publication des livres des chercheurs du CHS, histoire sociale, histoire urbaine, histoire culturelle, guerre d'Algérie, CNRS, universite Paris1, "Centre d'histoire sociale"
Un million et demi de cartes postales... par jour
"En avant pour la victoire !" carte postale, édition Armand Noyer.
Dès les premiers jours du conflit, alors que les couples, les familles ou les amis se trouvent durablement séparés, l'intérêt de la carte postale est tel que les éditeurs, en adaptant les illustrations à la culture de guerre (et à la censure), amplifient leur production.
Relativement simples à produire en ces temps de désorganisation générale, faciles à diffuser (et, dans une moindre mesure, à contrôler), les cartes postales adoptent des genres différents : dessins, photographies, photomontages, poses d'acteurs dans un décor de cartons peints…
Des centaines de millions d’exemplaires de cartes postales sont ainsi envoyés. La poste militaire achemine 1,5 million de cartes par jour. La carte postale est non seulement le seul moyen de communiquer entre le front et l'arrière, mais aussi un média privilégié par les civils ballottés par la guerre pour communiquer entre eux, et pour garder contact. La carte postale est utilisée pour rassurer ses proches, pour donner de ses nouvelles, pour donner signe de vie (ou inversement pour réclamer des signes de vie...), le plus régulièrement et fréquemment possible.
Les autorités militaires distribuent gratuitement aux soldats des cartes de correspondance, en franchise de timbre, et d’enveloppe. En 1914-1919, les soldats expédient sans limitation leurs lettres avec la simple mention manuscrite « Franchise militaire » ou « F.M. », accompagnée du cachet militaire.
A priori, les cartes postales se distinguent des lettres par leur contenu "ouvert" et donc leur absence de confidentialité. Mais en pratique, nombreux sont les expéditeurs qui mettent leur carte sous enveloppe, et par ailleurs l'ensemble du courrier - lettres ou cartes postales - est susceptible d'être contrôlé par la censure.
Qui sont les éditeurs de ce média si important en 1914 ?
Il s'agit principalement de sociétés privées qui profitent à plein de l’engouement pour la carte postale (du moins, pour la plupart d'entre-elles, certaines entreprises prennent le pas sur d'autres. Ainsi Bergeret, à Nancy, connaîtra plutôt un déclin avec la guerre de 1914...) .
Quelques grosses maisons d’édition (une vingtaine de sociétés) produisent une grande partie de ces millions de cartes. La société Bergeret, que nous venons de mentionner, édite 150 millions de cartes postales en 1914, soit environ 20% de la production française, ce qui représente une moyenne de plus de 400 000 cartes imprimées par jour. Ces sociétés emploient de nombreux salariés. A Nancy, pour reprendre notre exemple, en 1905, Albert Bergeret emploie 250 ouvriers, et Paul Royer en emploie aussi 250.
Par ailleurs des centaines de petites entreprises locales éditent leurs propres cartes, souvent plus artisanalement. Il peut s’agir de photographes, mais aussi du buraliste, du restaurant, du mercier du village qui fait figurer la mention « éditeur » sur les cartes qu’il fait imprimer à quelques milliers d’exemplaires par un imprimeur local. En 1914, les éditeurs indépendants de cartes postales sont environ 700.
Concernant les photographes ou dessinateurs de cartes postales, il s’agit en général de dessinateurs (ou de dessinatrices) de presse qui s'assurent un complément de revenu. Les grands éditeurs disposent de photographes et illustrateurs sous contrat qui créent de nouvelles illustrations pour leur éditeur. En revanche, les petits éditeurs se débrouillent avec moins de moyens. Une même illustration peut servir de fond de décor à toute une série de cartes sur lesquelles changeront simplement les personnages et les thèmes en avant plan. Par ailleurs les copies et imitations sont fréquentes lorsqu'une illustration et le texte associé rencontrent du succès. Au niveau des procédés, les photographies étaient issues de tirages gélatino-argentique (produits sur des feuilles de papier recouvertes d’une émulsion de gélatine contenant des sels d’argent sensibles à la lumière).
