• Villes de banlieues. Personnel communal, élus locaux et
    politiques urbaines en banlieue parisienne au XXe siècle

    Villes de banlieues. Personnel communal, élus locaux… Emmanuel Bellanger  et Jacques Giraultsous la direction d’
    Emmanuel Bellanger
    et Jacques Girault

    La municipalité est en France une institution de proximité, de recours et de régulation. En banlieue parisienne, dans les quartiers populaires, elle assure – peut-être plus qu’ailleurs – une mission de protection et de cohésion sociale.
    Fin 2005, en période d’émeutes, les maires – personnalités politiques préférées des Français – et leur personnel communal étaient en première ligne pour préserver l’intégrité des personnes et du bien commun. La République reconnaissante les accueillait à l’Élysée, les médias soulignaient leur implication et leur dévouement. Cependant, cette exposition du magistrat de banlieue n’est pas sans précédent. Elle s’inscrit dans une longue histoire qui place l’institution municipale au cœur du système d’administration et de gouvernance des territoires agglomérés. Dans ces zones densément peuplées, les acteurs municipaux incarnent toujours la figure sympathique de la « République au village ».
    Villes de banlieues raconte l’histoire des maires du Grand Paris, leur engagement et leur militance, leurs pratiques administratives et politiques, éclaire l’origine de l’intercommunalité et l’importance du cumul des mandats, montre le rôle des municipalités dans les politiques publiques de logement, d’assistance, de péréquation ou d’aménagement du territoire et restitue une histoire méconnue, celle des « communaux » – près d’un million et demi d’agents publics – et de leurs syndicats.
    Chemin faisant, l’ouvrage nuance une lecture trop tranchée des rapports de l’État et des collectivités locales jugées trop souvent « secondaires », « infantilisées », sous tutelle préfectorale, et montre l’antériorité du dynamisme des municipalités et de leurs représentants avant les lois de décentralisation de 1982 et de 2003. Ce livre collectif participe en quelque sorte à une réévaluation du rôle des municipalités dans l’histoire de la France urbaine et de ses institutions locales.

    Contributions de Marie-Claude Albert, Juliette Aubrun, Emmanuel Bellanger, Catherine Dupuy, Jacques Girault, Pascal Guillot, Gwenaëlle Le Goullon, Geneviève Michel, Philippe Nivet, Nathalie Pistre, Bastien Pourtout, Jeanne Siwek-Pouydesseau, Loïc Vadelorge et Céline Vaz. Témoignages de Daniel Péron et Marcel Rozental

    Créaphis, 2008
    221 p. illustrées

    Table des matières


    Introduction
    Des municipalités sur tous les fronts ou l’histoire d’une reconnaissance précoce – Emmanuel Bellanger

    André Morizet, maire de Boulogne (Billancourt), en 1920, lors de la Conférence des maires et conseillers municipaux socialistes à Boulogne sur Mer . Cliquer sur la photo pour l'agrandir. source GallicaPremière partie
    Vie politique, engagement mayoral et municipalités en banlieue parisienne

    - Portrait politique de la banlieue nord de la fin du XIXe siècle à nos jours – Jacques Girault
    - Grand Paris et aménagement régional dans les années 1920-1930. Un maire et son environnement institutionnel : le cas d'André Morizet – Pascal Guillot
    - La banlieue dans la politique municipale du Parti communiste – Jacques Girault
    - Un maire de la ceinture rouge vu par ses administrés. Attentes, attachement et critiques : Jean Grandel  (1934-1939) – Catherine Dupuy
    - Le premier âge des municipalités « gaullistes » en banlieue parisienne (1947-1958) – Nathalie Pistre
    - Le cumul des mandats : maires et conseillers généraux dans l’ancien département de 1945 aux années 1960 – Philippe Nivet



    Deuxième partie
    Administrer la ville entre conflits et compromis

    Gaz à tous les étages. et à bon marché- « Gaz à tous les étages ». L'intercommunalité au service du public en banlieue parisienne (1901-1914) – Juliette Aubrun
    - De la banlieue parisienne à la province. La gestion du social dans la première moitié du XXe siècle :
       singularité ou modèle ? – Marie-Claude Albert
    - La première loi de programmation de logements sociaux. La loi Loucheur et les offices publics d’HBM dans l’agglomération parisienne (1928-1939) – Bastien Pourtout
    - Pantin à l'heure des grands ensembles. Affirmation et limites d'une gestion municipale du territoire – Céline
    Vaz
    - La construction de cités nouvelles au tournant des années 1950. L’Etat et les municipalités de banlieue entre
    adhésions, conflits et compromis – Gwenaëlle Le Goullon
    - L’Etat face aux communes dans la politique d’aménagement de la région parisienne de la Libération à la
    décentralisation – Loïc Vadelorge



