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Par Sylvie Le Dantec le 30 Juin 2016 à 15:39
La santé au travail, entre savoirs et pouvoirs (19e-20e siècles)
sous la direction d’Anne sophie Bruno, Eric Geerkens,
Nicolas Hatzfeld, Catherine OmnèsRennes, PUR, coll. « Pour une histoire du travail », 2011
165 x 240 mm ; 308 p.isbn 978-2-7535-1350-1
prix : 18 €L’importance croissante des questions de santé au travail appelle de multiples mises en perspective historiques. Ce livre questionne celles de la production des savoirs, de l’action des forces sociales et du jeu des institutions à l’égard de la santé des travailleurs, au cours de deux siècles d’industrialisation. Un prologue aborde la période dans une perspective transnationale, en prenant en compte les dimensions politiques, économiques et sociales de la santé au travail. Il souligne de nombreuses régularités dans le jeu des acteurs, qui mettent en perspective les régimes de responsabilité ou d’assurances et leurs évolutions.
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Par Sylvie Le Dantec le 27 Juin 2016 à 16:17
L’Organisation internationale du travail
origine - développement - avenirIsabelle Lespinet-Moret, Vincent Viet (dir.)
Presses universitaires de Rennes
coll. « Pour une histoire du travail », 2011
16,5 x 24 cm, 216 p.
isbn : 978-2-7535-1286-3
prix : 18 €Issu d’un colloque international qui a réuni des historiens, sociologues, politistes, juristes et économistes, cet ouvrage propose une lecture originale du devenir de la seule organisation internationale de la Société des Nations ayant survécu aux chocs de la grande crise et de la Deuxième Guerre mondiale, l’OIT. Ses auteurs s’affranchissent, en effet, d’une histoire officielle, encline à valoriser la singularité pérenne de l’Organisation dans son environnement « inter-national », pour se concentrer sur la fabrication et l’usage des normes, dont la mise au point, la circulation et la diffusion ont été favorisées par une nébuleuse d’experts et par des médiations qui débordent les frontières politiques traditionnelles. C’est, du même coup, le fonctionnement transnational d’une institution « sans terre » (Albert Thomas), née au milieu d’États souverains, qui se dévoile. La première partie de l’ouvrage s’intéresse aux « gens de l’OIT », c’est-à-dire à des personnes, groupes et réseaux d’experts ayant concouru à la définition des normes. Axée sur la « diplomatie du travail », la seconde prend en compte les médiations individuelles et institutionnelles qui permettent de comprendre les mécanismes transnationaux d’appropriation et de diffusion des normes promues par l’Organisation. La dernière partie envisage, dans une perspective dynamique, la façon dont l’OIT a élargi sa zone d’influence et son pouvoir normatif en entreprenant la « conquête » de nouvelles frontières et populations.
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Par Sylvie Le Dantec le 10 Janvier 2013 à 15:41
L'histoire culturelle
Pascal Ory
Cet ouvrage apporte quelques réponses simples à ces questions complexes : oui, il est facile de définir l'histoire culturelle, comme une « histoire sociale des représentations ». Oui, il n'est pas difficile d'en reconstituer les origines. On peut en préciser les objets, dans leur cohérence : la cohérence d'un regard sur les sources, sur leur mode de questionnement, qui est, par là, questionnement du monde.
L'histoire culturelle est à la mode. Certains s'en agacent, certains mettent en doute son existence. On parle ici de flou conceptuel, là d'impérialisme. Comment, en effet, rendre compte d'un champ d'investigation qui s'étend des arts plastiques aux arts martiaux, de la sensibilité aux parfums à la spiritualité de Saint Louis ?PUF • 3e édition mars 2011 Coll. « Que sais-je ?»
115 x 176 mm • 128 pages isbn : 978-2-13-058651-7 ean : 9782130586517
Colloque Université de tous les savoirs (20 avril 2000)
QU'EST-CE QUE L'HISTOIRE CULTURELLE?
"L'histoire culturelle est à la mode. Ce n'est pas sans raison. Ce n'est pas sans danger non plus, d'autant qu'on pourrait la confondre avec une autre formule à succès, en terre anglo-saxonne cette fois, celle des Cultural studies. La culture étant entendue ici comme ensemble des représentations collectives propres à une société, l'histoire culturelle peut se définir comme histoire sociale des représentations. Elle se distingue ainsi des histoires qualitatives (histoire des arts, des sciences, des ""idées""...), articulées sur le jugement de valeur et attachées à la recherche prioritaire de la singularité.S'en déduit un attachement à la dimension collective des phénomènes et à la démarche environnementaliste, qui fait de l'histoire culturelle une discipline préoccupée du mesurable (sinon du quantifiable) et du médiatique (au sens d'une histoire de la mise en relation). Une telle définition permet de répondre aux objections tenant à la nature de l'enquête jugée par certains trop limitative, aussi bien, a contrario, qu'au soupçon d'un impérialisme du culturel.
