur son ouvrage devant un public composé d'une trentaine d'auditrices (1 seul homme assistait à cet événement…)

    Femmes collectionneuses d'art et mécènes, par Julie Verlaine

    Femmes collectionneuses d'art et mécènes, par Julie Verlaine Femmes collectionneuses d'art et mécènes, par Julie Verlaine

     

    Comptes rendus de l'ouvrage

    dans Le Quotidien de l'Art, n° 162 [2014] : 
    La collectionneuse : un collectionneur parmi d'autres ? L'homme serait seul chasseur, avide de conquêtes comme de trophées, donc collectionneur ? Un tel cliché vole en éclat dans le livre passionnant de Julie Verlaine Femmes collectionneuses d'art et mécènes…

    dans Le nouvel économiste.fr, par Roxane Azimi
    Art contemporain
    Le collectionnisme au féminin : «Un livre très fouillé retrace l’histoire de ces amatrices d’art de 1880 à nos jours»
    La collection, l’apanage de l’homme ? Le livre de Julie Verlaine, Femmes collectionneuses d’art et mécènes, tord le cou à ce cliché. Pour étayer sa démonstration, l’historienne d’art tire le fil jusqu’au XVe siècle à Ferrare, où Isabelle d’Este acheta aussi bien gemmes que peintures tout en commandant des peintures à Léonard de Vinci ou au Titien. Elle fut longtemps considérée comme une exception. Et pourtant elle ne fut pas seule à chercher des trophées. On apprend ainsi que Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, ou au XVIIIe siècle Margaret Cavendish Bentick, duchesse de Portland, accumulèrent aussi des ensembles non négligeables. Sans oublier Catherine II, dont l’appétence pour l’art coïncidait avec son goût du pouvoir • voir la suite du compte rendu à l'adresse suivante http://www.lenouveleconomiste.fr/art-et-culture/le-collectionnisme-au-feminin-22851/

    Émissions de radio

    Sur France Culture, le mardi 26 août 2014, dans "La grande table", Julie Verlaine intervient dans la deuxième partie de l'émission sur les collectionneuses 

    France culture, La fabrique de l'histoire, lundi 13 octobre 2014
    22 minutes après le début de l'émission

     


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  • Les politiques de l'éducation en France

    Les politiques de l'éducation en France, par Antoine Prost et Lydie Heurdier 

    Antoine Prost et Lydie Heurdier livrent un recueil de documents sur les politiques de l'éducation en France depuis le début du XXe siècle. Pourquoi ? Pour fournir à tous ceux qui s'occupent de cette grande maison, un outil de travail ou trouver les texte qui ont piloté son développement et son évolution. C'est ce l'on appelle un «usuel», un petit livre utile…

    La loi du 8 juillet 2013 pour la refondation de l'École constitue le dernier jalon de la longue histoire des politiques de l'éducation en France, que ce volume s'attache à retracer. Au fil de plus de cent textes majeurs, connus ou plus rares (lois, circulaires, mais aussi discours, mémoires, etc.), introduits et commentés, l'étudiant, le chercheur ou le lecteur curieux sont invités à parcourir plus de deux cents ans d'histoire de l'École, des décrets fondateurs du Premier Empire aux récents aménagements des rythmes scolaires. Pour faire de vous un spécialiste, « Regard d'expert » vous offre un panorama complet sur ce sujet

    Paris, La Documentation française,
    coll. « Doc' en poche, regard d'expert », mars 2014
    553 p.
    isbn : 978-2-11-009575-6
    prix : 11,90€


    Pour illustrer cette page web, dans un autre registre, dans un autre temps, nous vous proposons une archive télévisuelle datée du 8 septembre 1981. Antoine Prost, historien rappelle ce qu'était l'école républicaine au début du siècle. Emission Les dossiers de l'écran

     


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  • Harcourt 1934-2009 par Françoise Denoyelle

    Harcourt 1934-2009 - Françoise Denoyelle

    Présenter l’histoire d’Harcourt, c’est reconstituer l’histoire d’un studio au XXe siècle dans le cadre plus général de la photographie et de l’évolution de notre société. Comment est-on passé de l’artisanat à l’industrie, de la commande privée au marché de l’art ? Quel rôle ont joué l’État et les différents repreneurs? Comment s’est installé le mythe ? Pourquoi l’intérêt pour un type de portrait historiquement daté et devenu kitch n’a-t-il pas cessé ? Rassemblant des témoignages, des informations techniques, industrielles, commerciales, écono-miques, et juridiques, analysant des critères esthétiques, des modes et des comportements, l’ouvrage tente de répondre à ces questions.