    Troisième partie
    Une histoire du personnel communal : du « village municipal » à l’histoire statutaire et syndical

    1919 Compagnie des chemins de fer nogentais- Le personnel communal ou l’empreinte du territoire : construction d’un groupe, politisation et sociabilité municipale (années 1880-1950) – Emmanuel Bellanger
    - Travailler à la ville et servir la banlieue parisienne : images du personnel communal – Emmanuel Bellanger Geneviève Michel
    - Les syndicats des personnels communaux à la recherche d’un statut – Jeanne Siwek-Pouydesseau

    Témoignages
    - Un sans grade devenu administrateur territorial ou la « promotion mairie » à l’œuvre – Daniel Péron
    - Le syndicalisme des communaux pour combat – Marcel Rozental

     

     


    Conclusion
    La place des municipalités et de l’administration communale dans la vie et le développement de la banlieue
    parisienne – Jacques Girault


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  • Directeurs de théâtre, XIXe-XXe siècles.
    Histoire d’une profession

    Directeurs de théâtre, XIXe-XXe siècles.  Histoire d’une profession - Pascale Goetschel  et Jean-Claude Yonsous la direction de
    Pascale Goetschel
    et Jean-Claude Yon

    Claretie, Larochelle, Astruc… Ces noms de directeurs de théâtre évoquent-ils encore quelques souvenirs aujourd’hui ? Est-il d’ailleurs possible de donner une définition du métier de directeur de théâtre ? Gestionnaire, meneur, artiste, il est censé réunir des qualités si diverses qu’il est bien difficile d’en dresser un profil type. Aussi l’ambition de cet ouvrage collectif n’est-elle pas mince : éclairer, sur deux siècles, les xixe et xxe siècles, les contours de cette profession – vocation ? fonction ? – encore largement méconnue. Pour ce faire, les études rassemblées ici croisent les approches, au carrefour de l’économique et du social, du politique et du culturel. Elles proposent des lectures des représentations et des discours mais aussi des règles, des usages et des pratiques. Appréhendant le théâtre privé comme le théâtre public, le cas français comme celui de plusieurs pays européens, l’ensemble des contributions entend proposer, par la description, la confrontation et la comparaison, des pistes pour l’histoire d’une profession au cœur du spectacle vivant.

    Ont contribué à cet ouvrage : Claude Ayme, Hélène Boisbeau, Christine Carrère-Saucède, Christophe Charle, Graça Dos Santos, Geneviève Faye, Malincha Gersin, Pascale Goetschel, Roland Huesca, Joël Huthwohl, Sarah Meneghello, Marie-Ange Rauch, Laure Saveuse-Boulay, Nicole Wild et Jean-Claude Yon

     

    Publications de la Sorbonne, 2008
    coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles »
    253 p. illustrées 
    isbn : 978-2-85944-600-0 issn : 1243-0269 prix : 25 €


     

    Gabriel Astruc, directeur du Théatre des Champs Elysées

    1914, Gabriel Astruc, directeur du Théâtre des Champs Elysées 

    Source : Gallica

     

     Jules Claretie à Viroflay dans son bureau, en 1909  Romancier, dramaturge, administrateur général de la Comédie Française de 1885 à 1913

     Jules Claretie à Viroflay dans son bureau, en 1909

    Romancier, dramaturge, administrateur général de la Comédie Française de 1885 à 1913
    Source : Gallica

     

     


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  • La garçonne et l'assassin.
    Histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des années folles.

    La Garçonne et l'assassin - Histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des années folles - Fabrice Virgili et Danièle VoldmanFabrice Virgili et Danièle Voldman

    Payot, 2011
    coll. «Histoire», 176 pages
    isbn : 978-2-22890-6500
    prix : 16,50 €

    Paris 1911. Paul Grappe et Louise Landy s'aiment et se marient. Survient la guerre. Paul déserte, se travestit en femme pour ne pas être arrêté et, pendant dix ans, aux yeux de tous, vit avec Louise sous l'identité de Suzanne Landgard. Il entraîne son épouse dans de multiples jeux sexuels et acquiert même une petite notoriété en étant l'une des premières «femmes» à sauter en parachute. En 1925, avec l'amnistie, Suzanne redevient Paul. Pour le couple, les choses commencent alors à se gâter...
    À partir d'archives étonnantes (photos, lettres, journaux intimes, documents judiciaires), Fabrice Virgili et Danièle Voldman racontent la très curieuse – et tragique – histoire de Paul et Louise, une histoire qui brasse les questions des traumatismes de guerre, du travestissement, de l'homosexualité, des «troubles dans le genre», de la virilité, des violences conjugales et de la complexité des sentiments amoureux.