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Par Sylvie Le Dantec le 4 Décembre 2012 à 17:02
La revue
Sociétés et Représentations, revue thématique transdisciplinaire, cherche à multiplier les éclairages sur des «questions de société» par des approches issues de disciplines scientifiques connexes : perspectives venues de savoirs qui s'ignorent ou parviennent rarement à communiquer. Elle a le souci d'inviter au dialogue chercheurs étrangers et acteurs parfois privés de parole, de livrer à la discussion des hypothèses sur des questions inédites ou peu explorées.
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Par Sylvie Le Dantec le 30 Novembre 2012 à 11:23
La garçonne et l'assassin.
Histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des années folles.Fabrice Virgili et Danièle Voldman
Payot, 2011
coll. «Histoire», 176 pages
isbn : 978-2-22890-6500
prix : 16,50 €Paris 1911. Paul Grappe et Louise Landy s'aiment et se marient. Survient la guerre. Paul déserte, se travestit en femme pour ne pas être arrêté et, pendant dix ans, aux yeux de tous, vit avec Louise sous l'identité de Suzanne Landgard. Il entraîne son épouse dans de multiples jeux sexuels et acquiert même une petite notoriété en étant l'une des premières «femmes» à sauter en parachute. En 1925, avec l'amnistie, Suzanne redevient Paul. Pour le couple, les choses commencent alors à se gâter...
À partir d'archives étonnantes (photos, lettres, journaux intimes, documents judiciaires), Fabrice Virgili et Danièle Voldman racontent la très curieuse – et tragique – histoire de Paul et Louise, une histoire qui brasse les questions des traumatismes de guerre, du travestissement, de l'homosexualité, des «troubles dans le genre», de la virilité, des violences conjugales et de la complexité des sentiments amoureux.France Culture, la Fabrique de l'histoire. Emission du 7 juin 2011. Nous n’irons plus au bois - La drôle d’histoire de Paul Louise et Suzy, un documentaire de Anaïs Kien et Charlotte Roux
Paul Grappe et Louise Landy se sont aimés dans la Paris ouvrier de la Belle époque. Semblables à bien d’autres Parisiens, ils étaient issus de familles populaires, fraîchement immigrés de la capitale.
Ça commence comme ça, comme le livre de Danièle Voldman et Fabrice Virgili, la Garçonne et l’assassin. Une histoire sans histoire si la Grande guerre n’était pas passée par là. L’histoire de Paul et Louise exhumée des archives judiciaires c’est un parcours de vie, un fait divers à succès, un scénario idéal avec en guise de décor la France des années Folles. Pour certains ces années sont vivantes et flamboyantes, pour d’autres la décadence contamine l’ordre social, la famille, la France. Joséphine Baker et Rudolf Valentino prennent la pose, les garçonnes sautent en parachute, l’homosexualité et la bonne humeur sont à la mode, avec leurs cheveux et leurs jupes raccourcis des femmes sourient aux photographes, tout comme les hommes qui ont abandonné leurs barbes à la décennie précédente.
Le Paris des années folles c’est celui de Paul et Louise, l’arrière-plan d’une histoire d’amour qui finit mal.
Revue de presse des années folles
"Le meurtre de la garçonne", décrit par
Le petit Parisien du 19 janvier 1929
Source : GallicaLE MEURTRE de la
« garçonne » ou le déserteur métamorphosé en femme.
La meurtrière, Louise Grappe, comparaît aujourd’hui devant le juryUne femme brutalisée par un mari alcoolique et qui le tue, rien malheureusement de plus ordinaire, et c’est le crime de Louise Grappe qui sera jugé, aujourd'hui, en cour d’assise. Mais quel singulier roman que la vie de la victime ! Depuis douze ans du moins, car jusqu'en 1915 l'existence de Paul Grappe n'avait été que l'existence sans histoire d’un modeste ouvrier vivant tranquille et heureux avec sa jeune femme, Louise Landy, ouvrière elle aussi, qu'il avait épousée par amour.