    Françoise Denoyelle
    Éditions Nicolas Chaudun, 2009
    156 p.
    prix : 45 €

     

    Extrait du blog En Mode Fashion.com
    Cette année, le célèbre Studio Harcourt fête ses 75 ans. Une longévité exceptionnelle pour un studio photo.
    Un livre et une exposition viennent ainsi saluer cette place à part qu’occupe le Studio Harcourt dans l’imaginaire collectif français.
    En effet, tout le monde a, un jour, entendu parler du Studio Harcourt ou, eu l’occasion d’admirer l’un des fameux portraits noir et blanc qui font la griffe du Studio.
    « En France, on n’est pas acteur si l’on n’a pas été photographié par le Studio Harcourt », disait Roland-Barthes.
    Comme l’explique Françoise Denoyelle : « Présenter l’histoire d’Harcourt, c’est reconstituer l’histoire d’un studio au XXème siècle dans le cadre plus général de la photographie et de l’évolution de notre société. Comment est-on passé de l’artisanat à l’industrie, de la commande privée au marché de l’art ? Quel rôle ont joué l’Etat et les différents repreneurs ? Comment s’est installé le mythe ? Pourquoi tant d’intérêt pour un type de portrait historiquement daté et devenu kitsch ? (…) Cet ouvrage est celui d’une historienne qui apporte sa contribution à l’histoire de la photographie. (…) Mais surtout, ce livre est un hommage aux photographes qui passèrent par le studio et photographièrent les stars. »
    Dans l’ouvrage de Françoise Denoyelle, on apprendra, par exemple, que la fameuse signature Studio Harcourt que l’on retrouve apposée sur chacune des photos du Studio est en réalité une reproduction de la signature de Cosette Harcourt lorsqu’elle signa de son nom, l’acte de propriété du Studio…

    On découvre ainsi l’histoire du Studio depuis la fin des années folles jusqu’à son renouveau actuel. Le livre est bien sûr largement illustré de quelques uns des portraits les plus célèbres du Studio : de Brigitte Bardot à Carole Bouquet en passant par John Galliano ou Ali Mahdavi.

     


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  • Dictionnaire biographique des militants des industries électriques
    et gazières, de la Libération aux années 2000

    Maitron des industries électriques et gazières, le Maitron - Paul BoullandProlongeant le premier Dictionnaire Gaziers-électriciens, sorti en 1996 sous la direction de M. Dreyfus, ce volume propose plus de 400 notices dans le volume papier. Il est accompagné d’un cédérom reprenant plus de 2600 biographies, couvrant l’ensemble des notices du corpus gaziers-électriciens pour les XIXe et XXe siècles. Enfin, pour la première fois dans la collection Maitron, il est accompagné d’un DVD présentant un documentaire réalisé à partir d’une vingtaine d’interviews d’acteurs du syndicalisme.

    dirigé par Paul Boulland
    Ivry-sur-Seine, Editions de l’Atelier, 2013
    sortie 6 février 2014 • 464 p.
    prix : 30€