     

    France Culture, la Fabrique de l'histoire. Emission du 7 juin 2011. Nous n’irons plus au bois - La drôle d’histoire de Paul Louise et Suzy, un documentaire de Anaïs Kien et Charlotte Roux

    Paul Grappe et Louise Landy se sont aimés dans la Paris ouvrier de la Belle époque. Semblables à bien d’autres Parisiens, ils étaient issus de familles populaires, fraîchement immigrés de la capitale.
    Ça commence comme ça, comme le livre de Danièle Voldman et Fabrice Virgili, la Garçonne et l’assassin. Une histoire sans histoire si la Grande guerre n’était pas passée par là. L’histoire de Paul et Louise exhumée des archives judiciaires c’est un parcours de vie, un fait divers à succès, un scénario idéal avec en guise de décor la France des années Folles. Pour certains ces années sont vivantes et flamboyantes, pour d’autres la décadence contamine l’ordre social, la famille, la France. Joséphine Baker et Rudolf Valentino prennent la pose, les garçonnes sautent en parachute, l’homosexualité et la bonne humeur sont à la mode, avec leurs cheveux et leurs jupes raccourcis des femmes sourient aux photographes, tout comme les hommes qui ont abandonné leurs barbes à la décennie précédente.
    Le Paris des années folles c’est celui de Paul et Louise, l’arrière-plan d’une histoire d’amour qui finit mal.

     


    Revue de presse des années folles

    La Garçonne et l'assassin - Histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des années folles - Le meurtre de la garçonne, décrit par le petit Parisien du 19 janvier 1929 La Garçonne et l'assassin - Histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des années folles - Le meurtre de la garçonne, décrit par le petit Parisien du 19 janvier 1929

    La Garçonne et l'assassin - Histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des années folles - Le meurtre de la garçonne, décrit par le petit Parisien du 19 janvier 1929

     

     

     

     

     

     

     

     "Le meurtre de la garçonne", décrit par 

    Le petit Parisien du 19 janvier 1929
    Source : Gallica

     LE MEURTRE de la
    « garçonne » ou le déserteur métamorphosé en femme.
    La meurtrière, Louise Grappe, comparaît aujourd’hui devant le jury

    Une femme brutalisée par un mari alcoolique et qui le tue, rien malheureusement de plus ordinaire, et c’est le crime de Louise Grappe qui sera jugé, aujourd'hui, en cour d’assise. Mais quel singulier roman que la vie de la victime ! Depuis douze ans du moins, car jusqu'en 1915 l'existence de Paul Grappe n'avait été que l'existence sans histoire d’un modeste La Garçonne et l'assassin - Histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des années folles - Le meurtre de la garçonne, décrit par le petit Parisien du 19 janvier 1929 ouvrier vivant tranquille et heureux avec sa jeune femme, Louise Landy, ouvrière elle aussi, qu'il avait épousée par amour.

    Tout changea, en 1915, par suite d’un coup de tête. Paul Grappe était alors mobilisé à Chartres, dans un régiment d’infanterie. Menacé de punition, il déserta et, s’en vint tout simplement de­mander asile à sa femme.

    Louise Landy n’eut qu'une pensée : se dévouer pour sauver son mari. Mais ce n’était pas tout qu’elle travaillât pour deux: il fallait encore dépister les recherches, et pas seulement pendant quelques semaines, pendant des années peut-être, jusqu'à ta fin de la guerre, jusqu'à la future amnistie ! Quelle épreuve que de vivre ainsi caché, sans voir personne et, en partie du moins, du condamner sa femme aussi à cette existence de reclus !

    Pour y échapper, pour pouvoir vivre librement de la vie de tout le monde. Paul Grappe imagina de se déguiser en femme.

    Grand, brun, l'air viril et bien musclé, le jeune homme ne se prêtait guère à la métamorphose. Elle réussit pourtant, grâce à de savants ajustements et à une électrolyse qui fit disparaître toute trace de cette toison par où s’avère la toute puissance de l’homme. Et pendant dix ans Paul Grappe ne fut plus que Mme Suzanne, une amie de sa femme venue loger avec celle-ci en l'absence du mari.