Tout changea, en 1915, par suite d’un coup de tête. Paul Grappe était alors mobilisé à Chartres, dans un régiment d’infanterie. Menacé de punition, il déserta et, s’en vint tout simplement demander asile à sa femme.
Louise Landy n’eut qu'une pensée : se dévouer pour sauver son mari. Mais ce n’était pas tout qu’elle travaillât pour deux: il fallait encore dépister les recherches, et pas seulement pendant quelques semaines, pendant des années peut-être, jusqu'à ta fin de la guerre, jusqu'à la future amnistie ! Quelle épreuve que de vivre ainsi caché, sans voir personne et, en partie du moins, du condamner sa femme aussi à cette existence de reclus !
Pour y échapper, pour pouvoir vivre librement de la vie de tout le monde. Paul Grappe imagina de se déguiser en femme.
Grand, brun, l'air viril et bien musclé, le jeune homme ne se prêtait guère à la métamorphose. Elle réussit pourtant, grâce à de savants ajustements et à une électrolyse qui fit disparaître toute trace de cette toison par où s’avère la toute puissance de l’homme. Et pendant dix ans Paul Grappe ne fut plus que Mme Suzanne, une amie de sa femme venue loger avec celle-ci en l'absence du mari.
Sans doute, d’abord, y eut-il quelques alertes. Pour ne pas trop s’y exposer, Paul Grappe ne se montrait que le soir. Alors autre danger ! On jasa sur ces deux femmes dont l'une, en ouvrière laborieuse, passait ses journées à l’usine, dont on ne voyait l'autre qu’à la nuit tombante. On en jasait d’autant plus que, malgré tout, il perçait encore chez Mme 1 Suzanne des allures qui n‘étalent pas toutes de son sexe. Mais, peu à peu, on s’y fit. On crut s’être tout expliqué en baptisant Mme Suzanne « la garçonne », et tout fut dit. Désormais, plus besoin de se cacher, Grappe en vint même à s'exhiber. La garçonne courait les sports, briguant des championnats. Des journaux publièrent le portrait et vantèrent les exploits de Suzanne Landgard, parachutiste. Suzanne Landgard avait si bien remplacé Grappe que, l'amnistie étant enfin venue et sa situation ayant été régularisée, lorsque le déserteur reprit son sexe, la première fois qu’il sortit en pantalon, un vieux pantalon de velours, sa concierge ne put retenir ce cri de stupéfaction - « Mais Mme Suzanne devient folle ! ».
Avec son pantalon de velours, il sembla un moment que Grappe allait aussi reprendre sa vie d'autrefois, au foyer si fidèlement entretenu par sa pauvre petite femme. La naissance d’un enfant en promettait l’assurance, d‘un enfant mort depuis de la privation des soins maternels, par suite de l'arrestation de Louise Landy.
Mais durant le temps son changement de sexe, une autre métamorphose, singulièrement plus profonde, s’était opérée en lui. Il avait pris goût aux séductions de la débauche. Pour s'en donner les plaisirs, il avait fini, dans ses sorties du soir, par prendre le chemin du bois de Boulogne, en quête de rencontres et d'aventures dont ses prouesses de parachutiste multipliaient encore les occasions et qui lui procuraient du moins des facilités de fins soupers et d’orgies dans les cabarets où l’on s’amuse.
Sans doute l’heure du berger ne sonnait jamais. Mais, loin que l’attrait de la prétendue Suzanne Landgard s’en trouvât diminué, il s’en avivait précisément. Près de cinq cents lettres saisies dans sa malle, lettres d’espoir et de dépit, attestent que ses soupirants étaient légion.L’empreinte ainsi gravée dans l'âme de Paul Grappe ne tarda pas à réapparaître et à s’élargir en poussées de révolte, en habitudes de paresse et d’ivrognerie.
Il passait son temps à jouer de la mandoline, à suivre les réunions anarchistes où il se distinguait par ses violences, à courir les cafés où, pour se faire offrir a boire comme naguère, il exhibait l’album des photographies de Suzanne Landgard. Pour sa femme, il n’avait plus que menaces et brutalités.
Une nuit, la nuit du 21 Juillet 1928, qu'il était rentré plus menaçant que jamais dans leur logement de la rue do Bagnolet. Il rugissait comme un lion, a dit Louise Landy, — la malheureuse prit peur et, saisissant un revolver pour se défendre, elle le tua.
[Article suivant] Suffragette contre commissaire.
