• Quel autre sport ?

    Dossier Quel autre sport ? coordonné par Guillaume Quashie-Vauclin et Marion Fontainedossier coordonné par Guillaume Quashie-Vauclin
    et Marion Fontaine
    Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique, n°10,
    janvier-mars 2013

    L'engagement sportif du mouvement ouvrier n'a pas seulement donné naissance à des institutions. Elle a nourri un certain nombre de débats (sur le sens à donner à la compétition, sur les rapports entre sport et capitalisme, sur le surentraînement et le dopage), elle a constitué le terreau des politiques sportives suivies par les municipalités de la banlieue rouge, elle a contribué aux formes d'appropriation populaire de la pratique et du spectacle sportifs, elle a enfin nourri les actions et les engagements d'un certain nombre d'acteurs, qu'ils soient éducateurs, politiques ou encore journalistes. En même temps, le déploiement de cette dynamique s'est constamment heurté à nombre d'obstacles et d'oppo­sitions. Parmi ces barrières, certaines relèvent de contraintes extérieures : le sport « ouvrier », au sens militant du terme, s'est souvent développé dans des conditions matérielles précaires ; il a dû faire face également à de nombreux adversaires : les diverses formes de «paternalisme sportif» mises en place par le patronat, le regard suspicieux des fédérations disciplinaires dénonçant leurs concurrentes militantes au nom de « l'apolitisme sportif» et, à certains moments (par exemple dans les années 1940-1950), l'action répressive d'un État voyant derrière la moindre équipe de football, pour peu qu'elle soit encadrée par des membres du Parti communiste, un élément de subversion. Mais le sport militant s'est aussi heurté à ses propres contradictions et surtout à la séduction du « modèle bourgeois », notamment dans le domaine du spectacle. Le sport « ouvrier », politiquement parlant, n'a pas toujours été, c'est un euphémisme, le sport de tous les ouvriers. Ces derniers lui ont souvent préféré le sport «bourgeois» et se sont bien vite passionnés pour le Tour de France ou encore les compétitions organisées par la Fédération française de football. L'Union soviétique elle-même a très vite cessé de porter la volonté d'un modèle alter­natif, pour se plier aux règles de la compétition et du spectacle, jusque dans ses dérives les plus frappantes (dopage, nationalisme, etc.). Ainsi, si l'ambition d'édifier un autre sport a bien été tangible, la réalisation de cette ambition, elle, a été beaucoup plus fragile et constamment remise en cause.

    Sommaire

    Manon Fontaine, Guillaume Quashie-Vauclin, Introduction

    Jean-Baptiste Le Cam, Éduquer des corps nobiliaires à la fin du xvme siècle : l'exemple de Mme de Genlis

    André Gounot, Le sport travailliste européen et la fizkul'tura soviétique : critiques et appropriations du modèle « bourgeois » de la compétition (1893-1939)

    Marc Giovaninetti, 1928-1929, « classe contre classe » : les sportifs ouvriers peuvent-ils se mesurer aux sportifs bourgeois ?

    Fabien Archambault, Un autre football ? Catholiques et communistes italiens au tournant des années 1970

    Noémie Beltramo, Karen Bretin-Maffiuletti, Itinéraire d'un club communautaire polonais : le Club sportif Orion à Montceau-les-Mines (années trente-années soixante)

    Adrien Virondeau, Fabien Sabatier, Le militantisme de la Fédération sportive et gymnique du travail face à l'apartheid en Afrique du Sud et à la question israélo-palestinienne dans la revue fédérale (1972-1992)

    Igor Martinache, Le ministère Buffet (1997-2002) : contraintes et contradictions dans la mise en oeuvre d'une politique sportive de gauche

    Yvon Adam, René Moustard, MarcelZaidner, Table ronde sur l'histoire de la commission sportive du Parti communiste français

     


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  • Les scrutins municipaux sous le regard des sciences sociales


    Les scrutins municipaux sous le regard des sciences sociales, par Emmanuel Bellanger et aliipar Emmanuel Bellanger, Fabien Desage
    et Jean Rivière

    Dossier : Les campagnes électorales municipales constituent des moments particuliers dans le cycle de la vie politique locale. Les auteurs réunis dans ce dossier montrent qu’elles représentent également un terrain fécond pour les sciences sociales, révélateur du fonctionnement et des transformations des systèmes politiques locaux. Quelques semaines après les dernières élections municipales, les articles présentés offrent une exploration dans le temps et dans l’espace (géographique et social) des « enjeux municipaux ».

