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Le rayonnement international d’Aragon : un premier état des lieux
Recherches Croisées Aragon/Elsa Triolet, n° 16n° dirigé par Erwan Caulet, Corinne Grenouillet, Patricia Principalli
parution décembre 2018Le travail de passeur qu’Aragon a réalisé pour de nombreux textes étrangers est bien connu, qu’il les ait incorporés dans son écriture même, traduits, préfacés ou promus. À l’inverse, la manière dont ses textes ont à leur tour été reçus à l’étranger demeurait jusqu’à présent incertaine : de l’œuvre-monde à la mondialisation de l’œuvre, il y a donc un pas que Le rayonnement international d’Aragon se propose de franchir. Outre un retour sur le dialogue avec Maiakovski et Chagall dans Hourrah l’Oural, et une étude de la lecture du Guépard par Aragon, ce volume de la collection « Recherches croisées Aragon/ Elsa Triolet » permet de défricher la réception d’Aragon à l’échelle internationale, de l’Europe (Espagne, Grèce, Italie) au Moyen-Orient (Égypte) et aux Amériques (Argentine, États-Unis, Québec). Il présente aussi deux importants inédits : des dessins jusqu’alors inconnus du jeune Aragon et une correspondance entre Elsa Triolet et Ossip Brik au moment du Congrès de Kharkov.
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Figures de style
Les clientes de la Maison Chaumet (XVIIIe-XXe siècles)Paris, Éditions Assouline, décembre 2018
coll. Les Mondes de Chaumet, 80 pagesAyant accompagné la libération des femmes depuis deux siècles, l'art de la Joaillerie offre un remarquable aperçu du monde des élites et de leur histoire. Depuis l'impératrice Joséphine jusqu'à Marie-Laure de Noailles, en passant par la duchesse de Portland et Gertrude Vanderbilt Whitney, les clientes de caractère de la Maison Chaumet illustrent ainsi l'évolution des femmes occidentales - leur émancipation sociale, leur libération vestimentaire et leur expression esthétique.
Figures of Style celebrates women of character who have long been faithful to the Maison, depicting the encounter between the jewellery virtuosity of Chaumet and the unique taste possessed by these personalities who marked their respective eras. Having been a part of their lives for over two centuries, the art of jewellery reflects the emancipation of Western women - their social enfranchisement, sartorial freedom and aesthetic expression.
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Mesurer et analyser l’économie sociale
L’apport de l’ADDES depuis 1980Nancy, L'Arbre bleu, coll. L'écho social et solidaire
222 p.
isbn 9791090129283
prix : 17€Peu de temps après la résurgence du concept d’économie sociale en France à la fin des années 1970, ses promoteurs – acteurs et chercheurs – constatent l’absence d’outils statistiques adaptés, rendant impossible toute mesure du poids réel de ce secteur économique. Convaincus que « tout ce qui ne se compte pas ne compte pas », ils fondent l’Association pour le développement des données sur l’économie sociale (ADDES) en 1983, avec pour mission première de peser en faveur de la création d’un compte satellite de l’économie sociale. L’organisation d’un colloque annuel contribue de manière décisive à la mise en réseau des principaux spécialistes de cette économie sociale devenue un objet d’études à part entière.
Si, depuis cette date, l’ADDES a connu des évolutions – l’accentuation de son caractère interdisciplinaire (sociologues, gestionnaires et historiens se sont ajoutés aux économistes et statisticiens qui composaient ses premières instances), la création de deux prix de thèse et de mémoire en économie sociale, l’organisation de séminaires –, elle est restée fidèle à ses ambitions initiales et n’a jamais cessé d’être un lieu d’échanges au service de la reconnaissance de l’économie sociale, notamment au plan statistique.
Dans cet ouvrage, Patricia Toucas-Truyen nous propose une histoire intellectuelle de ce laboratoire d’idées qu’est l’ADDES. En analysant les débats qui l’ont traversée, elle s’attache à retracer les problématiques et identifier les enjeux à l’œuvre depuis trente-cinq ans dans ce champ aux frontières mouvantes renouvelé par l’économie solidaire et l’entrepreneuriat social.