Une instruction est ouverte pour « arrestation arbitraire » contre le commissaire de police Siraut et tous autres
On se rappelle que le 5 novembre dernier, lors de l'entrée du parlement, des suffragettes manifestèrent boulevard Saint-Germain.
Non loin de ta rue Saint-Guillaume. un certain nombre de manifestantes furent arrêtées, parmi Iesqueîies Mme Maria Vérone, avocat à la cour, dirigeante d’un groupement féministe.
Mme Vérone porta plainte, quelques jours plus tard, pour arrestation arbitraire, contre M. Skiraud, commissaire divisionnaire chef du district.
M. Louis Dreyfus, premier président de la cour d’appel, saisi de cette plainte, chargea M. Lyon-Caen, avocat général, d'une enquête préliminaire, au cours de laquelle M. Siraut déclina toute responsabilité, la rejetant sur son collègue M. Rouget, commissaire du VIIe arrondissement.
A la suite de cette enquête, M. Dreyfus a commis M. Chouez, juge d’instruction, pour ouvrir une information contre M. Siraut et tous autres.
... Quatre ans plus tôt... "Mlle Suzanne" dite "la Garçonne"
revit en Paul Grappe déserteur amnistiéLe petit Parisien 5 février 1925 Source : Gallica
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Par Sylvie Le Dantec le 29 Novembre 2012 à 16:26
Dix ans d'histoire culturelle
sous la direction de
Évelyne Cohen, Pascale Goetschel, Laurent Martin et Pascal OryAnthologie des conférences et tables rondes organisées dans le cadre du congrès annuel de l'association pour le développement de l'histoire culturelle propose un panorama unique en son genre des propositions avancées par l'histoire culturelle en France et, dans une moindre mesure, à l'étranger depuis dix ans. Regroupés en sections thématiques (définitions et frontières, objets, regards et transferts, débats), ces textes rédigés par d'éminents spécialistes venus de divers horizons (historiens, sociologues, philosophes, historiens de l'art ou de la littérature) donnent à voir à la fois la permanence de certains questionnements et leur renouvellement.
Presses de l'Ensib, septembre 2011
coll. « Papiers »150 x 230 mm • 314 pages
isbn : 978-2-910227-94-4
prix : 39 €
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Par Sylvie Le Dantec le 29 Novembre 2012 à 15:40
À chacun son Mai ? Le tour de France des mai-juin 1968
Les « événements » du printemps 1968, inscrits dans les « années 1968 » qui s’étendent sur plus d’une décennie, ont été vécus et ressentis de manière beaucoup plus diversifiée que ne le laisse penser une mémoire parisienne étroite bien que dominante.
Comment Mai-68 se déroula-t-il dans les départements ruraux ou semi-ruraux, dépourvus d’uni-versité et peu industrialisés, ou dans les centres industriels « de province » et les capitales régionales ? Dans les milieux professionnels aussi opposés que les forces de l’ordre (elles-mêmes diverses : polices urbaines, CRS, gendarmes mobiles, armée), les cheminots, les enseignants ou les hospitaliers ? Dans les forces politiques alors au second plan comme les centristes, les giscardiens, la « gauche non communiste », l’extrême droite ou les gaullistes de gauche ?
C’est à ces questions, jusque-là assez délaissées par l’historiographie, que cet ouvrage collectif, issu d’un colloque tenu à Lyon en mars 2009, essaie d’apporter des réponses à la fois précises et neuves.sous la direction de
Bruno Benoit, Christian Chevandier, Gilles Morin, Gilles Richard et Gilles VergnonPresses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 2011, 398 p.
