• Une nouvelle revue de sciences humaines semestrielle est née.

    Les sensibilités sont le lieu d’un attrait scientifique inédit aux quatre coins du monde.
    Des laboratoires de recherche se spécialisent et les ouvrages de référence s’accumulent.
    Il s’agit dès lors de faire exister, au coeur des sciences sociales, un espace spécifique
    de recherches, mais aussi de confrontation des méthodes, de relecture de travaux « classiques » ou encore d’expérimentation de modes d’expression alternatifs (photographie, bande dessinée, etc.) qui puisse s’emparer de la question des affects
    et mettre ainsi en circulation les principes d’une élucidation critique du monde.
    Cette revue vise par là à libérer la possibilité subversive de dire, penser et même faire
    le monde autrement.

    À l’occasion des « Rendez-vous de l’histoire de Blois », Anatomie du charisme sera présenté le vendredi 7 octobre de 17h à 18h30 à l’Auditorium de la Bibliothèque de l’Abbé Grégoire.

    Sensibilés.Histoire, critique & sciences sociales, n° 1, oct. 2016Sensibilés.
    Histoire, critique & sciences sociales
     
    n° 1, oct. 2016

    Anatomie du charisme

    168 pages
    22 €
    isbn 979-10-95772-08-8

    Le charisme figure parmi les catégories d’analyse traditionnelles des sciences sociales. De Weber à Geertz ou Kershaw, du charisme personnel au charisme d’institution, il entre de longue date dans l’explication des formes d’organisation des sociétés humaines et dans l’élucidation des rapports de pouvoir, profanes ou religieux, qui les structurent. Des déférences de rang au leadership du chef, les travaux sont nombreux qui étudient les signes, les rites et le mécanisme des croyances qui, au sein de groupes et de périodes précises, en fondent et en perpétuent l’autorité collective.

    Pour son premier numéro, la revue Sensibilités a choisi de prendre pour objet cet « enchantement affectif », jugé si flottant, qui se tient néanmoins au centre de la relation charismatique. En questionnant les limites explicatives de la notion, elle propose ainsi d’analyser la construction, sociale, politique, historique, des propriétés et des conditions de l’admiration, de la reconnaissance ou plus simplement de l’attente qui fondent et font vivre le charisme.

    Non pas ce qu’est le charisme, autrement dit – mais plutôt quand y a-t-il charisme et qu’est-ce qui agit sous son nom ?

    SOMMAIRE

    Recherche

    Max Weber et la nature du charisme, Isabelle Kalinowski

    L’économie de la grandeur, Manuel Schotté

    Qui a encore besoin du charisme ? Ou pour une histoire politique des sens, Yves Cohen

    Charisme & capitalisme. Ou comment faire une vendeuse à domicile, Nicole Woolsey Biggart

    Le sens de l’admiration. Exercice sur une « rature » de Proust, Christophe Granger

    Expérience

    L’émotion photographiée. Charme et séduction chez les Wodaabe, Charlotte Krebs & Hervé Mazurel

    Comment développer son charisme, Christophe Granger

    La fabrique des figurants, Aurélien Giard & Christophe Granger

    Comment observer les rapports d’autorité. Enquête en Centres éducatifs fermés, Catherine Lenzi

    Dispute

    Interprétations de Geertz. Charisme local, charisme global, Hervé Mazurel & Christophe Granger

    Comment ça s’écrit

    Intranquille écriture, Arlette Farge

     

    Numéro 2 (avril 2017) : Le sens de la maison

     

     

     


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  • Journées d'études • Bobigny et Paris, les 14 et 15 octobre 2016

    Perspectives pour l'histoire du communisme français

    Perspectives pour l'histoire du communisme françaisCes journées d’études doctorales portent une ambition : organiser un espace de rencontre et de débat entre jeunes chercheurs, échanger sur les possibles lignes de force d’une « nouvelle histoire » du communisme français. Vingt ans après les polémiques autour du Livre noir du communisme et la réplique du Siècle des communismes, l’histoire du communisme reste un enjeu vif d’investigation.

    Le point de départ est ici formé par les empreintes laissées par la mouvance communiste sur la société française, forgeant une culture populaire, capable à la fois d’intégrer – pour une part – exclus et marginaux, de faire pleine place politique à la classe ouvrière – et, au-delà, à tout un petit peuple des villes et des campagnes –, d’associer nombre d’artistes et d’intellectuels et de rassembler ces acteurs politiques singuliers dans des structures, des mouvements, des projets.

    Mais si le communisme a laissé des empreintes sur la société, c’est aussi parce qu’il a été investi par des acteurs sociaux qui l’ont identifié comme vecteur et support possible d’une politique populaire. L’empreinte communiste se fait ainsi, nécessairement, double : la spécificité du « parti de type nouveau » dialogue avec des héritages et des aspirations populaires tantôt intégrés, accolés, métamorphosés ou dépassés dans ces rencontres.

