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Vingtième siècle. Revue d'histoire
Dossier : Patrimoine, une histoire politiquen° 137 / janvier-mars 2018
248 pagesdossier coordonné par
Pascale Goetschel, Vincent Lemire
et Yann PotinLes décisions de classement au Patrimoine de l'humanité votées récemment par l’Unesco concernant des sites localisés en Israël/Palestine ont provoqué de vives polémiques, jusqu’à l’annonce du retrait de l’Unesco par les États-Unis et Israël. Si ces épisodes sont venus opportunément rappeler la nécessité d’une histoire politique du patrimoine, ils ont aussi mis en lumière la prégnance des dynamiques transnationales à l’œuvre dans les processus de patrimonialisation.
Enjeu de pouvoirs et vecteur de souverainetés emboîtées, l’objet patrimoine apparaît d’autant plus délicat à cerner qu’il ne cesse de se déployer sous nos yeux, à travers une définition toujours plus extensive, du patrimoine matériel jusqu’au patrimoine immatériel. Alors que les sociologues, les ethnologues, les juristes ou les urbanistes se sont précocement et intensément saisi de la question patrimoniale, les historiens sont longtemps apparus en retrait, préférant se concentrer sur les enjeux de mémoire, au risque parfois de confondre ces deux catégories d’analyse.
En se focalisant sur les acteurs et sur les pratiques opératoires qui participent à la fabrique du patrimoine (« nommer et normer », « conserver et transmettre », « restituer et réparer ») et en les confrontant à des horizons culturels variés, ce numéro spécial entend nourrir la réflexion collective pour réactiver une histoire politique et transnationale du patrimoine.
Au sommaire
François Hartog, Le patrimoine, une politique du présent
Marie Cornu et Noé Wagener, Le patrimoine, un objet juridique
Michela Passini, Circulations culturelles et régime patrimonial
François Gasnault, L'avènement du patrimoine ethnologique
Julie Deschepper, Patrimoine soviétique, généalogie d’un concept
Christian Hottin, Histoire du label « Patrimoine du 20e siècle »
Adriana Escobar, Les mémoriaux cambodgiens
Thomas Grillot, Le patrimoine en pays sioux
Rémi Korman, La patrimonialisation des églises au Rwandavoir le film
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La ville est à nous !
Aménagement urbain et mobilisations sociales depuis le Moyen Âgeédité par
Isabelle Backouche, Nicolas Lyon-Caen,
Nathalie Montel,Valérie Theis, Loïc Vadelorge,
Charlotte VormsParis, Éditions de la Sorbonne, février 2018
collection Histoire contemporaine,
368 p. illustréesprix : 25 €
isbn-13979-10-351-0056-8gtin13 (ean13) 9791035100568Si l'urbanisme, comme discipline, s’est constitué au XXe siècle, les mouvements sociaux qui remettent en cause l’aménagement urbain ont une histoire beaucoup plus longue. Ce livre s’attache aux multiples formes de mobilisations collectives qui, depuis le Moyen Âge, ont pris la ville ou, à une autre échelle, la région et le quartier, comme objet. Des Pays-Bas médiévaux à l’actuelle cité phocéenne, ce livre cerne les relations sociales qui s’élaborent lorsque des groupes voient leur espace matériel se modifier, qu’ils s’opposent aux changements ou s’engagent en faveur de transformations alternatives. En prêtant attention à la variété des cadres d’expérience des protagonistes et à celle de leurs répertoires d’action, de la consultation à la prise d’armes, ce livre cherche aussi à historiciser les résistances aux gestes de modernisation des pouvoirs publics. Ce faisant, il éclaire la question de la participation, versant institutionnalisé de l’implication des populations dans l’aménagement urbain. Il s’efforce d’en restituer les contextes concrets et leurs évolutions suivant trois grandes interrogations : qu’est-ce qu’un processus de politisation ? Comment s’articulent les différents intérêts en jeu, individuels et collectifs ? Comment faire une histoire sociale des grands travaux ?
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