    Dossier de Metropolitiques.eu mis en ligne le 21 avril 2014
    Télécharger « Les-scrutins-municipaux-sous-le.html »

    <= "V'là ma cartouche" dit un ouvrier en désignant son bulletin de vote, tandis que la foule, derrière lui, se presse vers le bureau électoral. source : Gallica.

     Les scrutins municipaux sous le regard des sciences sociales, par Emmanuel Bellanger et alii<= Intérieur d'un bureau de vote : les isoloirs. Source : Gallica.

    Les scrutins municipaux sous le regard des sciences sociales, par Emmanuel Bellanger et alii

     

     

     

     

    isoloirs modernes

     


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  • Syndicalistes et libertaires
    Une histoire de l’UTCL (1974-1991)

    Syndicalistes et libertaires. Une histoire de l’UTCL (1974-1991) par Théo RivalThéo Rival

    Raconter l'action de l'Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL) dans le syndicalisme des années 1970-1980, c'est raconter la période de "l'insubordination ouvrière" de l'après Mai 68, la lutte contre le recentrage de la CFDT, l'émergence des gauches syndicales, l'irruption des coordinations de grévistes, la formation des SUD... A travers les pratiques du petit groupe d'ouvriers turbulents qui formait l'UTCL, ce livre permet de s'interroger sur la portée révolutionnaire du syndicalisme d'action directe.

    éd. Alternative libertaire, juin 2013
    150x220 mm • 316 pages

    ISBN : 978-2-914933-28-5
    prix : 12 €

    On trouvera également, dans ces pages, quatre précieux compléments : • une riche section iconographique sur l’ORA et l’UTCL ; • la réédition du texte de bilan adopté en 1991 par l’organisation, lors de son autodissolution ; • – un entretien inédit sur l’ORA, avec Patrice Spadoni et Thierry Renard ; • – un vaste entretien croisé avec douze anciennes et anciens militants de l’UTCL.


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  • Paris, 3-5 juillet 2014

    Mouvements étudiants en Afrique francophone.
    Des indépendances à nos jours


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  • Paris, 22 et 23 mai 2014

    Far from Jihad.
    Combatants of Muslim Origin in European Armies in the 20the Century


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  • Nanterre, 11 et 12 février 2014

    La guerre d'indépendance algérienne.
    Échelles métropolitaines


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  • Des étrangers dans la Résistance

    Des étrangers dans la Résistance - Denis PeschanskiDenis Peschanski

    Durant la Seconde Guerre mondiale, la résistance au nazisme en France fut l'œuvre d'hommes et de femmes de toutes origines sociales, politiques et nationales. Parmi ceux-ci, les étrangers ont occupé une place décisive. Venus en France pour des raisons économiques ou politiques – beaucoup fuyaient les fascismes –, ils se sont battus pour le pays qui les avait accueillis. Ce fut aussi le cas de nombreux combattants africains et maghrébins issus des colonies, simples sujets de l'Empire français.
    La résistance de ces milliers d'étrangers, souvent anonymes, fut longtemps effacée d'une mémoire et d'une histoire qui se voulaient exclusivement nationales. L'ouvrage retrace les raisons et les étapes d'un engagement pour la liberté dans lequel beaucoup laissèrent leur vie. Cet épisode héroïque fut d'évidence un facteur d'intégration après la guerre. Sa mémoire doit l'être également pour aujourd'hui.Illustré par une abondante documentation iconographique, le récit de Denis Peschanski met en lumière l'une des pages les plus tragiques et les plus belles de l'histoire contemporaine: le combat de résistants venus d'ailleurs qui, dans la nuit du nazisme, avaient fait leur la phrase de Goethe : « Tout homme a deux patries, la sienne et la France.

    Paris, Éditions de l'Atelier/Éditions ouvrières
    septembre 2013
    210 x 250 mm, 115 p. illustrées + CDrom