Les éditeurs des cartes postales que nous proposons sur ce site (collection privée Sylvie Le Dantec) sont pour la plupart de petites entreprises, quand elles sont identifiables, mais nous disposons aussi de quelques cartes publiées chez des éditeurs aux dimensions plus industrielles, comme les établissements Courcier ou les éditions Armand Noyer, l’un des éditeurs les plus importants en fantaisie photo en France à l'époque (dont la carte "En avant pour la victoire", illustre le haut de cette page).
Un exemple d'éditeurs, les établissements J. Courcier
L'usine de la marque J.C. (J. Courcier) et Triomphe était située à Nanterre. Sa production nécessitait tous les métiers intervenant dans la fabrication de cartes postales. Ses équipements industriels étaient nombreux : retouche et égalisage des photos, tirage, lavage, virage, séchage, colorisation, glaçage, coupe et imprimerie, manutention, et magasinage.
D'un point de vue industriel et photographique, le tirage de la photo devait en effet être suivi d'autres étapes, le virage et le lavage en particulier. Le virage était une opération chimique non négligeable, qui consistait à remplacer partiellement l'image argentique (l'argent de l'image) par un autre composé chimique plus stable et/ou coloré. Baigné dans ce mélange, le tirage noir et blanc prenait ainsi la coloration sépia, ou une autre teinte (bleu, jaune...), selon le composant chimique choisi (virage au sélénium, à l'or...). Après le bain de fixage, il restait des sels photosensibles dans les blancs et les demi-teintes. Le lavage (dans un autre bain chimique, au thiosulfate de sodium) éliminait une proportion d’autant plus grande de ces substances qu’il était prolongé (pour autant que le bain de fixage n’ait pas une teneur en argent supérieure au seuil de tolérance). Concernant l'imprimerie, le procédé devait être la phototypie,
Il va sans dire que derrière cette industrie de la carte postale (et plus généralement, de l'impression photographique), régnait une autre industrie, l'industrie chimique, dont les frères Lumière, à Lyon, étaient les emblèmes. Et des centaines d'ouvrières (dont la sortie d'usine fut immortalisée dans le célèbre "premier film" des frères Lumière) produisaient les plaques de verres et produits chimiques nécessaires aux impressions photographiques et à l'imprimerie / phototypie décrites dans l'illustration ci-dessous (cliquez, pour en voir le détail)... Nous citons les frères lumières, mais, pour l'achat de plaques par exemple, les marques (françaises) de références étaient - outre celles des Lumière - les Guilleminot, les Graffe et Jougla, ou les Dorval...
J. Courcier disposait d'une usine à Nanterre, mais aussi d'un grand magasin, représenté, en 1915, sur le papier à en-tête de l'entreprise que voici. Proche du quartier des Halles à Paris, le magasin vendait non seulement des cartes postales, mais aussi de la quincaillerie, des jouets, de la porcelaine, de la mercerie, de la bonneterie...
Et voici une carte postale de chez J. Courcier :
Cette carte, photomontage, mélangeant dessin, photographie et pose d'actrices en costume, est un condensé des symboles employés pour promouvoir la guerre:
Le chef, Joffre, l'Alsace et la Lorraine (sous forme - toujours - de l'allégorie d'une alsacienne à Coiffe et d'une Lorraine à bonnet), la cavalerie, l'Ange de la Victoire, le canon, une rangée de soldats... Nous retrouverons sur d'autres pages de ce site, ces symboles utilisés par la propagande de l'époque, et la façon dont ils ont été déclinés sur les cartes postales.
Carte postale, Edition J. Courcier, n°visé : 208. Coll. Sylvie Le Dantec.
Les cartes postales n'étaient, bien-sûr, pas seulement un moyen de communication entre les soldats du front et leurs proches, c'était aussi un média entre civils. Dans le cas de cet exemplaire de carte, par exemple, il s'agit d'une correspondance entre deux jeunes filles, et les mots écrits au verso de cette illustration condensé-de-tous-les-symboles-guerriers montre des préoccupations qui n'ont a priori que très peu de rapports avec l'illustration (nous avons corrigé les fautes d'orthographes pour ne pas vous distraire, mais vous pouvez les retrouver dans l'image, en cliquant dessus) :
Chère amie
C’est le soir, je m’empresse de t’écrire car nous allons aller souper. J’ai beaucoup regretté de ne pas t’avoir retrouvée à la gare, car lorsque je suis descendue, j’ai bien regardé mais je ne t’ai pas vu. Ecris moi et dis moi si tu te plais dans ta nouvelle vie et si tu commences à t’habituer. Marie Rose Guillaumon doit bien s’habituer mais moi je n’avais personne. Maintenant tout marche à merveille. Tu me diras si tu es dans la même classe que Marie Rose. On sonne alors je termine, voilà ma carte. Donne un bonjour à Marie Rose de ma part. reçois mon meilleur baiser.