    Sans doute, d’abord, y eut-il quelques alertes. Pour ne pas trop s’y exposer, Paul Grappe ne se montrait que le soir. Alors autre danger ! On jasa sur ces deux femmes dont l'une, en ouvrière laborieuse, passait ses journées à l’usine, dont on ne voyait l'autre qu’à la nuit tombante. On en jasait d’autant plus que, malgré tout, il perçait encore chez Mme     1 Suzanne des allures qui n‘étalent pas toutes de son sexe. Mais, peu à peu, on s’y fit. On crut s’être tout expliqué en  baptisant Mme Suzanne « la garçonne », et tout fut dit. Désormais, plus besoin de se cacher, Grappe en vint même à s'exhiber. La  garçonne courait les sports, briguant des championnats. Des journaux publièrent le portrait et vantèrent les exploits de Suzanne Landgard, parachutiste. Suzanne Landgard avait si bien remplacé Grappe que, l'amnistie étant enfin  venue et sa situation ayant été régularisée, lorsque le déserteur reprit son sexe, la première fois qu’il sortit en pantalon, un vieux pantalon de velours, sa concierge ne put retenir ce cri de stupéfaction - « Mais Mme Suzanne devient folle ! ».
    Avec son pantalon de velours, il sembla un moment que Grappe allait aussi reprendre sa vie d'autrefois, au foyer si fidèlement entretenu par sa pauvre petite femme. La naissance d’un enfant en promettait  l’assurance, d‘un enfant mort  depuis de la privation des soins maternels, par suite de l'arrestation de Louise  Landy.
    Mais durant le temps son changement de sexe, une autre métamorphose, singulièrement plus profonde, s’était opérée en lui. Il avait pris goût aux séductions de la débauche. Pour s'en donner les plaisirs, il avait fini, dans ses sorties du soir, par prendre le chemin du bois de Boulogne, en quête de rencontres et d'aventures dont ses prouesses de parachutiste multipliaient encore les occasions et qui lui procuraient du moins des facilités de fins soupers et d’orgies dans les cabarets où l’on s’amuse.
    Sans doute l’heure du berger ne sonnait jamais. Mais, loin que l’attrait de la prétendue Suzanne Landgard s’en trouvât diminué, il s’en avivait précisément. Près de cinq cents lettres saisies dans sa malle, lettres d’espoir et de dépit, attestent que ses soupirants étaient légion.

    L’empreinte ainsi gravée dans l'âme de Paul Grappe ne tarda pas à réapparaître et à s’élargir en poussées de révolte, en habitudes de paresse et d’ivrognerie.

    Il passait son temps à jouer de la mandoline, à suivre les réunions anarchistes où il se distinguait par ses violences, à courir les cafés où, pour se faire offrir a boire comme naguère, il exhibait l’album des photographies de Suzanne Landgard. Pour sa femme, il n’avait plus que menaces et brutalités.

    Une nuit, la nuit du 21 Juillet 1928, qu'il était rentré plus menaçant que jamais dans leur logement de la rue do Bagnolet. Il rugissait comme un lion, a dit Louise Landy, — la malheureuse prit peur et, saisissant un revolver pour se défendre, elle le tua.

    [Article suivant]  Suffragette contre commissaire.

    Une instruction est ouverte pour « arrestation arbitraire » contre le commissaire de police Siraut et tous  autres
    On se rappelle que le 5 novembre der­nier, lors de l'entrée du parlement, des suffragettes manifestèrent  boulevard Saint-Germain.

    Non loin de ta rue Saint-Guillaume. un certain nombre de manifestantes furent arrêtées, parmi Iesqueîies Mme Maria Vé­rone, avocat à la cour, dirigeante d’un groupement féministe.
    Mme Vérone porta plainte, quelques jours plus tard, pour arrestation arbi­traire, contre M. Skiraud, commissaire divisionnaire chef du district.
    M. Louis Dreyfus, premier président de la cour d’appel, saisi de cette plainte, chargea M. Lyon-Caen, avocat général, d'une enquête préliminaire, au cours de laquelle M. Siraut déclina toute respon­sabilité, la rejetant sur son collègue M. Rouget, commissaire du VIIe arron­dissement.
    A la suite de cette enquête, M. Dreyfus a commis M. Chouez, juge d’instruction, pour ouvrir une information contre M. Siraut et tous autres.


