• Histoire des mouvements sociaux en France - Pigenet - Tartakowsky - livre et vidéo

    Histoire des mouvements sociaux en France.
    De 1814 à nos jours

    Michel Pigenet  et Danielle Tartakowsky - Histoire des mouvements sociaux en Francesous la direction de
    Michel Pigenet
    et Danielle Tartakowsky

    L'histoire développée ici s'attache, du XIXe siècle à nos jours, à tous les types de mouvement sociaux – révolutions, rébellions, émeutes, grèves, campagnes électorales, pétitions, etc. – et quels qu'en soient les acteurs – ouvriers, paysans, jeunes, catholiques, minorités sexuelles, etc. Centrée sur la France, elle n'en ignore pas les interactions coloniales et internationales. Attentive à cerner l'articulation du social avec le politique, le culturel, l'idéologique et le religieux, elle entend réintégrer les mobilisations collectives dans une histoire globale dont elles furent et demeurent des moments essentiels.
    Cet ouvrage vient à son heure combler une lacune et relever un défi. Après que l'évanouissement des horizons d'attente a disqualifié les grands récits qui, jadis, prétendaient donner un sens aux mobilisations collectives, il semble désormais possible et nécessaire d'en entreprendre l'histoire hexagonale. Possible, car les travaux existent qui permettent d'en renouveler l'approche comme d'en explorer des aspects inédits. Nécessaire, parce que, de nouveau, la question sociale, mondialisée dans ses causes et ses manifestations, revient en force sur le devant de la scène publique, en quête d'interprétations, de relais, de connexions et de solutions.

    Vidéo de présentation du livre


    "Histoire des mouvements sociaux en France... par CentreHistoireSociale

    La Découverte, novembre 2012
    155 x 240 mm • 800 pages
    isbn978-2-7071-6985-3  prix : 32 €

     
    Compte rendu dans Carnets de recherche Dissidences, 30 mars 2013 http://dissidences.hypotheses.org/3059

     En ces temps de crise généralisée qui touche tous les secteurs y compris celui de l’édition, il demeure encore (et heureusement) de bonnes surprises et l’ouvrage, pour ne pas dire le pavé, dirigé par Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky en fait assurément partie. En effet, réunir pas moins de soixante-dix contributeurs – et autant de chapitres – pour retracer deux siècles d’histoire des mouvements sociaux en France relève d’un véritable pari éditorial de la part de La Découverte. Historiens, sociologues, politologues, historiens de l’art et économistes participent de cette entreprise ambitieuse et proposent au lecteur un panorama exhaustif  des différents mouvements sociaux français du XIXe siècle à nos jours, sans ignorer les interactions étrangères et internationales.
    La définition volontairement large donnée au mouvement social et adoptée en avant-propos par les deux directeurs de la publication – « interventions collectives destinées à transformer les conditions d’existence de leurs acteurs, de contester les hiérarchies ou les relations sociales et à générer pour cela des identités collectives et des sentiments d’appartenance » – permet d’embrasser tous les courants : mouvement ouvrier évidemment mais également mouvements de jeunesse, de chômeurs, de minorités sexuelles, écologistes, catholiques, paysans, immigrés, féministes, artistiques, altermondialistes, de (extrême)-droite  etc.
    Quatre parties chronologiques (1814-1880 : Apparition ; 1880-1930 : Affirmation ; 1930-1970 : Institutionnalisation ; 1980 à nos jours : Recomposition) qui suivent une structuration similaire – « Repères et influences », « Temps forts » et « Émergences » – composent l’ensemble de cet imposant ouvrage et donnent à voir à la fois la diversité des mouvements ainsi que leur encrage national (voire local) et/ou leurs influences extérieures. Si les auteurs avertissent que ces découpages peuvent être discutés, à la lecture, il apparaît que ces choix s’avèrent au contraire très cohérents et justifiés dans la construction du propos dont on imagine les difficultés qu’il a fallu surmonter pour le rendre homogène.
    Si les « incontournables » de la lutte sociale sont bien présents tels 1848, la Commune,1936 ou 1968, l’intérêt de ce livre réside d’une part dans l’étude de mouvements moins connus (le luddisme « à la française », les barricades de 1832, les adresses et pétitions, les mouvements xénophobes) ou plus récents (la Marche des « beurs », le mouvement des précaires, la grève des travailleurs sans-papiers, les nouveaux usages de la grève, la désyndicalisation) et d’autre part, dans le croisement des approches disciplinaires, des jeux d’échelles et des temporalités.
    A l’exception de quelques contributions dont on peut douter de l’adéquation avec le titre du livre, telles les campagnes électorales sans mobilisation politique, la qualité de cette entreprise collective à valeur encyclopédique est indiscutable. Le défi est (brillamment) relevé et il est certain qu’il deviendra très rapidement l’ouvrage de référence sur la question, si ce n’est déjà fait.

    par Morgan Poggioli

    compte rendu dans  Lectures [En ligne], Les notes critiques, 2013, mis en ligne le 19 février 2013 par Michelle Zancarini-Fournel, « À la recherche des mouvements sociaux… ».
    URL : http://lectures.revues.org/10763


     

    1936, grève dans l'alimentation chez Damoy ; employés jouant aux cartes sur des meules de gruyère

    1936 Grève dans l'alimentation chez Damoy ; employés jouant aux cartes sur des meules de gruyère 
    Source Gallica

     

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