    isbn 978-02-7082-4247-0
    prix : 23 € 

    Nous vous proposons ci-dessous quelques portraits présentés dans l'ouvrage 

    Des étrangers dans la Résistance - Denis Peschanski -Josep Rovira - catalaniste -POUMEspagnol, Josep Rovira naît à Ruhl près de Barcelone en 1902. Militant catalaniste et antimonarchiste, réfugié en France pour ne pas participer à la guerre du Rif, il est incarcéré à la Santé en 1926 après l'échec de l'opération «Prats de Mollo» visant à libérer la Catalogne de la dictature de Primo de Rivera. Considérant que la question nationale ne saurait être dissociée du mouvement social, il adhère, en 1933, au Bloc Ouvrier et Paysan (BLOC) qui devient le POUM en 1935. Pendant la guerre civile, il organise et dirige la 29e division du POUM. Après avoir été interné en France en 1939, notamment à Argelès d'où il s'évade, il décide de poursuivre la lutte et crée un service d'évasion, le «Groupe Martin», intégré au réseau Vie, service anglais, qui assure le passage d'alliés et de résistants vers l'Espagne. En 1942, il fonde le Front de la Liberté qui mène une action clandestine en Catalogne puis, en 1945, le Mouvement socialiste catalan. Il meurt en exil en 1968. => p. 22

    Des étrangers dans la Résistance - Denis Peschanski - Elisaviéta Kouzmina Karavaiéva - mère Marie Skobtsov

    mère Marie Skobtsov
    D'origine russe, poétesse, admiratrice et disciple d'Alexandre Blok, Elisaviéta Kouzmina Karavaiéva (1891-1945) gagne la France après la Révolution de 1917. Exilée à Paris, elle devient religieuse sous le nom de Mère Marie. Elle fonde rue de Lourmel, avant-guerre, l'Action orthodoxe. Dès le début de l'Occupation, tout en se refusant à une résistance militaire, elle cache avec le desservant de la chapelle, le père Dimitri Klepinine, ceux qui sont traqués par la Gestapo : des évadés russes, des résistants français et russes, et en particulier des Juifs. Elle leur procure de faux certificats de baptême et de faux papiers d'identité. Arrêtée par la Gestapo le 8 février 1943, elle est déportée, en Allemagne, au camp de concentration de Ravensbrück, où elle meurt gazée le 31 mars 1945. Elle est «Héroïne de la Grande Guerre patriotique» (Soviet suprême de l'URSS, 1985) ; Juste parmi les Nations (YadVashem, 1985), sainte (Église orthodoxe, 2004). => p. 88


    Des étrangers dans la Résistance - Denis Peschanski - Olga Bancic - FTP-MOIOlga Bancic
    naît en 1912 à Kichinev (Bessarabie) dans une famille nombreuse de petits fonctionnaires.Très jeune, elle travaille et milite syndicalement, ce qui lui vaut d'être arrêtée par la police roumaine à l'âge de 16 ans. Militante des Jeunesses communistes, elle lutte contre le fascisme qui gagne la Roumanie. Par deux fois arrêtée et internée, elle quitte son pays et gagne la France. Dès l'occupation, elle participe aux groupes de l'Organisation Spéciale puis rejoint les FTP-MOI où elle transporte pour les combattants armes et explosifs. Elle est arrêtée en novembre 1943 et condamnée avec les 23 dits de «l'Affiche Rouge».Transférée en Allemagne, elle est guillotinée le 10 mai 1944 à la prison de Stuttgart. => p. 98

       

     


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  • Histoire de l'Algérie à la période coloniale
    1830-1962

    Histoire de l'Algérie à la période coloniale, 1830-1962, par Sylvie Thénaut et aliisous la direction de
    A. Bouchène, J.-P. Peyroulou, O. Siari Tengour,
    Sylvie Thénault

    Plus de cinquante ans après la fin de la guerre d'indépendance algérienne, cette vaste fresque de l'Algérie coloniale, replaçant la guerre d'indépendance dans le temps long – car c'est bien dans la longue durée que le conflit s'enracine – est plus que jamais essentielle pour mieux comprendre la situation actuelle dans les deux pays, ainsi que leurs relations depuis 1962.
    Dans ce cadre historique, cet ouvrage, écrit principalement par des historiens (algériens, français et d'autres nationalités), met à disposition des lecteurs les travaux les plus récents, qui tiennent compte des interrogations actuelles des sociétés sur ce passé. Il entend questionner comment l'histoire de ces deux pays et de ces populations s'est nouée, dans des rapports complexes de domination et de violence, mais aussi d'échanges, dans les contextes de la colonisation puis de la décolonisation. Il s'agit, enfin, d'interroger les héritages de ces cent trente-deux ans de colonisation qui marquent encore les sociétés algériennes et françaises.