    Depuis la Libération et la nationalisation des industries électriques et gazières en 1946, l’engagement des femmes et des hommes qui ont travaillé dans ce secteur a durablement marqué l’histoire sociale française. La création d’un statut unique pour les salariés est le fruit des combats menés durant plusieurs décennies avant cette date décisive. Cette conquête démontre le caractère souvent pionner d’un syndicalisme dont l’implantation est particulièrement dense, au regard d’autres secteurs industriels. Ce statut novateur s’accompagne d’un fort engagement pour la défense du service public et pour obtenir les moyens nécessaires au développement des activités sociales. Cette bataille se concrétise par la création du Conseil central des œuvres sociales (CCOS) puis, en 1964, de la Caisse centrale des activités sociales (CCAS). Marquée par d’importantes mobilisations, jusqu’aux luttes contre les premières remises en cause du modèle social et économique d’EDF-GDF, cette période est aussi celle de transformations industrielles et professionnelles majeures, à l’image de l’essor du secteur nucléaire, nouvel espace militant et enjeu d’importants débats de société.
    Cet ouvrage réunit plus de 400 biographies inédites ou renouvelées de militants gaziers et électriciens, précédées par une introduction analysant les parcours de ces militants et l’évolution des formes de leur engagement syndical mais aussi politique, associatif, mutualiste, etc. de la Libération aux années 1990. Le cédérom joint propose un corpus de plus de 2600 biographies, qui englobe l’ensemble des notices publiées depuis les origines du Maitron et plusieurs centaines de notices nouvelles. Ainsi, du dernier quart du XIXe siècle jusqu’au seuil du XXIe siècle, ces itinéraires et ces engagements s’inscrivent dans plus d’un siècle d’histoire.Pour la première fois dans la collection Maitron, le dictionnaire offre également le témoignage de certains des acteurs de cette histoire. Le documentaire Énergie[s] militante[s], dont le DVD est inclus avec ce volume, constitue ainsi une introduction originale et vivante à l’ensemble des biographies.
    Dirigé par Paul Boulland, chercheur associé au Centre d’histoire sociale du XXe siècle (Paris I-CNRS) et co-directeur du Maitron, cet ouvrage bénéficie de l’apport d’une centaine d’auteurs et correspondants.
     

    Présentation video
    Paul Boulland présente ce volume du dictionnaire biographique, ainsi que le DVD documentaire - Énergie[s] militante[s] -, qui est offert avec le livre. 
    Entretien, captation, montage, réalisation vidéo : Jeanne Menjoulet
    Production : CHS


     

    Outre le dictionnaire, et le DVD documentaire, un cédérom est aussi joint au livre. Ce CDROM contient un corpus de plus de 2.600 biographies, qui englobe l'ensemble des notices publiées depuis les origines du Maitron et plusieurs centaines de notices nouvelles. Ainsi, du dernier quart du XIXe siècle jusqu'au seuil du XXIe siècle, ces itinéraires et ces engagements s'inscrivent dans plus d'un siècle d'histoire.

    Grève des gaziers, Baligean haranguant les grévistes 1923

     1923, grève des gaziers, Emile Baligean (CGTU) haranguant les grévistes (ci-dessus et ci-dessous)
    Source Gallica, photographie de presse Agence Meurisse.

    1923 syndicalisme CGTU gaziers Emile Balligean


    1909 Emile Pataud secrétaire du syndicat des électriciens à la tribune. Grève des postiers à l'hippodrome, meeting du 14 mai 1909. Source Gallica, photographie de presse Agence Rol.

    1909 Grève des postiers à l'hippodrome, meeting du 14 mai 1909, Pataud secrétaire du syndicat des électriciens à la tribune


     

    Parmi ces 2600 biographies, voici des extraits de l'une d'entre d'elles. Le nom de Corentin Cariou, évoque, pour les parisiens, une avenue du XIXe arrondissement et une station de métro. Cette station se situe tout près de l’usine de la Villette où  un certain Corentin Cariou avait travaillé...

    CARIOU Corentin, Marie

    Né le 12 décembre 1898 à Loctudy (Finistère), fusillé le 7 mars 1942 à Carlepont, près de Compiègne (Oise) ; aide de forge, puis aide-ajusteur à la Société du Gaz de Paris ; syndicaliste ; membre du comité central du Parti communiste (1932-1936) ; conseiller municipal de Paris (1938-1940), quartier de Flandre (XIXe arr.).
    Fils de Pierre Cariou, marin, Corentin passa sa jeunesse dans un milieu de marins pêcheurs bretons et fréquenta l’école communale de sept à douze ans. Il était le dernier né d’une famille de onze enfants. L’aîné périt dans un naufrage. Sa mère, journalière, et une de ses soeurs s’appelaient Corentine (du nom de saint Corentin, premier évêque de Quimper qui, dit-on, multiplia les poissons). Corentin lui-même partit en mer dès l’âge de douze ans et demi et demeura marin jusqu’à dix-huit ans, avant de faire son service militaire dans la marine (...) il fit quelques semaines de prison pendant son service militaire. Libéré à vingt et un ans, il fut marin pêcheur pendant deux ans puis décida d’aller chercher du travail à Paris à la mort de ses parents en 1923. « Je n’ai rien lu entre douze et vingt-trois ans » écrivit-il en 1932. Il précisait qu’il parlait « la langue bretonne assez bien, la française assez mal ».

