• Le roman familial des névrosés, Sigmund Freud, préfacé par Danièle Voldman

    Le roman familial des névrosés
    et autres textes

    Sigmund FreudLe roman familial des névrosés, Sigmund Freud, préfacé par Danièle Voldman
    préfacé par Danièle Voldman
    traduit de l'allemand par Olivier Mannoni

    Paris, Petite bibliothèque Payot, septembre 2014
    coll. «Psychanalyse»
    110 x 170 mm • 107 pages

    isbn : 978-2-228-91134-4
    prix : 5 €

    Pater semper incertus est, mater certissima est.

    Tout enfant, à un moment donné, s'interroge sur ses origines. Et comme il s'imagine que ses parents ne l'aiment pas suffisamment, ou pas assez bien, il fantasme qu'ils ne sont pas ses vrais parents - et il s'en invente de nouveaux, plus valorisants. Tel est le roman familial, l'un des concepts freudiens les plus simples d'apparence, mais en réalité très subtil et fécond. Utilisé aujourd'hui en psychologie comme en littérature ou en histoire, il reste intimement lié à l'œdipe. La plupart des thèmes de la filiation qui parcourent notre société en découlent : pathologies transgénérationnelles, adoption, secrets de famille...

    extraits de la préface

    Le roman familial des névrosés, Sigmund Freud, préfacé par Danièle VoldmanDéfinitions
    La confrontation des définitions du roman familial données par trois dictionnaires français de la psychanalyse éclaire les liens entre ces deux notions. Dans le court article que lui consacrent Laplanche et Pontalis, le roman familial est une « expression créée par Freud pour désigner les fantasmes par lesquels le sujet modifie imaginairement ses liens avec ses parents (imaginant par exemple qu'il est un enfant trouvé) », de tels fantasmes ayant « leur fondement dans le complexe d'Œdipe ». Après avoir donné en référence le texte de Freud paru en 1909 dans l'ouvrage de Otto Rank Le Mythe de la naissance du héros ces auteurs estiment que le roman familial pourrait se ramener au désir de rabaisser les parents sous un aspect ou de les exalter sous un autre. Il correspond également à un désir de grandeur, à une tentative de contourner la barrière contre l'inceste ou à l'expression de la rivalité fraternelle. Ce désir est qualifié de fantasmatique et d'imaginaire plutôt que d'inconscient.
    Dans une définition à peine plus développée, Elisabeth Roudinesco met davantage l'accent sur la nature inconsciente de cette production. Elle explique également que le roman familial est l'expression créée par Freud et Rank pour désigner la manière dont un sujet, dans une construction inconsciente, modifie ses liens généalogiques en s'inventant, par un récit ou un fantasme, une autre famille que la sienne. (pages 8 et 9).


    Roman des origines, littérature et histoire
    […] Outre la belle audace intellectuelle consistant à transposer dans le roman ou dans l'histoire modernes une structure psychique attribuée tout d'abord par Freud aux névrosés – mais qu'il a lui-même ensuite conférée au genre humain dans son ensemble et universalisée –, deux questions restent posées. Si l'on suit Elisabeth Roudinesco, la première est bien évidemment celle de l'évolution de la famille décrite par Freud, qui « allait inspirer à la civilisation occidentale un modèle de roman familial qui s'imposera pendant un siècle ». Quel en peut être son usage maintenant que la famille est en désordre ? Faut-il continuer à penser que « au sens freudien, [elle] met en scène des hommes, des femmes et des enfants qui agissent inconsciemment comme des héros tragiques et criminels. Nés damnés, ils se désirent, se déchirent ou s'entre-tuent et ne découvrent la rédemption qu'au prix d'une sublimation de leurs pulsions » ? À partir des réflexions apparues dans la seconde moitié du XIXe siècle sur la conscience collective, la seconde a surgi dès l'apparition de la psychanalyse et n'a cessé de diviser : l'inconscient est-il universel, partagé, collectif ? L'imaginaire est-il aussi social ? La question des origines traverse-t-elle en tous temps, toutes les sociétés ? Comment s'articulent la psyché individuelle et le social ? Que dire des « correspondances entre la vie psychique des sauvages et celle des névrosés », sous-titre de Totem et tabou ?
    Usages, mésusages, désusages du roman familial ? Jugeons sur textes. (p. 30 et 31)

    Le roman familial des névrosés, Sigmund Freud, préfacé par Danièle Voldman

    Famille Freud  (debout, de gauche à droite) Pauline, Anna, jeune fille non identifiée, Sigmund, fiancé de Rosa (probablement), Rosa, Marie, et Simon Nathanson [le cousin d'Amalia] ; (assis) Adolfine, Amalia, garçon non identifié, Alexander, et Jakob Freud

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