     ... Quatre ans plus tôt... "Mlle Suzanne" dite "la Garçonne"
    revit en Paul Grappe déserteur amnistié


    La Garçonne et l'assassin - Histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des années folles - Le petit Parisien 5 février 1925

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Le petit Parisien 5 février 1925   Source : Gallica


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  • Sceaux et le « Grand Paris ».
    Du patriotisme municipal aux solidarités métropolitaines, XIXe-XXe siècles

    Sceaux et le « Grand Paris » - Emmanuel BellangerEmmanuel Bellanger

    Ce livre revisite deux siècles d’histoire urbaine et politique de la cité scéenne. Il donne à découvrir une municipalité qui défend avec ardeur son identité locale, son « esprit de clocher ». Ce patriotisme municipal a pour mot d’ordre la préservation de son patrimoine et l’embellissement de son espace public.
    Cette vision égotiste de l’action publique pourrait laisser croire que la bonne ville de Sceaux se suffit à elle-même, que ses élus gèrent, seuls, en bons pères de famille les intérêts de leur cité sans se soucier de ce que vit le voisin, proche ou plus lointain, banlieusard ou parisien. La réalité est en dissonance avec cette image d’une commune repliée sur elle-même, rivée sur ces acquis, incapable de nouer des ententes, des compromis avec les collectivités environnantes qui forment avec elle ce qu’il est convenu d’appeler, à partir des années 1900, le « Plus Grand Paris ». Au cours des XIXe et XXe siècles, la ville de Sceaux est ainsi passée du statut de commune rurale à celui de ville moderne connectée aux infrastructures et aux grands réseaux sociaux et techniques du Grand Paris.
    Réalisé à l’initiative de Philippe Laurent, actuel maire de Sceaux, spécialiste des finances locales, ce livre est une contribution à la connaissance de l’environnement urbain, politique et institutionnel de la ville de Sceaux. Il suit une lecture chronologique. Trois périodes s’y distinguent. La première se focalise sur l’âge d’or de la commune de Sceaux, ville sous-préfectorale « capitale d’arrondissement ». La seconde recouvre la période structurante du premier âge des coopérations intercommunales et départementales de la Belle Époque à l’entre-deux-guerres qui voit, en 1923, la cité scéenne couronnée par la création du domaine départemental de Sceaux, un joyau du Grand Paris. La troisième partie, ponctuée par les mandatures du ministre socialiste de l’Intérieur Édouard Depreux, un grand maire bâtisseur (1944-1959), et du conseiller d’État, Erwin Guldner, son successeur chrétien-démocrate (1959-1983), interroge les décennies d’après-guerre à la lumière des transformations urbaines des Trente Glorieuses et de la réforme administrative fondamentale du 10 juillet 1964 qui met fin à l’expérience du Grand Paris. L’ouvrage s’achève sur les transformations du paysage intercommunal et les enjeux de la gouvernance métropolitaine.

    Ville de Sceaux, 2009
    coll. « Regards sur Sceaux », 145 p.


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  • La Fédération de l’Éducation nationale (1928-1992) : histoire et archives en débat

    La Fédération de l’Éducation nationale (1928-1992). Laurent Frajerman, F. Bosman, J.-F. Chanet et Jacques Giraultsous la direction de
    Laurent Frajerman, F. Bosman, J.-F. Chanet et Jacques Girault

    La Fédération de l’Éducation nationale occupait une place originale dans le paysage syndical français, jusqu’en 1992. Elle s’éteint alors en donnant naissance à l’UNSA Éducation et à la Fédération syndicale unitaire. Elle avait acquis une telle influence politique que les enseignants étaient associés à la définition des politiques éducatives. Cette organisation tirait-elle sa particularité de ce qu’on qualifie volontiers de corporatisme, de sa forte représentativité ou encore de son unité maintenue ? Le dépôt de ses correspondances, comptes rendus de réunions, photographies, enregistrements sonores au Centre des archives du monde du travail permet un nouveau regard.
    Fruit d’un travail pluridisciplinaire, cet ouvrage reproduit une sélection de documents et comprend une bibliographie exhaustive ainsi qu’une présentation des archives de la FEN. Historiens, sociologues et archivistes ont croisé leurs analyses sur les doctrines et les pratiques du syndicalisme enseignant et les ont confrontées aux avis et témoignages des acteurs, offrant ainsi un éclairage inédit.
    Comment la FEN parvenait-elle à préserver un univers et un horizon communs tout en s’accommodant d’une diversité de positions revendicatives, d’idéologies, de cultures professionnelles en son sein ? Le jeu des tendances notamment laissait libre cours à un rapport original aux autres organisations (syndicats ouvriers et étudiants, mutuelle…). Cette histoire de la conquête d’une autonomie de la société enseignante marque encore les mobilisations contre les politiques actuelles, que ce livre aide à comprendre.