    C’est par son frère Jean Cariou, ouvrier à la Compagnie du gaz de Paris, qu’il entra dans cette Société où travaillaient de nombreux Bretons, comme aide de forge à l’usine des goudrons de la Villette (aujourd’hui démolie), le 13 novembre 1923. Il fut titularisé en 1925 et passa plus tard aide-ajusteur. Il habitait alors 26 bis, rue de l’Argonne à Paris (XIXe arr.). En 1925, il habitait 51, rue des Boulets (XIe arr.) et, en 1929, 7, rue Augustin-Thierry (XIXe arr.). Fin 1932-début 1933, il s’installa avec sa famille 15, villa de l’Ermitage (XXe arr.), où il vécut jusqu’en 1939, puis 82, rue Compans (XIXe arr.).

    Corentin Cariou adhéra à la CGTU et peut-être au Parti communiste en 1923, sans doute sous l’influence conjuguée de son frère Jean, militant syndical, et du climat révolutionnaire qui régnait alors dans les usines du Gaz de Paris (grèves avec occupation en 1922, nouvelles grèves en 1923). Il participa l’année suivante à la constitution de la cellule n° 193 du Gaz de la Villette (1er rayon). Cependant dans sa biographie rédigée pour la Commission des cadres le 15 novembre 1932, il donne une autre chronologie : « Rentré au PC en 1926, dans une réunion de sympathisants de l’usine, recommandé par l’unanimité des membres de la cellule avec qui je militais depuis deux années [...] secrétaire adjoint de la section syndicale de l’entreprise, appartenant à la cellule du gaz de la Villette, n° 182 au 19e rayon. Membre du comité du 1er rayon depuis 1927 et élu au comité régional à la conférence de 1929, étant membre depuis [...] appartenant au syndicat unitaire du gaz de Paris depuis 1923 et secrétaire permanent depuis 1930. » (RGASPI, Moscou, 495 270 1377). Il militait également au SRI, à la Bellevilloise et à la coopérative la Famille nouvelle.

    Donc, Corentin Cariou se consacra surtout au militantisme syndical. Son organisation le délégua au congrès tenu salle de la Grange-aux-Belles (Paris XIe arr.) les 4 et 5 juillet 1925. (...) À partir de 1928-1929, Corentin et son frère Jean entrèrent en conflit politique ouvert. Jean, de tendance syndicaliste révolutionnaire, proche de Pierre Monatte et de sa revue La Révolution prolétarienne, était alors secrétaire général du syndicat CGTU du Gaz de Paris (...). Le 20 mai 1930, lors d’élections, les minoritaires furent battus, un bureau « majoritaire » mis en place (Corentin Cariou, Vincent, Max Dupuy, Arthur Bardot, Alfred Lahaye, Rouby, Pierre Kérautret, Raymond Fonfride). Corentin Cariou devint secrétaire général du syndicat et gérant du journal Les Gaziers de Paris ; en 1934-1935, il passa secrétaire adjoint, le secrétaire général étant Pierre Kérautret. Les deux frères devaient rester opposés politiquement et syndicalement.

    En février 1931, Corentin Cariou prit avec la commission exécutive l’initiative d’une première école syndicale (cinq jours, le jeudi soir, sur cinq semaines). En 1932, il fut élu secrétaire du comité intersyndical CGTU des services publics de la région parisienne avec Marcel Paul, Émile Loiseau et Jean Maury. (...) Déjà frappé de quinze jours de mise à pied, avec « dernier avertissement » le 13 mai 1930, pour « lecture d’une protestation malgré l’interdiction du régisseur de l’usine », Corentin Cariou fut révoqué du Gaz de Paris le 16 février 1935, avec tout le bureau du syndicat unitaire, pour l’apposition d’une affiche jugée diffamatoire. L’affaire, dite « Qui a fumé fumera », fit grand bruit, et après une campagne d’opinion de grande ampleur, les sept révoqués furent réintégrés le 17 juillet (...), Cariou entra au Comité central lors du VIIe congrès national (Paris, 11-19 mars 1932) et le quitta au VIIIe congrès (Villeurbanne, 22-25 janvier 1936). Travaillait-il encore à l’usine des goudrons, ou était-il permanent syndical ? Les rapports de police le qualifiaient toujours d’employé à la Société du Gaz au début de la Seconde Guerre mondiale. Le Parti communiste le présenta à plusieurs élections. (...). Il entra au conseil municipal de Paris comme représentant du quartier du Pont-de-Flandre (XIXe arr.) à l’occasion de l’élection partielle du 27 mars 1938 provoquée par la démission du communiste Jacques Grésa (élu député).