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1914-1918. Mains-d'œuvre en guerre
sous la direction de Laure Machu, Isabelle Lespinet-Moret
et Vincent VietParis, La documentation française, novembre 2018
437 p. ill.
prix : 20€
isbn 978-2-11-145763-8L’originalité de cet ouvrage, fruit d’un colloque international sur les mains d’œuvre en France, réside dans l’appréhension globale des différentes mains-d’œuvre employées pendant la Grande Guerre. Jusqu’à présent, en effet, la recherche historique s’était penchée sur certaines catégories de main-d’œuvre (main-d’œuvre féminine, main-d’œuvre italienne, main-d’œuvre coloniale, etc.) sans s’intéresser à leur statut respectif (comportant des droits et des devoirs) ni à la manière dont elles avaient été gérées les unes par rapport aux autres. L’ouvrage comble cette lacune importante de l’historiographie, tout en pointant les mutations juridiques et institutionnelles à l’œuvre, ainsi que les relations naissantes entre un droit encore informel de la main-d’œuvre et un droit du travail dont la principale composante d’avant la guerre, la protection légale des travailleurs, fut mise en veilleuse pendant les hostilités.
Les auteurs : Marie-Claude Albert, Sylvain Bertschy, Adeline Blaszkiewicz-Maison, Emmanuelle Cronier, Dominique Guyot, Marc Leleux, Mireille Le Van Ho, Yu-Sion Live, Patrick Mortal, Catherine Omnès, Jean-Louis Escudier, John Horne, Caroline Douki, Benjamin Jung
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Empreintes rouges
Nouvelles perspectives pour l'histoire du communisme françaissous la direction de
Guillaume Roubaud-Quashie et Dimitri Manessis
Rennes, PUR, coll. «Histoire», décembre 2018
prix : 22 €ISBN-10: 2753575487
ISBN-13: 978-2753575486Le point de départ est ici formé par les empreintes laissées par la mouvance communiste sur la société française, forgeant une culture populaire, capable à la fois d’intégrer – pour une part – exclus et marginaux, de faire pleine place politique à la classe ouvrière – et, au-delà, à tout un petit peuple des villes et des campagnes –, d’associer nombre d’artistes et d’intellectuels et de rassembler ces acteurs politiques singuliers dans des structures, des mouvements, des projets. Mais si le communisme a laissé des empreintes sur la société, c’est aussi parce qu’il a été investi par des acteurs sociaux qui l’ont identifié comme vecteur et support possible d’une politique populaire. L’empreinte communiste se fait ainsi, nécessairement, double : la spécificité du « parti de type nouveau » dialogue avec des héritages et des aspirations populaires tantôt intégrés, accolés, métamorphosés ou dépassés dans ces rencontres.
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L'écran rouge
Syndicalisme et cinéma de Gabin à Belmondosous la direction de Tanguy Perron
Préface de Costa-Gavras
Postface de Philippe MartinezIvry-sur-Seine, Éditions de l'Atelier, mai 2018
240 p. ill. coul.
isbn 978-2-7082-4561-7
ean-isbn 9782708245617
prix : 30 €Jean Gabin, cheminot couvert de suie dans La Bête humaine, Simone Signoret et Jean Marais en tête d’un cortège de manifestants, Gérard Philipe et Jean-Paul Belmondo, leaders syndicaux, Jean Renoir, réalisateur d’une Marseillaise financée par une souscription de la CGT, René Clément magnifiant la Résistance dans La Bataille du rail…
Durant ces années de Front populaire, de résistance au nazisme et de Libération, les classes populaires sont à la fois dans les salles et sur les bobines de films, des ouvriers tiennent les premiers rôles, les techniciens occupent les studios, les stars écrivent et distribuent des tracts. Tous descendent dans la rue pour défendre un cinéma français menacé par la déferlante hollywoodienne.
L’Écran rouge raconte une histoire oubliée, à la fois artistique et militante, à laquelle le cinéma français, l’un des plus vivants au monde, doit beaucoup.
Textes de Charles Boriaud, Marion Boulestreau, Claire Daniélou, Pauline Gallinari, Christophe Gauthier, Noël Herpe, Morgan Lefeuvre, Sylvie Lindeperg, Olivier Loubes, Pascal Ory, Tangui Perron, Michel Pigenet, Marie-Ange Rauch, Léo Souillés-Debats, Marie-Charlotte Téchené, Guillaume Vernet, Dimitri Vezyroglou et Samuel Zarka
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Chéreau en son temps
sous la direction de
Pascale Goetschel, Myriam Tsikounas et
Marie-Françoise Lévy
avec la collaboration de
Sylvie Le DantecParis, Éditions de la Sorbonne,
octobre 2018
412 pages illustrées, coul.