    Presses Universitaires du Septentrion, 2009
    351 p. ill.


    28 mai 1968, Interview de Monsieur AULONG, secrétaire adjoint de la FEN sur la situation universitaire.

    30 novembre 1973, congrès de la FEN "pas de scission", la tendance autonome, proche du parti socialiste, se maintient après une lutte difficile...
    (suivi d'un sujet sur un meeting de la ligue communiste révolutionnaire, "Rouge", à la tribune Alain KRIVINE, Michel Recanati et Daniel Bensaïd )

     

    Edition spéciale, 10 novembre 1988, Reportage de Florence VIELCAMET sur Le Syndicat du corps enseignant : la FEN et le "syndicalisme de service" - Ce reportage montre l'étendue des activités du syndicat qui s'occupe aussi bien d'offrir à ses adhérents les garanties habituelles (assurances, mutuelle) que d'offrir des services d'ordre économique (magasin CAMIF, service funérailles à taux préférentiel) et d'ordre financier (prêts à taux avantageux). - interview de Cléo LAFORE, professeur de biologie, expliquant pourquoi elle adhère à la FEN et de quels avantages elle bénéficie. - interview d'un vendeur CAMIF à propos des tarifs accordés aux sociétaires ([vue générale] magasin CAMIF). - interview Monsieur DASSONVILLE : explique les taux avantageux proposés par la CASDEN. - interview d'un employé d'un service funéraire MGEN : parle des tarifs préférentiels accordés (quelques plans funérailles). - interview Philippe LECAT, avocat : l'organisation de la FEN...

     

     


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  • L’antifascisme en France, De Mussolini à Le Pen

    L’antifascisme en France, De Mussolini à Le Pen. Gilles VergnonGilles Vergnon

    « Le fascisme ne passera pas. » Ce mot d’ordre, dirigé contre des adversaires divers et successifs, inscrit sur des tracts ou des calicots, scandé par des générations tie militants, a traversé, depuis les événements de février 1934, une bonne partie du xxe siècle. Le premier mai 2002, après le premier tour de l’élection présidentielle où Jean-Marie Le Pen était arrivé en deuxième position, il était encore clamé dans les rues des principales villes du pays par de jeunes manifestants.
    Dans cet ouvrage, Gilles Vergnon propose une synthèse sur un objet politique longtemps négligé par l’historiographie ou, plus récemment, devenu le prétexte à diverses polémiques. Abordée dans une perspective longue, des années 1920 où s’invente l’antifascisme à l’ombre de Mussolini, aux métamorphoses des années 1970-2000 quand il se colore d’antiracisme, cette étude s’attarde particulièrement sur les années 1934-1936, quand l’antifascisme devient, sous la bannière de la « République démocratique et sociale », un phénomène de masse et un puissant levier unitaire pour les gauches françaises. Au-delà, elle permet d’éclairer, sous un angle particulier, plusieurs décennies d’histoire du système partisan français, ainsi que le rapport des gauches à la République.

    Presses universitaires de Rennes, 2009
    coll. « Histoire », 234 p.


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  • Les assurances sociales en Europe