    Le conseil de préfecture le déchut de ce mandat le 21 janvier 1940, pour appartenance au Parti communiste. En septembre 1939, il ne fut pas mobilisé. Comme d’autres militants, il avait à attendre dans ses foyers un ordre individuel de mobilisation. Il ne se cacha pas ; il attendit. L’ordre arriva le 23 décembre 1939. Il fut à la fois mobilisé et interné administrativement au camp de Baillet (Seine-et-Oise) (une source administrative le présente cependant comme mis en séjour surveillé en date du 13 décembre 1939 puis libéré). Il fut transféré le 12 janvier 1940 à La Ferme Saint-Benoît (Seine-et-Oise), dans la « 1ère compagnie spéciale ». Puis le 23 mars à Bourg-Lastic, il fut incorporé dans la « 2e compagnie spéciale de travailleurs » créée dans ce camp d’internement (il retrouva notamment Lucien Sampaix*). Il s’évada et gagna Lyon (Rhône) où il profita de la pagaille de la débâcle pour se faire démobiliser légalement.

    Il rejoignit alors sa femme et sa fille en Bretagne, puis retourna avec elles à Paris dans le XIXe arr. où le Parti communiste clandestin lui confia des responsabilités dans cet arrondissement. « Un soir, dit sa fille Andrée, en se promenant dans le square de la Butte Rouge, il s’est rendu compte qu’il était suivi. En rentrant, il nous dit : " Je ne suis pas sûr, mais je pense avoir été repéré ; demain, je partirai ". La police tournait autour de trois familles du quartier : les Sampaix, les Michel et nous. » La police était là le lendemain, 5 octobre 1940, et l’envoya au sanatorium d’Aincourt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Sa participation, aux côtés de Jean Duflot* notamment, à « un mouvement d’indiscipline » le fit incarcérer avec lui le 6 avril 1941 à la maison centrale de Poissy (Seine-et-Oise, Yvelines). Le 8 mai, il fut dirigé sur le centre de séjour surveillé de Châteaubriant (Loire-Inférieure).

    Là, toujours aux côtés de Jean Duflot*, placé dans la « baraque des isolés », il vécut en octobre 1941 l’exécution des otages (sa femme et sa fille étaient retournées en Bretagne en juin-juillet 1941). Corentin Cariou était interné depuis le 9 février au camp de Compiègne lorsqu’à la suite de l’attentat commis le 1er mars 1942 contre une sentinelle allemande, rue de Tanger (XIXe arr.), les autorités d’occupation décidèrent de fusiller comme otages « vingt communistes et juifs » ; parmi eux : Roger Jurquet, Gaston Huart, Roland Martin, Corentin Cariou, Pierre Rigaud et Pierre Semard. L’exécution de Cariou, de Pierre Rigaud et de Réchaussière (syndicaliste de la TCRP) eut lieu le 7 mars 1942 à midi, à Carlepont, dans une forêt près de Compiègne, au même endroit où Louis Thorez avait été fusillé le 21 février (une stèle a été posée). La veille de sa mort, à 20 h 30, Cariou écrivit à sa femme : « ... Je suis dans une cellule isolée, pour ma dernière nuit [...] Je pars avec courage, en confiance dans la victoire finale. Sois courageuse pour élever notre chère fille [...] Je ne vois pas ce que j’écris dans la nuit. Nos sacrifices ne seront pas vains... »

    Corentin Cariou serait mort en criant : « Vive la France. Vive le Parti communiste. » Il laissait une femme (Marie, Anne, Marianne née Le Garrec le 14 février 1893 à Plonéour Lanvern, Finistère, morte le 31 janvier 1958), et une fille (Andrée, née le 23 février 1931 à Paris, morte le 20 juillet 1997). Dans son autobiographie de 1931, il présentait ainsi sa femme : « Marie Anne Garrec de Pont-l’Abbé (Finistère), exerçant la profession de brodeuse avant de venir à Paris où elle a travaillé comme femme de chambre dans une modeste pension de famille. Aucune activité politique, sympathisante. Son père, journalier âgé de soixante-dix ans, mère repasseuse, habitant tous les deux à Pont-l’Abbé. » (document cité) Le corps de Corentin Cariou fut inhumé à Cuts (Oise). Le 1er novembre 1945, le Parti communiste organisa une cérémonie place de la République et des obsèques solennelles pour les sept élus de Paris victimes du nazisme (Jules Auffret*, Corentin Cariou*, Léon Frot*, Maurice Gardette*, René Le Gall*, Raymond Losserand* et Charles Michels*). Ils reposent dans une tombe commune au Père-Lachaise, près du mur des Fédérés (...)
    René Gaudy, Claude Pennetier

