• Le Parti socialiste d'Épinay à l'Élysée

    sous la direction de
    Noëlle Castagnez et Gilles Morin

    Rennes, Presses universitaires de Rennes, juin 2015
    collection 
    15,5 x 24 cm • 360 p. ill. n/b

    isbn : 978-2-7535-4068-2
    prix : 20 €

    Le congrès d’Épinay en juin 1971, au-delà du mythe, inaugure une décennie exceptionnelle pour le socialisme français. Face à une droite qui lui nie toute légitimité, et à un frère ennemi communiste toujours dominateur, le Parti socialiste de François Mitterrand prône l’union de la gauche, se met en ordre de bataille… et conquiert le pouvoir en dix ans. Le rassemblement des siens et son ouverture, aussi bien aux Chrétiens qu’aux héritiers de Mai 1968, comme les contacts renoués avec le monde culturel et intellectuel, peuvent expliquer son succès qui, pourtant, n’était pas écrit. La double victoire présidentielle et législative de mai-juin 1981 a masqué les rivalités internes entre les courants et leurs animateurs (Chevènement, Rocard, Poperen…). Elle invite donc l’historien à s’interroger sur le potentiel réel de cette décennie. Les auteurs analysent la façon dont le PS s’est préparé à exercer le pouvoir à différentes échelles, du national à l’international. Et ils évaluent ses programmes, du Changer la vie (1972) au Projet socialiste (1980), au regard des nouveaux enjeux sociétaux et de la crise.

    sommaire

    • Un parti pour conquérir le pouvoir
    • Le parti socialiste et les autres
    • Un parti pour changer la vie ?

    extraits

    Le PS d'Épinay à l'Élysée – introduction

    Le PS d'Épinay à l'Élysée – auteurs

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  • Naissance de la contrainte pénale. Sanctionner sans emprisonner

    Pierre V. Tournier

    Paris, L'Harmattan, juin 2015
    Volume 1. Genèse (226 p.)
    Volume 2. Archives (221 p.)

    En application de la loi du 15 août 2014 sur l’individualisation des peines et renforçant l’efficacité des sanctions pénales, tout auteur majeur d’un délit, encourant une peine d’emprisonnement de cinq ans ou moins peut, aujourd’hui, être condamné à la « contrainte pénale ». Le condamné devra alors se soumettre, pendant une période comprise entre six mois et cinq ans à des mesures de contrôle et d’assistance, en milieu ouvert, ainsi qu’à des obligations et interdictions particulières destinées à prévenir la récidive. C’est dans un texte publié le 1er juillet 2006 que Pierre Victor Tournier proposa la création d’une nouvelle forme de probation qu’il appellera, plus tard, « contrainte pénale appliquée dans la communauté ».

    Cet ouvrage retrace la genèse de cette nouvelle sanction et met en évidence les obstacles rencontrés par un projet qui, selon les termes d’Antoine Garapon « fait rupture, mais ne va pas intellectuellement jusqu’au bout de ses propositions ».

    Rendez-vous manqué par la Gauche ou premiers pas hésitants vers une nouvelle échelle des peines où la prison deviendrait l’alternative, en dernier recours, à la contrainte pénale pour les délits ?


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  • Drancy.
    Un camp en France

    sous la direction de Renée Poznanski et Denis Peschanski
    avec Benoît Pouvreau


    Paris, Fayard/Ministère de la Défense, avril 2015
    180x245 mm • 297 p. ill.

    ean : 9782213671130
    prix : 30 €

    En mai 1944, Louis Aragon écrivait que le nom de Drancy faisait « frémir les Français les plus impassibles d’apparence ». Aujourd’hui, sur le site du camp par lequel sont passés 84 % des déportés juifs de France, une cité HLM côtoie un wagon et une statue monumentale, en vis-à-vis d’un musée-mémorial de la Shoah. Drancy a conservé en effet sa vocation initiale de logement social tout en devenant le lieu de mémoire central de la Shoah en France.
    C’est l’histoire complète de ce lieu qui est retracée dans ce livre. Elle démarre avec le projet architectural d’avant-garde des années 1930 et les « premiers gratte-ciel de la banlieue parisienne » ; elle relate le passage par ce camp improvisé des prisonniers de guerre français, puis des civils britanniques et canadiens. Elle évoque toutes les étapes administratives et policières qui ont accompagné la création puis la vie du « camp des Juifs » et le rôle des acteurs de cette triste histoire – les Allemands, les Français ; elle décrit la vie quotidienne des victimes juives, avec ses grandeurs et ses faiblesses.
    C’est l’histoire complète de ce lieu car elle dépasse les limites du camp pour en saisir la résonance au cœur des familles juives d’internés et dans toute la France ; pour y suivre, après la Libération, les suspects de collaboration ; pour en analyser les péripéties mémorielles depuis 1945.
    C’est l’histoire complète de ce lieu, enfin, car un grand nombre d’illustrations exceptionnelles accompagnent un récit fondé sur des documents largement inédits et extraordinairement émouvants.