    Les assurances sociales en Europe - sous la direction de  Michel Dreyfus

    Longtemps sous-estimée par les historiens la protection sociale est devenue depuis deux décennies un objet d’étude important, en France comme en Europe. Pourtant l’histoire des assurances sociales restait à écrire à travers une démarche comparative internationale et c’est ce que fait cet ouvrage dont la réalisation a bénéficié du soutien de la Mission historique de la Caisse des Dépôts et consignations.
    Sur tout le vieux continent, les assurances sociales se sont inspirées du modèle allemand organisé à travers les trois lois maladie (1883), accident (1884) et invalidité/vieillesse (1889), édictées sous Bismarck. Ce modèle a été repris dans de nombreux pays mais sous des formes très diverses liées à leur histoire nationale. Les différences entre ces modèles furent également considérables sur le plan chronologique puisqu’il fallut attendre près d’un demi siècle pour que la France se décide, en 1930, à adopter les assurances sociales ; elle fut d’ailleurs été le dernier grand pays d’Europe à le faire
    Ce livre, propose une histoire comparée des assurances sociales en Europe. Tout d’abord, il présente trois études inédites sur l’organisation de la protection sociale en Espagne, en Italie et en Grande Bretagne, de la fin duXIXe  siècle au terme de la Seconde Guerre. Il était nécessaire d’examiner ces réalisations au regard des Assurances sociales qui ont fonctionné en France jusqu’à la Libération : c’est pourquoi un chapitre traite de ces dernières et en particulier des acteurs sociaux – mutualistes, patrons et syndicalistes – qui, aux côtés de l’Etat, en ont assuré la gestion. Enfin, les liens internationaux noués par les organismes des assurances sociales des différents pays européens, à travers la Conférence internationale de la mutualité et des Assurances sociales (CIMAS), ont fait l’objet d’une contribution spécifique. Ecrit à l’heure où la construction politique et sociale de l’Europe est confrontée aux plus grandes difficultés, ce livre restitue l’histoire méconnue de cette protection sociale que Léon Bourgeois, le père du solidarisme, fut un des premiers à penser dans toute sa dimension internationale à la veille de la Grande Guerre.
    sous la direction de
    Michel Dreyfus avec les contributions de Santiago Castillo, Josefina Cuesta, Noel Whiteside, Luigi Tomassini et Patricia Toucas-Truyen.

    Presses universitaires de Rennes, 2009
    coll. « Pour une histoire du travail »
    261 p.


     

    12 décembre 1913, visite de Mr Poincaré au dispensaire Léon Bourgeois, 65 rue Vaneau, Paris

    12 décembre 1913, visite de Mr Poincaré au dispensaire Léon Bourgeois, 65 rue Vaneau, Paris
    source : Gallica (cliquer pour agrandir la photo)

     


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  • L’hôpital dans la France du XXe  siècle

    L’hôpital dans la France du XXe  siècle, Christian ChevandierChristian Chevandier

    1911 : le pays est touché par une canicule. Comme lors des grandes crises (guerres, épidémies), la population hospitalisée est frappée par un surcroît de mortalité sans que nul ne s’en émeuve hors de l’institution hospitalière. Aucun ministre ne démissionne, à un moment où il n’y a pas de ministère spécifique pour la Santé publique qui dépend de celui de l’Intérieur.
    2003 : le pays est touché par une canicule. C’est de l’hôpital que partent les premiers appels pour alerter la population et, quelques mois plus tard, le ministre de la Santé publique doit démissionner. Jadis objet d’indifférence, l’hôpital est devenu un thème central de l’action politique.
    De la fin du xixe au début du xxie siècle, l’hôpital connaît une formidable mutation. Alors qu’il était réservé aux indigents, il accueille aujourd’hui l’ensemble de la société. Alors que l’on y allait parcimonieusement, l’on s’y rend plus communément. Tandis que ces tournants de la vie étaient situés au domicile, c’est devenu le lieu où l’on naît et où l’on meurt. Les malades étaient dépossédés de leurs effets personnels à l’entrée dans un établissement hospitalier alors que les droits des patients sont aujourd’hui systématiquement rappelés. Jadis lieu d’accueil mais de relégation, l’hôpital est devenu un endroit où s’exerce la citoyenneté.
    L’on soignait mal et l’on guérissait peu dans l’hôpital des débuts de la Troisième République ; les seuls médecins présents étaient le plus souvent encore étudiants et le mot « infirmière » désignait un personnel sans formation. C’est dans les hôpitaux que les Français, sous la Cinquième République, sont le plus sérieusement pris en charge lorsque les frappe la maladie ou l’accident ; les meilleurs praticiens y exercent et le personnel paramédical est d’un haut niveau de qualification.
    C’est ce siècle d’une formidable mutation hospitalière qui est ici mis en perspective en prenant en compte les transformations de l’ensemble de la société. Dans sa démarche d’historien, l’auteur ne néglige pas l’évolution de la médecine, de l’économie et du droit hospitaliers et a recours à la sociologie des professions et des institutions. Pour comprendre comment l’hôpital est devenu ce formidable outil au service de la population, il prend en compte tous les acteurs : les médecins et le personnel des services de soins bien sûr, mais aussi le personnel administratif et les directeurs sans oublier les ouvriers qui ont, jusqu’au milieu du siècle, tenu dans le monde hospitalier un rôle de premier plan.

    Perrin, 2009
    coll. « Pour l’Histoire », 490 p.


