• Le prix du travail
    France et espaces coloniaux, 19e-21e siècles

    Le prix du travail. France et espaces coloniaux, 19e-21e sièclessous la direction de Michel Margairaz et Michel Pigenet

    Paris, Éditions de la Sorbonne
    coll. Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles, juin 2019

    248 p.
    prix : 24 €

    isbn-13 979-10-351-0309-5
    GTIN13 (ean13) 9791035103095

    Le prix du travail ? Cet ouvrage ouvre une question majeure à l'heure où le travail est souvent tenu d’abord comme un coût à réduire et, qu’à cette fin, nombre de droits collectifs et de garanties acquises par les salariés sont remis en question. L’étude traite de l’évolution des formes concrètes, mesures, références, modalités de légitimation, normes et considérations qui ont présidé et déterminent encore aujourd’hui la rémunération du travail. Consacrée à la France et à ses colonies, elle couvre une longue période qui, allant du XIXe siècle à nos jours, fut aussi à la fois celle de la seconde industrialisation, de l’affirmation de la société salariale et de la construction d’un État social.

    La perspective historienne de la recherche collective dont elle est issue, s’est enrichie au croisement d’autres approches disciplinaires – droit, économie, gestion, sociologie – portées par certain.es de leurs meilleurs spécialistes. À ce titre, elle éclaire sous des angles multiples les enjeux de maints débats et conflits actuels. Les dix chapitres de l’ouvrage, attentifs à saisir les acteurs, les dynamiques et les temps forts de cette histoire, cernent les conceptions et les politiques à l’œuvre avant d’en examiner les modalités d’application dans plusieurs cadres conjoncturels, territoriaux et professionnels. Le moindre des apports du livre n’est pas, enfin, son glossaire, dont les cinquante-cinq entrées donnent accès à la définition de plus de quatre-vingts termes et expressions.

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    table des matières

    Introduction. De quoi les rémunérations du travail sont-elles le nom ?
    Michel Margairaz, Michel Pigenet

    Conceptions, politiques et enjeux
    Salaire à la pièce (XIXe-XXe siècle). Du marchandage au salariat,
    Claude Didry
    Construction et pratiques de la régulation salariale de branche (1936-1950),
    Laure Machu
    Débats et politiques du salaire minimum. La voie française en perspective internationale, des années 1890 à nos jours,
    Jérôme Gautié
    Une politique publique subordonnée. La politique de rémunération du travail en France (1936-1982),
    Michel Margairaz

    Terrains et modalités
    Le prix du travail dans les colonies françaises d'exploitation,
    Jean-Pierre Le Crom
    Le traitement des professeurs de l’enseignement secondaire depuis 1802. Entre logique de grade et logique de fonction,
    Yves Verneuil
    Modalités et enjeux des rémunérations portuaires (France, XIXe-XXIe siècle)
    , Michel Pigenet
    Les rémunérations ouvrières à Renault, pratiques et enjeux (1950-2000)
    , Alain Viguier

    Au carrefour des disciplines
    Les rémunérations dans l’enseignement et la recherche francophones en gestion des ressources humaines
    , Claire Edey Gamassou
    Le paysage juridique contemporain de la rémunération des travailleurs
    , Pierre-Yves Verkindt

    Glossaire, Bibliographie, Index des notions

     


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  • Blanc de plomb
    Histoire d’un poison légal

    Blanc de plomb. Histoire d’un poison légalJudith Rainhorn

    Paris, SciencesPo Les Presses, mai 2019
    372 p., 26 €

    Couronné deux fois en 2020 !
    Prix d'Histoire François-Bourdon et prix Prescrire 2020 

    Les substances toxiques peuplent notre monde, elles ont conquis l’air ambiant et envahi l’espace domestique. Nourriture, emballages alimentaires, textiles, produits cosmétiques, peintures... Pas un domaine de la vie quotidienne n’échappe à la myriade de poisons, cancérogènes ou perturbateurs endocriniens suspectés ou avérés. Chacun le sait et, pourtant, y consent.

    Pour comprendre les raisons de cet accommodement collectif, l’historienne Judith Rainhorn a enquêté sur le blanc de plomb, la fameuse céruse, massivement fabriquée et utilisée pour blanchir la peinture qui a couvert les murs des villes européennes depuis la fin du XVIIIe siècle. Poison du travail pour les ouvriers qui l’ont jadis manipulé dans les ateliers empoussiérés, le pigment de plomb, responsable du saturnisme, est aujourd’hui un poison environnemental.