    Renée Poznanski est historienne, professeur au département de Politics and Government à l’université Ben Gurion du Negev (Israël). Elle est l’auteur de Les Juifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale(Hachette Littératures, 1998) et Propagandes et Persécutions. La Résistance et le « problème juif » (Fayard, 2008).
    Denis Peschanski est historien, directeur de recherche au CNRS. Spécialiste de la France des années noires, il a publié La France des camps 1938-1946 (Gallimard, 2002) et, avec Thomas Fontaine, La Collaboration 1940-1945. Vichy, Paris, Berlin (Tallandier, 2014).
    Benoît Pouvreau est historien de l’architecture, chercheur au service du patrimoine culturel du département de la Seine-Saint-Denis. Il a publié Un politique en architecture : Eugène Claudius-Petit (Moniteur, 2004) et dirigé Les Graffiti du camp de Drancy. Des noms sur des murs (Snoeck, 2014)

    extraits du livre

    L'internement de Britanniques et de Canadiens (p. 35)

    Drancy. Un camp en FranceSi Drancy fut, pendant trois mois, un camp de transit pour les prisonniers de guerre, entre-temps, une autre catégorie y avait été internée. Pour ouvrir le « camp des Juifs » en août 1941, les Allemands durent le vider des internés civils britanniques et d'une petite colonie canadienne (dont de nombreux prêtres et étudiants en théologie). De plus, des Français y étaient revenus en nombre, nous apprend un rapport du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) daté du 8 juillet 1941 : « Les internés britanniques disposaient de l'ensemble du bâtiment. Cependant, par suite de l'arrivée de 1 008 civils français de retour d'Allemagne (civils ayant par erreur été considérés comme militaires et renvoyés en France pour être libérés), les deux tiers d'une aile du bâtiment leur sont actuellement réservés. » Ils étaient encore au camp au moment de la rédaction du rapport.

    Les Britanniques et Canadiens furent emprisonnés en décembre 1940 dans un camp qui conserva le nom de Frontstalag 111, tout en devenant un camp d'internement administratif. Il remplissait donc une autre fonction puisqu'il abritait des « ressortissants de puissances ennemies ». On avait connu la même procédure pendant la Première Guerre mondiale et elle avait surtout été utilisée dès septembre 1939 quand la France et l'Angleterre avaient déclaré la guerre à l'Allemagne et que les gouvernements avaient voulu contrôler des agents potentiels de l'ennemi en les enfermant dans des camps. Pour rappel, près de 20 000 ressortis­sants allemands et autrichiens avaient été internés en France à l'automne 1939 ; la mesure ne touchait alors que les hommes. Au mois de mai suivant, quand l'offen­sive allemande fut déclenchée, les femmes connurent le même sort. Des mesures du même type furent prises aussi en Angleterre ou au Canada, puis aux États-Unis ; que les Allemands prennent des dispositions analogues contre les Britanniques et Canadiens qui n'avaient pu quitter la France à temps pour peu qu'ils l'aient sou­haité n'était guère surprenant. Leur internement à Drancy répondait donc à une logique de guerre très classique.

    Le rituel des départs (p. 131)

    Drancy. Un camp en FranceAu rituel des arrivées s'était donc ajouté le rituel de la déportation, avec ses étapes consacrées et l'habitude qui s'installa durant ces semaines d'été puisque, invariablement, trois déportations hebdomadaires étaient planifiées, toujours les mêmes jours. Pourtant, chacune de ces déportations présentait un caractère particulier. Certaines se déroulaient sous la pluie et d’autres par une chaleur écrasante. Certaines se passèrent dans l'ordre et d'autres dans des conditions de désordre inimaginables. Mais surtout, la composition des convois faisait la différence. Le 17 août 1942, Georges Horan ne décrivait plus. Il se contentait d'une phrase : « Les enfants ont été déportés - 9e déportation. » Toute autre précision était inutile, comment exprimer une telle horreur ? Le convoi du 28 août 1942, composé de 500 enfants et, mélangés à eux, des vieillards, des impotents et tous les malades qui avaient moins de 39° de température marqua plus particulièrement les esprits. Après une interruption de plusieurs semaines, les déportations de février 1943 furent particulièrement pénibles. Georges Kohn évoque des « visions hallucinantes », notamment lorsque des vieillards de l'hospice Rothschild arrivèrent au camp en vue de leur déportation immédiate. Le 13 février 1943, Röthke exigeait que 1 000 Français soient désignés pour une déportation immédiate. À 4 heures du matin, ils montaient dans les autobus en chantant La Marseillaise et le Chant du Départ. À la gare, sur ordre de Röthke, les femmes furent brutalement séparées des hommes ; or ils avaient préparé bagages et couvertures en commun. Dès lors, cette séparation s'appliqua systématiquement, dans les escaliers de départ comme dans les convois.