Table des matières
Première partie LE MAI DES TERRITOIRES Illustration : Présentation
DÉPARTEMENTS RURAUX ET CENTRES INDUSTRIELS télévision régionale de 1968
Christian Bougeard
Le moment 1968 en Bretagne
Fabien Conord
Au cœur de la « France profonde » ? Mai-juin 1968 en Creuse
Mouvements sociaux et permanences politiques
Sylvain Belin
Mai-juin 1968 à Bourg-en-Bresse et dans l’Ain, le poids
de la « centralité ouvrière » dans un département récemment industrialisé
Michel Boyer
Mai sans étudiants : singularité et exemplarité du Vivarais
Gilles Vergnon
Temps et territoires de mai dans la Drôme : jeux d’échelles
Bruno Benoit
Les banlieues lyonnaises en mai-juin 1968
Hervé Chauvin
Mai 1968 à Bordeaux
Robert Mencherini
Marseille, la longue durée et les Belles de Mai
Jean Vavasseur-Desperriers
Béthune et sa région en Mai 68
Deuxième partie LE MAI DES MÉTIERS
DES MILITAIRES AUX CHEMINOTS
André Bach
Entre la guerre d’Algérie et les comités de soldats, Un film pour illustrer cette page :
le Mai tranquille des militaires La reprise du travail aux usines Wonder
Gareth Bordelais Le film réalisé par Jacques Willemont
Les gardiens de la paix parisiens confrontés aux « événements »
Thierry Forest
Mai 68 devant les barricades : le regard des gendarmes mobiles
Christian Chevandier
L’hôpital à la poursuite de son mois de Mai
Emmanuel Arvois
Mai-juin 1968 dans une conjoncture longue de lutte : les dockers de Marseille
Pierre Schill
Mai-juin 1968 et les « Gueules noires ». La mobilisation dans l’Hérault
et les Cévennes, le mouvement national et l’identité minière
Georges Ribeill
D’une gare parisienne à l’autre, vues singulières sur Mai 68
Édouard Lynch
Les manifestations paysannes en Mai 68 : « Si loin, si proche ? »
Alain Dalançon
Les professeurs du second degré « long » en 1968
Emmanuelle Picard
Les universitaires de Mai 68 : tensions structurelles et radicalisation syndicale
autour de la réforme du Comité consultatif des universités
Pascale Goetschel
Mai 68 au théâtre : affirmation d’une identité professionnelle
singulière et plurielle
Troisième partie LE MAI DES POLITIQUES
NOTABLES ET ADVERSAIRES DE MAI
Gilles Morin
La CIR, un levain présidentialiste de gauche
Muriel Montero-Rolland de Rengervé
Les centristes face à Mai 68 : du désenchantement à la révolte,
« l’explosion finale de dix ans d’une fausse stabilité »
François Audigier
Les gaullistes de gauche en mai-juin 1968 : la fin d’une certaine ambiguïté ?
Gilles Richard
Les giscardiens et le moment 68 : les libéraux à l’offensive (1968-1974)
Olivier Dard
Les droites nationalistes en Mai 1968Index des personnes
Index des lieux
Index des sigles et organisations
Les auteurs
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Par Sylvie Le Dantec le 29 Novembre 2012 à 15:35
René Cassin
Antoine Prost & Jay WinterNé en 1887, mon en 1976, René Cassin est resté toute sa vie un soldat de la Grande Guerre. Elle le saisit à la fin de ses études. Grièvement blessé en 1914, il met des mois à se remettre. Cette expérience change sa vie : il ne sera pas seulement un grand professeur de droit, mais aussi un militant des droits des victimes du conflit au sein de la plus grande association : l’Union fédérale des mutilés. Persuadé que seule la solidarité internationale peut empêcher le retour de la guerre et de ses horreurs, il fonde un mouvement international d’anciens combattants, une ONG avant la lettre, ce qui lui vaut d’être l’un des délégués de la France à la SDN de 1924 à 1938. Mais l’approche de la Seconde Guerre mondiale ruine ses espoirs. Accablé par la débâcle et la soumission à Hitler, il refuse l’armistice et rejoint dès juin 1940 de Gaulle qui lui confie de hautes responsabilités. Il joue un rôle central dans le rétablissement de la légalité républicaine, puis préside le Conseil d’État de 1945 à 1960.