    Paris, La Découverte/Poche, février 2014
    coll. «Essais n° 400»
    125 x 190mm • 717 pages
    isbn 978-2-7071-7837-4
    prix : 16 €

    Nous vous proposons ci-dessous quelques extraits de l'ouvrage accompagnés d'illustrations

    Histoire de l'Algérie à la période coloniale, 1830-1962 - Fadhma N'Soumeur, une femme en guerre, Zineb Ali-Benali• Fadhma N'Soumeur, une femme en guerre par Zineb Ali-Benali
    Les subalternes peuvent-elles parler? » La question de Gayatri Chakravorty Spivak, titre d'un des textes fonda­teurs des études postcoloniales, Can the Subaltem Speak?, peut être reprise à propos d'une femme algérienne, Fadhma N'Soumeur (1830-1863), qui participa à la résistance armée en Kabylie contre la conquête française pendant une dizaine d'années jusqu'à la défaite du mouvement en 1857. Née au cœur d'une Kabylie non encore occupée, mais qui était déjà touchée, de plus en plus directement, par ce qui depuis le début la débor­dait de tous côtés, elle participa à la lutte contre l'avancée de l'armée de conquête, aux côtés de son père, Si Tayeb, qui dirigeait la zaouïa d'Ourdja, et de ses frères, Si Ahmed, Si Tahar, Si Chérif et Si el-Hadi. De 1854 à 1857, c'est le cœur de la Kabylie qui a résisté, selon des modalités alors les seules possibles, déterminées par la féodalité et de maraboutisme (ce sera encore le cas en 1871). => p. 137

     

    Histoire de l'Algérie à la période coloniale, 1830-1962 - L'exploitation de la Mitidja, vitrine de l'entreprise coloniale, Marc Côte<= Le territoire de la Mitidja au XIXe siècle et, dessous, vue de Blida

    • L'exploitation de la Mitidja, vitrine de l'entreprise coloniale ?
    par Marc Côte

    […] Un territoire hostile, difficile à mettre en valeur

    À la veille de la colonisation, cette plaine avait pour elle un atout fondamental et une faiblesse indéniable. L'atout était sa localisation, près du littoral méditerranéen et aux portes d'Alger, capitale du pays depuis Histoire de l'Algérie à la période coloniale, 1830-1962 - L'exploitation de la Mitidja, vitrine de l'entreprise coloniale, Marc Côteplus de trois siècles. Un bassin agricole aux portes d'une grande ville, le premier nourrissant la seconde, la seconde organisant le premier, c'était là une complémentarité bénéfique dans tout le bassin méditerranéen. Les auto­rités ottomanes l'avaient bien compris, qui avaient structuré le territoire algérien en trois beylik (Ouest, Centre, Est), mais avaient créé pour Alger et la Mitidja une circonscription particulière, gérée directement par le pouvoir central, le Dar es-Soltane.
    Cette plaine avait toutefois une faiblesse : c'était un terroir difficile à mettre en valeur, constitué de terres lourdes, souvent marécageuses. Cet ancien bras de mer, en arrière des collines du Sahel, avait été progressivement remblayé par les alluvions des cours d'eau descendant de l'Atlas blidéen. Cependant, ce processus de remblaiement était contrarié par un phénomène de subsidence, c'est-à-dire d'enfoncement progressif sous le poids des sédi­ments. Ainsi, les différents oueds (Nador, Djer, Chiffa, El Harrach, Hamiz) découpaient la plaine en cinq ou six bassins mal exondés et séparés par des seuils imperceptibles. De ce fait persistait, jalonnant le pied des collines du Sahel, un axe de marécages, étirés sur 70 km d'ouest en est. Seules les collines du Sahel (et leurs jardins maraîchers) et la partie méridionale de la plaine, constituée en piémonts bien égouttés, étaient mises en valeur depuis long­temps, tel le piémont de Blida et ses célèbres orangeraies. On comprend donc les différences de jugements portés sur la Mitidja, selon que l'observateur regardait les paysages de Blida ou les bas-fonds de la plaine centrale. => p. 270-271

    Histoire de l'Algérie à la période coloniale, Abdelhamid Ben Badis • Abdelhamid Ben Badis et l'Association des oulémas
    par James McDougall
    Parmi les différents mouvements, courants d'idées et lignes de clivage qui émergèrent dans la société algérienne de l'entre-deux-guerres, l'un des plus difficiles à caractériser reste le mouve­ment de la réforme islamique (Islah) porté par l'Association des oulémas (en arabe 'ulama, au singulier 'alitn ; docteur de la loi). Groupés à partir des années 1920 autour du cheikh Abdelhamid Ben Badis (1889-1940) et son successeur à la tête de l'Association Bachir El-Ibrahimi (1889-1965), les oulémas réformistes (tnuslihin) formèrent à la fois une association intellec­tuelle de lettrés religieux, un mouvement social de renouveau moral et de prosélytisme doctrinal, un réseau d'écoles, d'éducateurs et d'étudiants, un lieu de sociabilité et de socialisation. L'association fut aussi un groupement politique porteur de revendications liées tout d'abord aux questions de culte, mais aussi à celles de langue, de droit et, en fin de compte, à celle de l'indépendance nationale. => p. 387
     