    Mais au-delà de ces différences, les étapes étaient les mêmes : la composition des listes, les victimes consignées dans les escaliers de départ, la tête rasée, la fouille et le départ au petit matin après avoir parfois écrit une dernière lettre.

    Les S S et la PQJ décidaient des critères à utiliser dans la composition des convois de Juifs à déporter, et le bureau des effectifs dressait les listes préparatoires. Pourtant, les différentes catégories d'internés voués à la déportation étaient élastiques. Ces listes, une fois le chiffre fixé, devaient beaucoup à l'arbitraire : l'état de santé, la qualité d'ancien combattant, la nationalité ou l'ancienneté de la citoyenneté française, les tâches accomplies dans le camp – ces critères ne jouèrent jamais de façon absolue. Les ordres de déportation arrivaient parfois à la dernière minute et la précipitation qui s'ensuivait accentuait encore le caractère arbitraire des choix opérés par le bureau des effectifs placé sous la direction de Marcel Levy-Kunzi du 5 novembre 1941 au 20 avril 1943, date à laquelle il parvint à « prouver » qu'il n'était pas juif et à se faire libérer.

    Le camp fixe (p. 147)

    Drancy. Un camp en FranceDes internés faisaient preuve d'imagination pour éclairer un tant soit peu leurs journées. Mr et Mme R. furent déportés le 21 août 1942, mais avant cette date, ils se retrouvaient au lavoir, où ils passaient des journées entières pour être ensemble devant une lessive imaginaire.

    Et puis il y avait les corvées du camp, notamment celle du nettoyage que Julie Crémieux-Dunand nous décrit dans son témoignage : « une internée de semaine jette un peu d'eau par terre, à l'aide d'une boîte de conserve percée, et va faire le simulacre de balayer car elle a en mains dix morceaux, je les ai comptés, dix baguettes de bouleau de 20 cm de long, qu'elle tient serrées dans ses doigts, manquant de ficelle pour les attacher ». Les dortoirs ne risquaient pas de briller par leur propreté.

    Avec le va-et-vient des arrivées et des départs, deux nouvelles corvées avaient fait leur apparition. La corvée des bagages, qui consistait à transporter les modestes effets des arrivants et des partants, et la corvée du Bourget, qui consistait à aller chercher les détenus d'autres camps ou accompagner ceux qui étaient déportés.


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  • La vie mène la danse

    La vie mène la danseédition établie et annotée par  Françoise Denoyelle

    Paris, éditions Textuel
    en coédition avec le musée du Jeu de Paume, mai 2015

    16x21 cm • 416 pages
    prix : 35 €
    isbn : 978-2-84597-522-4
     
     
    L’autobiographie inédite d’une artiste majeure de la photographie d’avant-garde.
    Voici publiée pour la première fois, à l’occasion de la rétrospective que lui consacre le Jeu de Paume à Paris du 2 juin au 27 septembre 2015, l’autobiographie de Germaine Krull, pionnière de la photographie d’avant-garde.
    Comme nombre de photographes de sa génération, Germaine Krull (née en 1897 en Prusse de parents allemands et décédée en 1985) a arpenté le monde au gré de ses soubresauts et de ses tumultes. Amie de Man Ray, amante d’Eli Lotar, épouse de Joris Ivens, amie d’Eisenstein, correspondante de Benjamin, responsable du service de la propagande de la France libre à Brazzaville, gérante d’un hôtel pendant près de vingt ans à Bangkok, Krull a connu mille vies.
    Esprit libre, sans véritable patrie, Germaine Krull a photographié sans relâche et s’est imposée comme une artiste des plus novatrices. Métal, livre cardinal de la modernité la consacre en 1927. Avec elle la photographie de la ville, du monde industriel, bascule dans l’univers des avant-gardes.
    Cette autobiographie, dont elle a achevé le tapuscrit à Dehra Dun en Inde le 28 octobre 1980 est une chronique du XXe siècle et de sa vie, une saga picaresque qui présente un destin de femme d’exception.

    Historienne de la photographie, Françoise Denoyelle enseigne à l’école Louis Lumière. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages dont Boris Lipnitzki le Magnifique (Nicolas Chaudun, 2013), Le Siècle de Willy Ronis (Terre Bleue, 2012), La Photographie humaniste 1945-1968, autour d’Izis, Boubat, Brassaï, Ronis (en collaboration, BnF, 2006). Très proche de Germaine Krull à la fin de sa vie, Françoise Denoyelle a mené de longues séries d’entretiens avec elle et milite depuis plus de vingt pour la publication de ce texte.

     


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