    Comme pour l’amiante, les pesticides, les phtalates ou encore les nanoparticules, la logique sociale, industrielle, scientifique et politique a imposé son rythme et ses nécessités, faisant de la céruse un poison légal.

    Judith Rainhorn est historienne, professeure à l’université Paris 1 Panthéon- Sorbonne et membre du Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CHS). Ses travaux portent sur l’histoire du travail, de la santé et de l’environnement des populations urbaines en France et aux États-Unis aux XIXe et XXe siècles.

    Voir également l'article paru dans Libération le 3 mai 2019
    « Autour de Notre-Dame, un silence de plomb »

    Table des matières 

    Introduction – Les raisons de la colère 

    Chapitre 1 – S'approprier le poison (XVIIIe siècle-1830) 
    Des fards antiques aux parements urbains  
    De Venise à Amsterdam  
    L’appropriation d’un secteur stratégique  
         Balbutiements  
         À procédé nouveau, nouvelle fabrique  
         Soutenir à bout de bras la céruse patriote  
    La céruse française au premier XIXe siècle  
         Une industrie émiettée  
         Nouveaux marchés  

    Chapitre 2 – L’invention du saturnisme (1820-1860)  
    Assembler des savoirs en miettes  
         Paternité de l’identification  
         Confuses coliques  
         Tanquerel, le passeur des terres 
         Lefèvre, le passeur des mers  
    Désigner la coupable  
         Un cadre juridique exceptionnel  
         Brutalité épidémique  
         Une réglementation sous influence  
    Tâtonnements thérapeutiques et prophylaxie douteuse  
         La postérité européenne du « macaroni »  
         Les médecins au front de la prévention  
         Adapter les hommes aux risques du travail  
         Les saturnins, ouvriers alcooliques et désaffiliés ?  
         Consentir au risque  

    Chapitre 3 – Au bord du gouffre (1845-1853)  
    Les difficultés de la substitution  
    Le « moment » Leclaire  
         Leclaire, inventeur autodidacte  
         Du laboratoire à l’usine  
         Publiciser l’invention  
    Vers une décision politique ?  
         À la recherche du « patronage de l’autorité »  
         Prescrire n’est pas proscrire  
    Concurrences et stratégies sur le marché des pigments  
         Les cérusiers en ordre de bataille  
         La Vieille-Montagne prépare l’offensive  
         Sur le pré  
    Les tenaces résistances de la céruse  
         La « routine », ennemie du progrès ? 
         Fraudes et duperies dans les métiers de la peinture  
         Contre Leclaire, saint-simonien et fouriériste  

    Chapitre 4 – Grammaires de l’opacité (1853-1900)  
    S’organiser pour construire un argument  
         Concentration géographique et coalescences familiales  
         Défendre le tarif et modifier la classe  
         Expert-Bezançon, roi du blanc poison  
    « Autant de sécurité que du pain chez les boulangers »  
         La normalisation technique  
         L’eau et l’huile, « panacées des cérusiers » ?  
         Hiérarchiser les fabriques pour légitimer le secteur  
         La provincialisation du problème sanitaire  
    Construire l’opacité par le discours  
         Parole d’expert, parole d’évangile  
         L’ombre d’un doute  
         La rhétorique du risque maîtrisé  
         Alcool et plomb, les failles du savoir  
         Quelques certitudes, beaucoup d’incertitudes  
         Le confinement dans la sphère savante  
    L’opacité statistique du fait pathologique  
         Du fait divers à l’introuvable population statistique  
         Discréditer le chiffre  
         Le métier, facteur de risque morbide  

    Chapitre 5 – Enfance d’une cause (1900-1909)  
    Des cérusiers aux peintres  
         Du risque vécu au risque mesuré  
         Des victimes visibles et armées  
    Les ressorts de la mobilisation ouvrière  
         Lacunes et omissions du syndicat 
         Les socles de l’émotion populaire  
         Inscrire le combat dans une généalogie   
         « Dom Craissac de la Céruse »  
         Des lignes de faille idéologiques et tactiques  
    « Les hommes qui pensent et les hommes qui peinent » 
         Les institutions internationalisées de l’hygiène au travail  
         Hommes de l’art en politique  
         Les « fonctionnaires d’état-major » en ordre de bataille  
         L’hygiène industrielle en partage  
         La céruse et le « massacre des innocents »  