    Histoire de l'Algérie à la période coloniale, Sylvie Thénault, Gilbert Grandguillaume, Medina Nedroma
    Nédroma

    • Les médinas, lieux d'inscription de la culture musulmane : l'exemple de Nédroma
    par Gilbert Grandguillaume

    Dans le paysage urbain de l'Algérie, il est important de distin­guer les villes qui existaient avant la colonisation (les « médinas », francisation de leur nom arabe madîna) de celles que le pouvoir colonial créa de toutes pièces, comme Sidi Bel Abbés. Nédroma, fondée au XIe siècle dans l'extrême ouest de l'Algérie d'aujourd'hui, fait ainsi partie de la grande famille des médinas caractéristiques du monde musulman – comme Tlemcen et Constantine en Algérie, Fès au Maroc ou Kairouan en Tunisie. Alors qu'au Maroc les villes européennes furent établies à côté des médinas pour préserver celles-ci, en Algérie un tel souci n'exista pas et beaucoup de traces de ce passé précolonial ont été effacées. Ce ne fut pas le cas de Nédroma (32 500 habitants en 2008) qui, à part ses remparts, a conservé l'essentiel de sa structure jusque dans l'entre-deux-guerres et même au-delà, représentant encore aujourd'hui l'un des lieux de mémoire de l'Algérie.

    Le modèle de la ville musulmane
    La médina est, par rapport à son environnement tribal ou rural, un lieu d'excellence de l'islam, dont le modèle sophistiqué, au Maghreb, remonte aux premiers siècles de son expansion (VIIe-Xe siècles). Ses activités sont classiquement, selon l'expression de Jacques Berque, l'artisanat, le commerce et l'étude. Elle est aussi le lieu d'un pouvoir qui se légitime de l'allégeance des savants (oulémas).
    Dès l'origine, le centre de la ville était la mosquée cathédrale (al-djâma' al-kebir), où avaient lieu la prière du vendredi et la prédication (khotba), pour la distinguer des mosquées de quartier ; son annexe était le hammam, nécessaire pour les purifications liées à la prière. Dans certains cas était adjointe une madrasa, lieu d'enseignement pour les étudiants. La mosquée était entourée du quartier commercial, le « souk » (sûq), avec ses différentes spécialités de métiers. Au-delà du souk, se tenaient les quartiers d'habita­tion eux-mêmes, structurés selon des liens familiaux, voire ethniques. Ces quartiers préservaient une certaine privauté, dans la mesure où ils étaient articulés sur des impasses : aucun étranger au quartier n'était censé s'y rendre sans raison particulière. Souvent une mosquée locale permettait à ses habitants d'y faire la prière et de s'y réunir. La plupart de ces villes étaient entourées de remparts (sûr). Généralement s'y adjoignait une cita­delle (qasbalt), dont la position dominante devait assurer la protection de la ville et qui abritait la résidence du prince.
    Ces villes étaient le lieu d'une activité économique intense. L'artisanat (du textile, du cuir, du bois, etc.) produisait des biens qui alimentaient le marché. Le commerce, autre activité majeure, s'alimentait de biens produits localement et dans les campagnes environnantes ou importés d'autres régions. […] => p. 428-429

     

    Ce que la presse en dit…

    «Épouser les reliefs, les paradoxes, la singularité des hommes et des situations, c'est le pari réussi de cette synthèse intelligemment pensée.» (Le Monde des livres, Julie Clarini)
    «Un outil exceptionnel pour la compréhension de cette aven­ture commune. Un vrai état des connaissances sur le sujet.» (Le Nouvel Observateur, Laurent Lemire)

    «"Livre événement" en mesure de renouveler le champ référentiel d'une histoire commune.» (El Watan, Ameziane Ferhani)

     


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  • La question pénale au fil de l'actualité.
    Chroniques d'outre-nombre