ISBN : 979-10-351-0093-3
ISSN : 0292-6679
prix : 25 €Metteur en scène de théâtre et d’opéra, cinéaste, réalisateur de films pour la télévision, Patrice Chéreau fut aussi acteur et directeur d’institutions culturelles. Comment prendre la mesure de son oeuvre, montrer les multiples dimensions de son travail, éclairer le parcours d’un artiste majeur du second XXe siècle et des débuts du XXIe ?
L’ambition de ce livre est de tracer un portrait du créateur, de situer son itinéraire comme son oeuvre dans l’histoire sociale, politique et culturelle des années 1950-2010, de souligner ses engagements et de faire apparaître la manière dont ses mises en scène témoignent des préoccupations contemporaines. Cette publication est également attentive aux circulations, aux échanges, aux rencontres internationales
et à la réception du travail de l’artiste sur les scènes européennes.
Pluridisciplinaire, cet ouvrage accueille plusieurs témoignages de proches compagnons de route. Il repose sur des sources variées (notes, carnets, dessins, croquis…), pour certaines inédites. Elles permettent de cerner au plus près le travail de Patrice Chéreau sur les textes, sa pensée et ses mises en scène.Les contributeurs
Michel Bataillon ; Anne-Françoise Benhamou ; Livia Cavaglieri ; Julien Centrès ; Marion Denizot ; Gérard Desarthe ; Anaïs Fléchet ; René Gaudy ; Pascale Goetschel ; André Helbo ; Marie-Françoise Lévy ; Serge Linarès ; Antoine Marès ; Marie-Madeleine Mervant-Roux ; Jean-Sébastien Noël ; Robert Piencikowski ; Paola Ranzini ; Michel Rapoport ; Aurore Renaut ; Quentin Rioual ; Marie-Noële Sicard ; Marielle Silhouette ; Inès Taillandier-Guittard ; Catherine Tasca ; Grégoire Tosser ; Myriam Tsikounas ; Ana Vinuela et Françoise Zamour
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L'autogestion en chantier
Les gauches françaises et le modèle «yougoslaves» (1948-1981)Nancy, Arbre bleu éditions
collection «Gauches, d'ici et d'ailleurs », septembre 2018https://arbre-bleu-editions.com
voir aussi le film réalisé à l'issue de ce livre
CINQUANTE ANS APRÈS MAI 68, cet ouvrage se propose de revenir sur l’une des utopies les plus emblématiques du printemps des barricades : l’autogestion. Pendant plus d’une décennie, le mot, longtemps cantonné aux marges, s’installe au coeur des débats de la gauche française. Il s’invite dans les programmes des partis et des syndicats, nourrit les réflexions et les rêves d’un socialisme différent, fondé sur la démocratie intégrale, depuis l’entreprise jusqu’à la société tout entière. Il semble prendre corps à travers la grève des ouvriers de Lip en 1973, avant que l’engouement ne retombe à la veille de l’élection de François Mitterrand en mai 1981. Depuis quelques années, l’idée resurgit comme une réponse possible aux impasses du capitalisme contemporain.
L’autogestion n’est pourtant pas sortie tout armée de l’imagination des étudiants et des ouvriers français dans la fièvre des journées de Mai. Le « socialisme autogestionnaire » est né ailleurs, dans un pays qui n’existe plus, et son importation en France relève d’un transfert culturel. Le mot comme la chose renvoient à une expérience unique, engagée près de vingt ans plus tôt dans la Yougoslavie communiste du Maréchal Tito, au lendemain de la rupture avec Staline. Comprendre son émergence et son déclin en France sur trois décennies suppose d’écrire l’histoire du « modèle » yougoslave, aujourd’hui bien oublié, et de sa réception par les gauches françaises.