     


     

    Biographie de Marcel Paul, retracée aussi dans le film du CCAS ci-dessous...

    MARCEL PAUL ou l'énergie de l'engagement 

    Une production Les Activités Sociales de l'Energie - Une réalisation Direction de la Communication Pôle Audiovisuel
    Groupe de pilotage : Simone JANTOU, Brigitte MAGNIADAS, Nadine CUIBURU, Alexandre COURBAN, Françoise ROBERT-SANGUE, Chloé VIGNERON
     Commentaire : Paul BOULLAND Voix : Stéphane LAUTISSIER
    Documentaliste : Serge SALVAR Illustration sonore : Daniel FRANÇOIS


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  • Des archives à la bande dessinée, l'exemple de

    Mauvais genre de la dessinatrice Chloé Cruchaudet
    d'après l'essai de Danièle Voldman et Fabrice Virgili, La Garçonne et l'Assassin paru chez Payot en 2011

    Mauvais genre, BD d'après l'essai La Garçonne et l'Assassin de D. Voldman et F. VirgiliChloé Cruchaudet a reçu le prix Landerneau 2013, le prix du meilleur livre pour le magazine Lire, le Coup de coeur au festival BD de Saint-Malo et, il y a quelques semaines tout juste, le Grand Prix de la Critique ACBD décerné par plus de 80 journalistes spécialisés. Depuis, la mayonnaise a pris chez les libraires et "Mauvais Genre" se rapproche déjà des 50.000 ventes.
    Mauvais Genre reçoit le prix du public Cultura à Angoulême

    Paul et Louise s'aiment, Paul et Louise se marient, mais la Première Guerre mondiale éclate et les sépare. Paul, qui veut à tout prix échapper à l'enfer des tranchées, devient déserteur et retrouve Louise à Paris. Il est sain et sauf, mais condamné à rester caché. Pour mettre fin à sa clandestinité, Paul imagine alors une solution : changer d'identité, se travestir. Désormais il sera... Suzanne.

    Paris, Delcourt, coll. « Mirages », 2013
    200 x 270 mm • 160 planches.
    isbn : 978-2-7560-3971-8 • prix : 18 €

     

    Entendre sur France culture "La Fabrique de l'histoire" : Plusieurs invités, parmi lesquels Chloé Cruchaudet, qui présente (à la huitième minute de l'émission...) la genèse de la bande-dessinée "Mauvais genre"

    Voir les différentes critiques sur le net notamment Bedetheque.com

    Midi libre, propos recueillis par Philippe Mouret
    Bande dessinée : sous le charme du "Mauvais genre" de Chloë Cruchaudet
    extrait : 
    PM : Cela demande beaucoup de documentation ?
    Chloé Cruchaudet :
    Quand j’ai entendu parler du livre à la radio, je me suis précipitée sur cet essai historique et je me suis attachée aux deux personnages qui nous interpellent sur qu’est-ce que la féminité, la masculinité ? Qu’est-ce qui est inné, acquis ? J’ai gardé une certaine liberté d’interprétation, mais en respectant le cadre de l’époque. Le plus difficile a été pour les planches sur la guerre, c’est un sujet qui a déjà été beaucoup et bien traité, par Tardi et d’autres. Je suis allée au musée de l’Armée, j’ai rencontré un historien qui m’a beaucoup apporté à propos des blessures, des traumatismes de la guerre. Pour le Paris populaire, c’était plus facile, j’habite la capitale, je savais où aller.

     Depuis Télérama.fr  Le Mauvais genre de Chloé Cruchaudet
    Chaque semaine, la rédaction de Télérama.fr  pioche parmi ses bandes dessinées préférées du moment et demande à un auteur de commenter trois de ses planches.