Ton amie qui pense à toi, Marthe
Un autre exemple, les éditions Armand Noyer
La production de l'éditeur A. Noyer (Paris) était très variée, de nombreux collaborateurs dans le processus d'édition, des photographes, dessinateurs, illustrateurs et maquettistes.... Armand Noyer a édité quelques 3.000 cartes postale sur la guerre, incluant photos de matériels, de ruines… mais aussi des cartes de dessins "patriotiques".
Contrairement à J. Courcier qui disposait d'un grand magasin pour vendre - notamment - ses cartes, A. Noyer ne vendait qu'en gros son abondante production ainsi que ses séries historiques.
L’éditeur Armand NOYER était aussi, par ailleurs, le vice Président du Syndicat des éditeurs en 1909.
Carte postale de chez A. Noyer :
Là encore, la carte (envoyée en avril 1915) est un condensé de symboles guerriers : le coq Gaulois, juché sur un canon, vainqueur de l'aigle impérial, du Kaiser allemand... Le drapeau français debout, le drapeau allemand à terre, sur fond de charge héroïque de cavalerie.
La charge de cavalerie (présente aussi sur la carte de J. Courcier) , en cette année 1915 qui marque le début de la guerre de tranchées, n'est pas sans souligner le caractère anachronique de cette illustration très "napoléonienne" de la Grande Guerre...
"De tes serres sanglantes, la couronne du Kaiser vaincu tombe, à jamais, dans l’abîme du déshonneur et de la honte"
Le coq gaulois, quant à lui, n'est pas très "Napoléonien" (puisque Napoléon avait remplacé le coq par l'aigle, arguant que « le coq n'a point de force, il ne peut être l'image d'un empire tel que la France »). Le retour en force du Coq dans les représentations de la IIIe République en fait un symbole à la fois patriotique et républicain... Nous reviendrons, dans d'autres pages de ce site, sur les valeurs "républicaines" mises en avant dans les illustrations diffusées sur cartes postales.
Carte postale, Edition A. Noyer, série : Patrie n°visé : 1008. Coll. Sylvie Le Dantec.
Au recto de la carte, postée par un soldat le 4 avril 1915, voici le texte :
Pâques, Dimanche le 4 avril 1915 midi
Ma chère Suzanne
J’ai reçu hier soir avec plaisir la lettre de Maman accompagnée de vos jolies cartes, je vous remercie tous beaucoup, je te prie ma chère Suzanne de faire ton possible pour que ta Maman soit contente, cela me fera plaisir de le savoir. Ce matin je suis allé à la messe à Valdoré [département de la Somme, région Picardie] et je vais partir dans une heure passer une revue par notre général. Sois donc bien gentille ma chère fille et fais plaisir à ta maman qui a besoin de toute ton affection. Je t’embrasse de tout mon cœur ainsi que ma chère Maroussia, Lucien et Marcelle.
Théo
Le coq gaulois surmontera un certain nombre de monuments aux morts érigés après la guerre. Si vous observez ce coq, sur la photographie de droite, en cliquant dessus, vous noterez sa grande similitude avec le coq gaulois (et l'aigle germanique) de notre carte postale . Il s'agit du monument aux morts de Cimiez (Nice).
Petite digression ailée
Les similitudes entre les représentations de cartes postales de la Grande Guerre et celles qui figurèrent sur les monuments aux morts érigés après guerre ne concernent pas que le coq...
La Victoire ailée était très présente sur les cartes postales patriotiques de la Grande Guerre, symbolisée par la présence d'une femme aux ailes d'anges. L'aspect mystique du patriotisme guerrier et la propagande de guerre faisant des soldats un peuple élu, Dieu est toujours du côté des vainqueurs. Les figures allégoriques inspirées de l'antiquité étaient par ailleurs très courantes en ces temps de IIIe République...