Frank Georgi, à partir d’une masse impressionnante d’archives inédites, de revues, d’ouvrages et de témoignages d’acteurs, reconstitue et explique cette fascination durable, parfois ambivalente et paradoxale, pour le « pays de l’autogestion », qui a touché nombre d’intellectuels et de chercheurs, de syndicalistes et de militants politiques, des trotskystes et des libertaires aux chrétiens de gauche, de la SFIO au PSU et à la CFDT.Maître de conférences HDR à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (Centre d’histoire sociale du XXe siècle), Frank Georgi a notamment publié L’invention de la CFDT, 1957-1970 (Éditions de l’Atelier/CNRS éditions, 1995) et CFDT : l’identité en questions (Arbre bleu éditions, 2014). Il a également dirigé l’ouvrage Autogestion, la dernière utopie ? (Publications de la Sorbonne, 2003).
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LA FRANCE EN GUERRE DANS LE SECOND XXe SIÈCLE
Représentations et mémoires contemporaines • 2000-2017Inscription obligatoire • contact : memoirescontemporaines@gmail.com
19 octobre 2018
de 9 à 19 heures à l'Université paris 1 Panthéon-sorbonne
• centre panthéon •9h-12 h • Sorbonne, amphithéâtre Lefèbvre • 14, rue Cujas, 75005 Paris
13h30-19h : Sentre Panthéon-Sorbonne • salle 1 (1er étage) • 12 place du Panthéon
Accès métro : ligne 10 (arrêt Cluny La Sorbonne) ; ligne 4 (arrêt Saint-Michel ou Odéon)
Accès RER : ligne B (arrêt Luxembourg) ; RER C (arrêt Saint-Michel)Télécharger « programme19:10:2018–difweb2oct..pdf »
En 2017, à respectivement 70 ans de la Seconde Guerre mondiale et 50 ans de la guerre d’indépendance algérienne, on peut être surpris par l’effervescence mémorielle qui, en ce début du XXIe siècle, rend présents, de façon inégale selon les conflits – trop de mémoire ici, pas assez là –, ces événements. L’héritage de ces passés, loin de concerner seulement l’histoire militaire, témoigne de l’évolution du regard à la fois historiographique et sociétal sur ces conflits, appréhendés par ailleurs de façon de plus en plus différentielle selon les générations impliquées.
Le 18 juin 1960, le général de Gaulle inaugure le Mémorial de la France combattante au mont Valérien, le 25 janvier 2005 le Mémorial de la Shoah est inauguré à Paris par le président Jacques Chirac tandis que le 16 octobre 2015, le premier ministre Manuel Valls inaugure le Mémorial du camp de Rivesaltes. Entre ces dates, la perception et la mémorialisation de la Seconde Guerre mondiale connaissent une évolution marquante : à la célébration de la mémoire de la résistance succède celle de la mémoire de la déportation au prisme d’un « devoir de mémoire » centré sur l’extermination des Juifs d’Europe tandis que, plus récemment, la crise des mémoires nationales héroïques génère une mémoire plurielle du second conflit mondial. De son côté, la guerre d’indépendance algérienne, qui fut longtemps une « non guerre », reste encore à la marge des politiques mémorielles qui tardent à lui assurer un régime de commémoration. Contrairement aux mémoires plurielles mais désormais consensuelles des conflits mondiaux, cette mémoire encore fortement conflictuelle illustre la difficulté qu’a la société française, dans un contexte postcolonial, à accepter la pluralité des expériences guerrières.
Dans cette configuration, le colloque invite à interroger les représentations – symboliques, politiques, architecturales, artistiques… – que ces différents conflits passés nourrissent depuis le début du XXIe siècle et à mettre en évidence des dynamiques mémorielles qui investissent l’espace public.
Comité d’organisation
Anne Bernou (anne.bernou@orange.fr)
Andrea Brazzoduro, University of Oxford (andrea.brazzoduro@history.ox.ac.uk)
Fabien Théofilakis, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (fabien.theofilakis@paris1-univ.fr)
Comité scientifique
Alya Aglan, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, S-IRICE
Annette Becker, Université Paris Nanterre
Raphaëlle Branche, Université de Rouen
Corine Defrance, CNRS - Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, S-IRICE, LabEx EHNE
Laurence Bertrand Dorléac, Sciences Po Paris
Thierry Dufrêne, Université Paris Nanterre, INHA
Robert Gildea, University of Oxford
Itzhak Goldberg, professeur émérite, Université Jean Monnet, Saint-Étienne
François-Xavier Nérard, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, S-IRICE, LabEx EHNE
Natalya Vince, University of Portsmouth
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