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  • Les Anciens combattants, 1914-1940

    Les Anciens combattants, 1914-1940, par Antoine ProstCe grand livre d'Antoine Prost, consacré aux « gueules cassées » de la Grande Guerre, n'est pas seulement le mémorial des survivants des tranchées. Construit à partir de témoignages de tous ordres, il est aussi un livre d'analyse : il dresse la première évaluation du poids politique réel dans l'entre-deux-guerres d'une France décimée.
    Les Anciens Combattants, moins acteurs que témoins, pèsent par leurs réactions, leurs opinions, leur comportement collectif, et d'abord leur existence même, qui atteste de l'ampleur du traumatisme de la guerre. Ils révèlent ainsi des attitudes et des mentalités largement partagées par les Français des années trente.
    À travers eux s'expriment le souvenir durable d'un massacre sans précédent, des formes de sociabilité, des convictions morales et politiques, des manières d'être qui semblaient naturelles, charriées par un mouvement de masse - ils sont plus de trois millions d'adhérents. À l'image de la nation en armes, on rencontre chez eux des réactionnaires, des autoritaires, quelques révolutionnaires ; mais aux antipodes de l'image qu'on en donne habituellement, loin de l'esprit militaire, des ligues ou du fascisme, ils sont dans leur immense majorité, comme le pays, républicains, patriotes et pacifistes.

    Paris, Gallimard, coll. "Folio Histoire", (1977) janvier 2014
    Édition revue
    110 x 180 mm • 335 pages • isbn : 978-2-07-045648-2
    prix : 6€10


     

    Réception des Gueules cassées aveugles à l'Élysée le 22 mars 1920. cliquer sur la photo pour l'agrandir

    Réception des Gueules cassées aveugles à l'Élysée le 22 mars 1920.  Source : Gallica (détail)
    Cliquer sur la photo pour l'agrandir

     

     


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  • Si nous vivions en 1913

    Si nous vivions en 1913, livre Antoine Prost« Si nous vivions en 1913, nous aurions déjà enterré bien des amis. Si nous vivions en 1913, nous serions surpris de voir autant de militaires. Si nous vivions en 1913, nous serions paysans, maréchaux-ferrants, couturières ou bourgeois, peut-être même rentiers. Si nous vivions en 1913, nous travaillerions beaucoup. Si nous vivions en 1913, nous serions fiers d'être une République. » À travers une série de chroniques originales et passionnantes qui réveillent le passé dans tout ce qu'il a de plus quotidien, Antoine Prost nous dresse un portrait de la société française en 1913 telle qu'on ne l'apprend pas dans les manuels scolaires. Une façon d'entrer dans la grande Histoire par une petite porte. Un livre qui nous en dit long sur cette « Belle Époque », si lointaine, comme exotique, ce monde d'avant auquel mit fin la Grande Guerre.

    Alors que la France commémore le centenaire de la guerre 14-18, France Inter et Antoine Prost ont invité, l'été dernier (2013), les auditeurs de la station a revivre comme... en 1913. L'été avant l'entrée en guerre, comment vivions-nous ? Ce livre reprend ces chroniques radiophoniques.

     Paris, Grasset & Fasquelle/Radio France, mars 2014
    120 x 190 mm • 138 pages • isbn : 978-2-246-81212-8
    prix : 11 €

    Historien et ancien directeur du Centre d'histoire sociale du XXe siècle, Antoine Prost est l'auteur de nombreux livres, parmi lesquels : Penser la Grande Guerre : un essai d'historiographie (avec Jay Winter, Seuil) et Du changement dans l'école. Les réformes de l'éducation de 1936 à nos jours (Seuil, 2013). Ses chroniques « Si nous vivions en 1913 » ont été diffusées dans la Matinale de France Inter, au cours de l'été 2013.  Antoine Prost préside la mission du centenaire de la première guerre mondiale.

    Écouter quelques chroniques
    L'Armée • Si nous vivions en 1913, nous serions très surpris de la présence des militaires. On les voyait beaucoup. On voyait d’abord les casernes construites pour la plupart depuis 1871 elles étaient alors dans leur neuf et elles occupaient de la place, beaucoup de place...