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  • Maitron. Dictionnaire biographique - mouvement ouvrier - mouvement social, tome  5 : E-Ge

    Maitron. Tome 5

    Le tome 5 s’inscrit dans la nouvelle étape de la grande aventure éditoriale qu’est le Maitron, du nom de son créateur. La série comptera douze tomes, comprenant chacun un volume papier réunissant plus de 500 biographies et un cédérom proposant environ 2500 notices. Le Maitron couvre l’Occupation, la Résistance, la Libération, les guerres marquant l’effondrement du colonialisme pour aboutir à la coupure majeure de Mai 1968. La Libération et la Reconstruction modifient le paysage social ; la deuxième moitié des années quarante et les années cinquante voient s’affirmer la présence syndicale et politique, notamment dans la grande industrie. Les années 1947-1963 sont un temps fort du mouvement ouvrier rythmé par des grèves puissantes, celles des cheminots (1947), des mineurs (1948 et 1963). Les syndicats élargissent aussi leur influence sociale grâce aux élections aux comités d’entreprise et à la Sécurité sociale.
    Dans le même temps, s’imposent des thématiques comme l’anticolonialisme, l’éducation populaire. Le choix des biographies inclut ainsi la dimension culturelle, l’action politique ou revendicative des catégories émergentes comme celles des étudiants, des cadres et techniciens, et s’étend au champ associatif comme au champ intellectuel.

    sous la direction de Claude Pennetier 

     Les éditions de l’Atelier, 2009 - 462 p. + CD 


     

    Illustration vidéo : L'écrivain Didier Daenincks évoque des figures militantes (notices dans le Maitron) qui ont inspiré son oeuvre littéraire :


    Didier Daeninckx, « Regard d’écrivain sur le... par JeanMaitron

     

    Vidéo réalisée à l'occasion de la soirée "Hommage au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier", animée par Edwy Plenel. Soirée tenue à l’Hôtel de ville de Paris, le 19 décembre 2012, organisée à l'occasion de la sortie du NOUVEAU MAITRON TOME 8 (Lem à Mel).

     

     


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  • Figures militantes en Val-de-Marne. Dictionnaire biographique Maitron : un siècle de militantisme sur le territoire de l’actuel Val-de-Marne, 1870-1970

    Figures militantes en Val-de-Marne. Dictionnaire biographique Maitron : un siècle de militantisme sur le territoire de l’actuel Val-de-Marne, 1870-1970 - Claude Pennetier et aliisous la direction de
    Claude Pennetier et alii

    Le Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, mouvement social, qui se décline en un grand dictionnaire biographique français, mais aussi de nombreux dictionnaires étrangers et thématiques, s’ouvre pour la première fois à une dimension régionale : la banlieue parisienne considérée comme un territoire prioritaire.
    La banlieue rouge industrielle et ouvrière, très présente, mais pas seulement celle-ci. La banlieue verte des communes rurales de l’ex-Seine-et-Oise, la banlieue bleue des bords de Marne et de certains bords de Seine. Le Val-de-Marne s’affirme comme un terrain privilégié pour observer la diversité des acteurs du mouvement social : élus, syndicalistes, militants associatifs et culturels.

    Le dictionnaire puise les noms parmi les militants ayant eu une activité marquante dans les communes de l’actuel Val-de-Marne entre l’effondrement du Second Empire et en allant jusqu'au début de la décennie 1970, avec les temps forts que constituent la Commune de Paris, la constitution de la CGT (1895) et du Parti socialiste (1905), l’après Première Guerre mondiale, le Front populaire, la Résistance, la Libération, les protestations contre les guerres coloniales, mai 1968. Les itinéraires étant suivis jusqu’à nos jours, c’est une histoire très actuelle qui nous est proposée. Les lecteurs y découvriront les noms de leurs anciens élus, de leurs rues, de ceux connus ou oubliés qui ont forgé la vie sociale du département.
    Evocation rigoureuse et sensible, les biographies se veulent aussi une base de réflexion sur la complexité et les richesses des vies militantes. Des vies qui n’ont pas été de longs fleuves tranquilles dans une fin de XIXe  siècle qui n’avait de Belle époque que le nom et un xxe siècle marqué par les guerres mondiales et coloniales, les atteintes aux droits de l’homme, la taylorisation du travail. Mais aussi un XXe, qui vit s’affirmer les acquis sociaux, la Sécurité sociale, l’émancipation de la femme, le droit à la formation et à la culture. Les militants du Val-de-Marne y ont pris leur part.

    Les éditions de l’Atelier, 2009
    461 p.


     

     

    Vincennes 1934 1er mai, manifestation communiste. Cliquer pour agrandir

    Vincennes 1er mai 1934, manifestation communiste

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