    Chapitre 6 – Négocier la loi (1901-1919)  
    Récit d’une chronique parlementaire  
         La tentation administrative  
         Le volontarisme des députés  
         La force de l’inertie  
    Techniciser le débat pour le dépolitiser  
         Cerner l’épidémie  
         « Faire de la peinture en manchettes »  
         Le bégaiement du débat technique  
    L’État contre les intérêts privés  
         Une réglementation inapplicable  
         Indemniser les empoisonneurs ?  
    Cause humaniste ou complot de basse politique ?  
         Cérusards vs anti-cérusards  
         La céruse dans le concert des nations  
    Une loi peut en cacher une autre  
         Une matrice commune  
         Le choix de la réparation
         Pratiques et limites des textes  

    Chapitre 7 – L’engagement des nations (1919-années 1930)  
    Anciens acteurs, nouvelles arènes  
         Le berceau précoce de l’AIPLT  
         Un problème « mûr au point de vue technique »  
         Le feu aux poudres  
    Construire le consensus  
         Les conditions du dissensus  
         Confisquer le débat technique 
         « Le coup de théâtre de Godart »  
         Une victoire en demi-teinte  
    « La moitié seulement de la besogne est faite »  
          Au mépris de la loi  
         « Un travail de termite »  
         L’écho belge  
         Ratify or not ratify, that is the question 

    Épilogue – La céruse à bas bruit 

    Index, Bibliographie , Sources


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  •  

    JUSTICE SOCIALE ET TRAVAIL DÉCENT
    L’Organisation internationale du travail en action depuis 100 ans

    JUSTICE SOCIALE ET TRAVAIL DÉCENT. L'OIT en action

    colloque international
    Paris du 26 au 28 juin 2019 • inscription obligatoire

    lieux
    le 26 juin 2019 de 8 h 15 à 12 h 30
    Conseil économique, social et environnemental (CESE)
    9, place d’Iena, Paris 16e
    le 26 juin de 14 h 30 à 18 h
    le 27 juin  de 8 h 15 à 17 h 45
    le 28 juin de 8 h30 à 13 h
    Ministère du travail, salle Laroque
    14, avenue Duquesne, Paris 7e
    contact : Colloque-OIT-Paris-2019@univ-paris1.fr
    inscription obligatoire à l’adresse suivante
    http://ptolemee.com/100ans.oit/index.html

    L’OIT est née du Traité de Versailles en 1919, a survécu à la Société
    des Nations et a trouvé sa place au sein de la configuration
    onusienne où elle a apporté l’héritage et le savoir-faire du premier
    internationalisme. Ce colloque scientifique et pluridisciplinaire
    se propose d’étudier l’OIT comme l’une des organisations au sein
    d’un dispositif et d’un ensemble d’organisations, avec l’objectif
    spécifique de créer les conditions d’une paix universelle par la
    justice sociale. Ce faisant, l’OIT a formulé et poursuivi des idéaux
    de réforme sociale tout en se saisissant de manière pragmatique
    de questions particulières. Dans un certain nombre de domaines
    et pour certaines voies explorées, l’OIT a été pionnière, a composé
    avec de nombreux acteurs, au gré des évolutions notables et des
    équilibres géopolitiques.
    Saisissant l’occasion de son centenaire, des historien.e.s, des
    sociologues, des juristes, des politistes et des économistes
    interrogeront les conditions de sa création, son expérience au

    long cours et réfléchiront aux orientations qui s’offrent à elle, en
    analysant les tensions entre la globalisation économique et ses
    objectifs d’universalité de justice sociale et de dignité du travail. Des
    tables rondes réunissant les partenaires sociaux, des représentants
    des institutions, des ministères et de l’OIT, des représentant.e.s des
    jeunes et les délégué.e.s actuel.le.s auprès de l’OIT, dans un cadre
    tripartite, contribueront à la réflexion et aux débats d’aujourd’hui.

    The ILO was founded in 1919 and survived the League of Nations.
    After World War II, the ILO brought to the United Nations system
    its unique experience and know-how derived from the tradition
    of the first internationalism. This scientific and multidisciplinary
    symposium proposes to study the ILO by considering it as a part of
    broader institutional system whose primary goal is to create the
    conditions for universal peace and social justice. Therefore, the ILO
    has formulated and followed ideals of social reform while remaining
    pragmatic on specific questions and adapting itself to a changing
    geopolitical environment. In many areas, the ILO can be considered
    as a pioneering institution.
    As the ILO is about to celebrate its 100th anniversary, historians,
    sociologists, political scientists, lawyers and economists will
    seize this unique occasion to re-examine its origins, assess its
    experience over the century, and reflect upon its future and its
    (challenged) influence today. They will more particularly analyse
    the tensions between economic globalization and the objectives
    of universal social justice and decent work. Several workshops
    gathering social partners, institutional members, governement representatives,
    youth representatives as well as current ILO tripartite
    delegates will contribute to the debates.


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