    Si nous vivions en 1913, départ de la classe - conscrits de l'année 1912 avant leur intégration

     Illustration : Départ de la classe - conscrits de l'année 1912 avant leur intégration
    Source : Gallica. cliquer sur la photo pour agrandir

     

     

    La France serait un Empire  • Au XIXe siècle la plupart des nations d’Europe occidentale possédaient des colonies... Mais cette chronique évoque aussi le volet financier. L'Europe occidentale était le banquier du monde...

    Si nous vivions en 1913  : Obligation de 500 Fr  - Union minière métallurgie de Russie 1913

    Illustration : Obligation de 500 Fr - Titre au porteur
    Union minière et métallurgique de Russie, juin 1913

    Sur l'expansion en Russie, voir par exemple :
    De l'expansion internationale à la multinationale Schneider en Russie (1896-1914) 

     

     Nous ferions la grève  • Il y a 100 ans, les syndicats étaient faibles, mais il existait une mystique de la grève : c'est plus qu'une action, elle éduque, aguerrie, entraide et crée... Et elle avait d'importantes répercussions sur la  vie privée…

    Si nous vivions en 1913, nous serions peut-être en grève

     

    Illustration : 24 juin 1914, grèves des postiers parisiens, malles-poste garées dans la rue
    Photographie de presse Agence Rol.
    Source : Gallica. cliquer sur la photo pour agrandir

     

     

    Nous serions peut-être une travailleuse • On croit souvent que les femmes ne travaillaient pas. Or elles représentaient le tiers de la main d’œuvre, et c'est presque la moitié des femmes qui travaillent…

     

    Si nous vivions en 1913, nous serions peut-être une travailleuse  - Midinettes en grève (détail affiches poilus) Illustration : Couturières ("midinettes"), ici le 18 mai 1917 dans les rues de Paris lors d'une grève.

    Source : Gallica. cliquer sur la photo pour agrandir

     

     

     

     

     Les catholiques et la question religieuse  • 

     

    Nous marcherions beaucoup • Si nous vivions en 1913, nous marcherions beaucoup. Les quinze années précédentes ont pourtant été marquées par la construction de milliers de km de lignes de chemins de fer, par le développement des transports en commun, métro, tramway, omnibus... et par l'expansion de la bicyclette. Mais nombreux sont ceux qui n'en n'ont pas les moyens...

    si nous vivions en 1913 : Eugène Atget - Chars-à-bancs

     

    Eugène Atget -  Char-à-bancs, Paris
    (tiré de la collection : Véhicules hippomobiles, Paris)
    1870-1914
    Source : Gallica. cliquer sur la photo pour agrandir

     

    Nous souffririons déjà de la crise du logement • Seule une minorité habitait un appartement avec un minimum de confort. Le logement populaire est différent de celui des bourgeois : une pièce unique dans laquelle on faisait tout...

    si nous vivions en 1913 : Nous souffririons déjà de la crise du logement

     Illustration : Taudis 23 rue Bouret Paris 19ème, 1913.
    Source : Gallica. cliquer sur la photo pour agrandir

     

     

     

     

    Nous nous retrouverions au café • En 1913, nous nous serions certainement retrouvés au café : le lieu de sociabilité par excellence. On comptait 482 000 débits de boisson pour 42 millions d'habitants, soit un bar pour 83 habitants, contre 25 000 cafés aujourd'hui...

    Nous nous retrouverions au café, ici le Grand café à Moulins place d'AllierLe Grand café art nouveau à Moulins, place d'Allier
    Crédit photo : Flickr / Jean-Pierre Dalbéra

     

     

     

     

     

     

    La loi des 3 ans • Si nous discutions politique en 1913, nous parlerions probablement de la loi de 3 ans. C’était le grand sujet de débat, c’était de cela que l’on discutait. La question était assez simple. L’Allemagne était plus peuplée que la France, 67 millions d’habitants contre 39… 

    Si nous vivions en 1913, débat contre les trois ans, discours de Jean Jaurès, 25 mai 1913

     

    25 mai 1913, manifestation du Pré-Saint-Gervais contre les trois ans, discours de Jean Jaurès.
    Source Gallica. cliquer sur la photo pour l'agrandir

     

    La France était fière d’être une République  • Dernière émission de la série, qui conclut sur sa fierté républicaine. En août 1914 le député André Maginot rencontra dans le train un électeur de droite. Apprenant qu’il se rendait à Toul pour être mobilisé comme soldat de 2èm classe celui-ci s’exclama, la République c’est tout de même quelque chose….


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