La photographie de gauche montre une victoire ailée dans l'Azur (monument aux morts de la commune d'Azur, dans les Landes). Le monument municipal est situé sur la place de l’église. Aux pieds de la femme ailée, sur une stèle plus basse, un poilu blessé courbe le dos sous le poids du drapeau qu’il porte. La différence entre la représentation de la carte postale, et celle du monument aux morts apparaît dans l’évocation de la souffrance, qui n'est pas (ou très peu) présente sur les cartes postales...
Carte postale éditions A. Noyer. Coll. Sylvie Le Dantec.
L'ange de la victoire
Editeur J.K - Chambre syndicale française des éditeurs de la carte postale illustrée) - Coll. privée Sylvie Le Dantec
Carte envoyée le 31 mai 1915. Au verso, des mots griffonnés par une dénommée Antoinette demandent des nouvelles à la destinataire de la carte, Mme Dubois Cohendy (Puy de Dôme) "Vous êtes bonne pour promettre de longues lettres mais elles n’arrivent pas souvent".
"L'ange de la victoire", l'allégorie féminine surmontée de son auréole religieuse respire la divinité... S'inspirant de la divinité antique, la Victoire ailée semble ici avoir pris une tournure plus catholique en étant devenu un ange.
Concurrences mémorielles ?
Concernant le monument aux morts d'Azur, une plaque commémorative est également accrochée dans l’église, comprenant les noms des Azuréens morts lors de la Grande Guerre....
Le clergé catholique a fait poser de très nombreuses plaques dans ses églises commémorant ses paroissiens morts pour la France. Dans certains cas plus rares, des monuments aux morts (et même une chapelle, comme dans l'église de Dole...) ont été érigés dans l’enceinte de l'église, voire à l’intérieur. Ces représentations ont été réalisées, parfois avant même la construction des monuments aux morts municipaux, laïcs. Elles comportaient des signes religieux (croix) et, comme dans la photographie ci-contre, l'incontournable Victoire ailée de nos cartes postales (dans une église, qui peut porter des ailes, si ce n'est un ange ?)
Monument aux morts dans l'église de Villedieu.
Crédit photo Sylvie Le Dantec.
Cette forme de "concurrence" entre la mémoire municipale et laïque et la mémoire paroissiale et religieuse n’était pas censée apparaître sur la place publique communale. D'après l'article 28 de la loi de Séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905, seuls les monuments funéraires implantés dans les cimetières pouvaient éventuellement porter des emblèmes religieux et depuis la loi du 25 octobre 1919, les monuments aux morts publics ne devaient pas comporter de signes religieux, comme les croix (sauf la croix de guerre), du moins jusqu'à ce qu'un arrêt du conseil d'Etat classe les monuments aux morts dans la catégorie des "monuments funéraires", en juillet 1924..
L’Etat, par le biais des préfectures, veillaient à ce que les monuments publics soient laïcs et républicains. Dans de nombreux cas, les stèles communales ne comportaient aucun emblème allégorique, mais dans d'autres communes, furent érigés des monuments aux morts de type "patriotiques et républicains" . L'un des emblèmes fréquents de ce type de monuments laïcs était la Victoire ailée, surplombant le poilu et avançant de ses grandes ailes d'ange.
Ironie et contradiction des représentations laïques... Déesse antique, ange ou simple métaphore ailée, nous retrouvons donc, en la Victoire ailée, ce mélange de laïcité et de mysticisme patriotique que nous mentionnions plus haut.
Quelques municipalités (très peu nombreuses) ont fait ériger des monuments aux morts pacifistes, contre la guerre, agrémentés d'inscription du type "maudite soit la guerre", ou "guerre à la guerre". Sur ce type de monuments aux morts, l'ange de la victoire est absent et ce sont des figures humaines sans artifices, comme la figure d'ange d'un enfant, qui expriment le refus de la guerre....
Ci-dessus, monument aux morts, avec la Victoire ailée, Marseille. Crédit photo
J. Menjoulet.
Ci-contre, monument aux morts pacifiste de la ville de Rocles (Allier).