    La question pénale au fil de l'actualitéPierre-Victor Tournier
    Paris, L'Harmattan, septembre 2014
    coll. « Criminologie », 320 p.

    isbn : 978-2-343-04169-8
    prix : 31 €

    A l’automne 2011, le site Le Plus Nouvelobs.com, faisait appel à un certain nombre « d’experts » de différentes sensibilités pour constituer un « club des décrypteurs 2012 ». Chacun, dans son domaine, allait être chargé de fournir, au fil de l’actualité, des éléments de compréhension des enjeux de l’élection présidentielle. Aussi Pierre V. Tournier a-t-il été sollicité par Hélène Decommer, rédactrice en chef adjointe, afin d’assurer une veille régulière sur les questions de sécurité, de justice et de prison au cours de la campagne. Point de départ de cet ouvrage, la vingtaine de chroniques mises ne ligne, a été complétée par autant de textes diffusés sur d’autres supports entre le 1er juillet 2011 et le 31 décembre 2013 : 5 semestres donnant lieu à 5 chapitres qui vont rythmer la conception hésitante du projet de loi porté par Christiane Taubira, sur la prévention de la récidive et l’individualisation des peines :
    1.  En précampagne - 2. La gauche revient -  3. Le changement ce n’est pas pour tout de suite - 4. Le consensus introuvable - 5. En attendant la contrainte pénale…

    L’ouvrage s’achève par un exercice de prospective, que certains pourront trouver hasardeux, qui nous amène au 1er juin 2025, date choisie par le gouvernement pour commémorer le 10ème  anniversaire de la « grande loi Taubira »  qui aura mis fin à la primauté de la privation de liberté en matière correctionnelle.  
    Une bonne partie des textes publiés s’apparente au Fact Checking. Mais la critique des chiffres brandis par les uns et les autres ne se réduit pas à une pure cuisine statistique, d’où le terme de chronique d’outre-nombre : il s’agit d’aller bien au-delà de la question de la quantification, à la recherche du sens.  Le thème récurrent de la récidive est, à ce sujet, fort éclairant.

    introduction du livre => Télécharger « Pierre Tournier-2014-INTRODUCTION-La question pénale.pdf »

    bon de commande : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=44233


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  • Enfermements, justice et libertés.
    Aujourd'hui et hier, ici et ailleurs

    sous la direction de Christian Chevandier,
    Jean-Manuel Larralde et Pierre V. Tournier
    Paris, L'Harmattan, collection « Criminologie »

    Locaux de garde, centres éducatifs fermés, prisons, lieux destinés à la prise en charge médicale des personnes privées de liberté, rétention de sûreté et rétention administrative des étrangers… les objectifs de l’enfermement, hier comme aujourd’hui, en France comme ailleurs, sont complexes et ambigus : entre inclusion et exclusion, ordre et insertion, entre soin et sanction. Dans tous ces lieux, la dignité des personnes peut être mise en cause, leurs droits fondamentaux non respectés, leur état physique et mental menacé.
    La structure de l’ouvrage prend en compte cette diversité des lieux de privation de liberté et des disciplines scientifiques des contributeurs, tout en s’en libérant par la transversalité : Introduction de Christian Chevandier, professeur d’histoire contemporaine à l’Université » du Havre, I. La retenue des étrangers, II. Enfermement et psychiatrie, III. L’enfermement des mineurs, IV. Prisons d’hier, V. Prisons d’ailleurs, VI. Prisons d’aujourd’hui en France,  le soin de conclure étant confié à Jean-Manuel Larralde, professeur de droit public à l’Université de Caen Basse-Normandie.       

    Présentant les contributions du « 2e colloque jeunes chercheurs sur la privation de liberté », organisé en mars 2014 par le Centre d’histoire sociale du XXe siècle, cet ouvrage offre l’opportunité à des étudiants en master 2, doctorants ou « jeunes » docteurs de faire connaître leurs premiers travaux de recherche. Les 15 contributeurs sont spécialistes en droit, sociologie, anthropologie, histoire, géographie, psychiatrie ou psychologie. Ils nous offrent un regard pluriel sur l’enfermement.

    Contributeurs : Nadia Beddiar, Aline Chassagne, Sébastien Chevalier, Chloé Constant, Camille Garnier, Astrid Garraud, Anna Glazewski, Fanny Layani,  Benjamin Levy, Adrien Maret, Caroline Mennereau, Céline Riquois-Gouvernet, Anna Roudot, Thibaut Slingeneyer et Aude Ventéjoux. 


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