À Londres, puis à l’ONU, il contribue à préciser les buts de guerre alliés pour instaurer un « nouvel ordre international » démocratique qui limite la souveraineté des États en affirmant la priorité des droits de l’Homme : l’idée qu’au-dessus des lois il existe des principes généraux du droit qui s’imposent à tous. En 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme couronne cette action collective. Le Prix Nobel de la paix consacra en 1968 sa notoriété internationale. Onze ans après sa mort, en 1987, sa dépouille a été transférée au Panthéon. Nourrie d’abondantes sources et pièces d’archives inédites, cette biographie de René Cassin retrace une vie et une action imprégnées des espoirs et cauchemars de toute une génération, celle de 1918, qui initia le mouvement de défense des droits de l’Homme, omniprésent dans le monde d’aujourd’hui.Fayard, 2011 444 pages
Illustration :
Plaques au 36 quai de Béthunes, Paris, Ile de la Cité :
Marie Curie (prix Nobel de Physique et prix Nobel de Chimie)
et René Cassin (prix Nobel de la paix)
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Par Sylvie Le Dantec le 29 Novembre 2012 à 15:08
Viols en temps de guerre
sous la direction de
Raphaëlle Branche, Fabrice Virgili, Isabelle Delpla,
John Horne, Pieter Lagrou, Daniel PalmieriCe livre pionnier éclaire la place et le sens des viols en temps de guerre. Parce que les victimes étient majoritairement des civils et des femmes, les viols furent longtemps relégués au second plan, à la marge du champ de bataille. Ils étaient pensés entre butin et repos du guerrier, sans effet sur le cours de la guerre, marquant l’assouvissement de la pulsion sexuelle masculine. Vingt auteurs se penchent ici sur les différents conflits du XXe siècle, des guerres mondiales aux guerres civiles, de la Colombie à la Tchétchénie. Pour la première fois, ils tracent l’histoire de cette violence, en soulignent la complexité et l’ampleur, présentent la diversité des situations, le poids des imaginaires, les conséquences sociales et politiques, mais aussi intimes et émotionnelles.
Avec les contributions de : Raphaëlle Branche, Isabelle Delpla, Anne Godfroid, John Horne, Adediran Ikuomola, Maude Joly, Pieter Lagrou, Nayanika Mookherjee, Regina Mülhaüser, Marianna G. Muravyeva, Norman M. Naimark, Tal Nitsan, Daniel Palmieri, Nadine Puechguirbal, Amandine Regamey, Antoine Rivière, Alexandre Soucaille, Katherine Stefatos, Natalia Suarez Bonilla, Fabrice Virgili.Payot, 2011
270 p.
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Par Sylvie Le Dantec le 29 Novembre 2012 à 14:09
Infirmières parisiennes
1900-1950. Émergence d'une professionChristian Chevandier
En 1900, les mots « infirmier » et « infirmière » étaient utilisés pour nommer le personnel non qualifié de l’hôpital et avaient le même sens que « garçon de salle » et « fille de salle ». En 1950, le terme n’est plus que féminin et désigne des travailleuses qualifiées dont la formation initiale assez longue a été certifiée par un diplôme d’État. Quelles ont été les raisons de cette mutation, qui a accompagné l’évolution de la médecine hospitalière et du droit de l’assistance ? Comment ce phénomène s’inscrit-il dans l’évolution de la société française de la première moitié du xxe siècle ? Pourquoi est-ce dans les hôpitaux de l’Assistance publique de Paris que cette dynamique a été forte au point que ses choix ont entraîné l’ensemble du secteur hospitalier du pays ? Comment cette professionnalisation s’est-elle effectuée ? Quelles ont été ses conséquences sur la vie de ces femmes ?
Cet ouvrage associe une approche quantitative précise de l’institution hospitalière parisienne à l’étude des destins individuels de seize femmes soignantes. Par un jeu d’échelles, l’auteur définit le rôle de différents facteurs (l’origine géographique, le milieu social, la formation, le marché du travail, les guerres, etc.) dans la conception d’un métier qualifié.
Afin de préciser les spécificités parisiennes, un chapitre est consacré à un autre grand ensemble hospitalier, les Hospices civils de Lyon, et nous permet de suivre jusqu’à nos jours un groupe professionnel proche de celui des infirmières créé dans les années 1930 pour se substituer aux religieuses qui disparaissaient. L’auteur présente un groupe social de femmes dynamiques, confrontées aux difficultés de la vie mais aussi à un exercice professionnel passionnant, dont le tableau nous est ainsi brossé, sans que soit laissé de côté l’impact de la gestion menée par l’administration hospitalière.Publications de la Sorbonne, juin 2011 coll. «Histoire contemporaine, n°2»
160 X 240 mm • 314 pages illustrées isbn : 978-2-85944-669-7
issn : 2105-5505 prix : 25 €
Pour commander : http://www.univ-paris1.fr/services/publications-de-la-sorbonne/
1932 Inauguration de l'école des infirmières par M. Lebrun discours de M. Lebrun
Cliquer sur la photographie pour l'agrandir. Source : Gallica
1914 Hôpital (locaux du Lycée) Janson de Sailly, un coin de la salle de l'infirmerie
Cliquer sur la photographie pour l'agrandir. Source : Gallica
(Insolite :)
1936 - Exercices aériens d'infirmières parachutistes, secours apportés aux gazés
Cliquer sur la photographie pour l'agrandir. Source : Gallica
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