"Apprenons à supprimer la guerre"
Nous finirons cette petite digression commémorative ailée par une illustration amusante, de l'ordre de l'exception. La formule République Française sur le fronton de l’église de la commune appelée Villedieu (cela ne s’invente pas), dans l'Indre, commune dont le monument aux morts (surmonté de son ange), à l'intérieur de l'église, est en illustration plus haut sur cette page.
Fronton de l'église de Villedieu (République Française)
Un dernier ange laïc, l'infirmière de la croix rouge
Achevons cette page, par un dernière représentation d'ange, mais sans les ailes. La collection privée de cartes postales de la Grande guerre présentée sur ce site ne comporte pas de représentations religieuses à proprement parler, si ce n’est les symboles mystiques ailés dont nous avons parlé. Les frontières des représentations laïques et religieuses n'étant pas étanches, nous retrouvons aussi une autre croix, sur une carte postale de l’éditeur J. Courcier (que nous vous avons présenté dans cet article) : la croix rouge.
Cette carte appartenant à la même série industrielle que la carte présentée plus haut dans la page (même fond d'illustration de cavalerie, d'ange et de laurier) fait apparaître une femme sur le champ de bataille, une femme qui n'est pas tout à fait une allégorie pour une fois. Il s'agit d'une infirmière de la Croix Rouge accompagnée d'une « ambulance chirurgicale » à quatre pattes...
Nous reviendrons dans d'autres pages, sur ce site, sur ces "saintes laïques" de la Grande Guerre, héroïnes de cartes postales.
Quelques sources
Ouvrages
- La carte postale. Son histoire, sa fonction sociale, de Claude Frère et Aline Ripert, Editions du C.N.R.S. : Presses universitaires de Lyon, 1983 - Epuisé, mais ouvrage disponible en bibliothèques
- Traité pratique élémentaire de Phototypie : à l'usage de messieurs les imprimeurs, photographes et amateurs, de Oscar-Edmond Ris-Paquot [ http://bibliotheque-numerique.nimes.fr/notices/108121/gallery/1568208]
- Sorties d'usines en cartes postales, par Serge Zeyons, éditions de l'Atelier 1997.
- Les emblèmes de la république. Bernard Richard, CNRS Edition, 2012.
- Les Monuments aux morts : patrimoine et mémoires de la grande guerre, Annette Becker Paris, Ed. Errance, 1988
Articles
- Un développement incertain : la diffusion du téléphone en France avant 1914, de Patrice A. Carré (sur Persée.org) http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1991_num_9_49_1869
- Quelle histoire pour le certificat d'études ? Philippe Savoie http://histoire-education.revues.org/1234
- Le tarif de la carte illustrée : http://jef.estel.pagesperso-orange.fr/cartillus.html
- Les cartes postales satiriques pendant la Première guerre mondiale - Etude comparée des représentations de l’ennemi en France et en Allemagne. Par Pierre BROULAND, co-auteur avec Guillaume Doizy de La Grande Guerre des cartes postales (Hugo et cie). Article en ligne: http://www.caricaturesetcaricature.com/article-les-cartes-postales-satiriques-pendant-la-premiere-guerre-mondiale-96090355.html
- Les lieux de Mémoire - La république, sous la direction de Pierre Nora. "les Monuments aux morts" Antoine Prost
- L'article suivant, très illustré, retrace l'histoire de la carte postale : http://apr-philatelie.pagesperso-orange.fr/Pages/Articles/Expo%20Histoire%20CP.pdf
Concernant le chiffre de 1,5 millions de cartes postales envoyées par jour en France (la production était de 2,2 millions par jour). Il s'agit bien-entendu d'un ordre de grandeur, sur la durée de la guerre, sachant que le courrier postal a varié du simple au double durant la guerre. La moyenne journalière des correspondances transitant au bureau central militaire de Paris, était en novembre 1914, d'un million de lettres et de 85 000 paquets. http://www.annie-guillemin.fr/rene_mognon/fichiers_livre_pdf/la_poste_francaise_aux_armees.pdf
Comme l'indique cette étude, sa progression est la suivante :
- le 1er décembre 1914: 1 225 000 lettres et 105 000 paquets,
- le 15 décembre 1914 : 1 550 000 lettres et 130 000 paquets,
- le 1er janvier 1915 : 3 500 000 lettres et 200 000 paquets,
- le 15 janvier 1915 : 3 400 000 lettres et 180 000 paquets.