    Elle est aussi polymorphe, en ce qu’elle mêle tout autant des thèses identifiées comme politiques que des répertoires d’action, des symboles que des méthodes : des idées, des pratiques et des affects. Elle constitue enfin un objet qui fait problème, en ce que son spectre court de l’immédiatement identifié – voire revendiqué – jusqu’au labile, l’oublié, le nié.

    Une « nouvelle histoire » du communisme donc, mais ancrée dans une riche et plurielle historiographie française, en dialogue avec ce qui se produit hors de nos frontières, et qui envisage de poursuivre cet effort dans la perspective d’une histoire sociale et culturelle du communisme en France.

    programme

    vendredi 14 octobre 2016 • de 13h30 à 18h

    Archives départementales de Seine-Saint-Denis (Bobigny)

    54, avenue du Président Salvador Allende • 93000 Bobigny • salle de conférences

    13 h 30-13 h 45 accueil par Thibaud Blaschka, Anthony Crézégut, Pierre Krieger, Dimitri Manessis et Guillaume Roubaud-Quashie

    session 1 Biographies collectives en chantier
     discutant : Bernard Pudal (Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris, université Paris-Ouest Nanterre-La Défense)

    13 h 45-14 h 10 Dimitri Manessis (Centre Georges Chevrier, université de Bourgogne-Franche Comté)
    L’étude des secrétaires régionaux du PCF au temps du Front populaire, premières analyses

    14 h 10-14 h 35 Zoé Grumberg (Centre d’histoire de Sciences Po, Paris)
    De la section juive de la Main-d’œuvre immigrée à l’Union des juifs pour la résistance
    et l’entraide et/ou au PCF : trajectoires de militants, années 1920-1952

    14 h 35-15 h 05 discussion

    session 2 Premières hypothèses (de néo-doctorants)
     discutant : Maurice Carrez (Dynamiques européennes, Sciences-Po Strasbourg)

    15 h 10-15 h 35 Corentin Lahu (Centre Georges Chevrier, université de Bourgogne-Franche Comté)
    L’action du Secours rouge international dans le Midi dans l’entre-deux-guerres

    15 h 35-16h Éloïse Dreure (Centre Georges Chevrier, université de Bourgogne-Franche Comté)
    Quelle histoire du communisme en Algérie coloniale (1920-1945) ?

    16h-16 h 30 discussion & pause

    session 3 Ciné-archives

    17 h-18 h Diffusion d’une sélection de court-métrages 

    samedi 15 octobre • de 9h à 17h45

    Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Centre Malher)

    9, rue Malher, 75004 Paris • amphithéâtre Dupuis

    session 4 Présentation de centres et de fonds d’archives

    9 h -9 h 15 Violaine Challéat-Fonck => Archives nationales

    9 h 15-9 h 30 Pierre Boichu => Archives départementales de la Seine-Saint-Denis

    9 h 30-9 h 45 Rossana Vaccaro => Centre d’histoire sociale du XXe siècle

    9 h 45-10 h André Derval => Institut Mémoires de l’édition contemporaine (Imec)

    10h-10 h 15 Julie Demange => Bibliothèque de documentation internationale
     contemporaine (BDIC)

    10h 15-10h45 discussion & pause

    session 5 Genèse et structuration du Parti communiste français
     discutant : Jean Vigreux (Centre Georges Chevrier, université de Bourgogne-Franche Comté)

    10 h 55-11 h 20 Andrea Benedetti (Dynamiques européennes, Sciences-Po Strasbourg)
    Les rapports entre Souvarine et les dissidents de la Deuxième Internationale : à la recherche d’un nouvel internationalisme pour la fondation du Parti communiste

    11 h 20-11 h 45 Pierre Krieger (Dynamiques européennes, Sciences-Po Strasbourg)
    L’implantation du PCF dans le Bas-Rhin de 1920 à 1929 : un héritage tenace de la social-démocratie allemande ?

    11 h 45-12 h15 discussion puis déjeuner

    session 6 L’internationalisme en actes
     discutant : Michel Pigenet (Centre d’histoire sociale du XXe siècle, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

    13 h 30-13 h 55 Édouard Sill (Savoirs et pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle, École pratique des hautes études)
    La fabrique d’une épopée. L’écriture d’une histoire officielle des Brigades internationales
    par le Komintern, un récit étiologique transnational inachevé (1937-1957)

    13 h 55-14 h 20 Fabien Bénézech (Centre de recherches historiques de l’Ouest, université Rennes 2)
    Les communistes marseillais face à l’entrée dans la guerre d’indépendance algérienne :
    un puissant révélateur d’ambivalences (1er novembre 1954-20 août 1955)

    14 h 20-14 h 50 discussion

    session 7 Usages partisans de référents théoriques
     discutant : Jean-Yves Mollier (Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines, université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines)

    14 h 55-15h-20 Massimo Asta (Institutions et dynamiques historiques de l’économie et de la société, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
    De quoi l’économique est-il le nom pour le PCF ? Retour sur le Traité marxiste d’économie politique

    15 h 20-15 h 45 Vanessa Grossman (Princeton University School of Architecture, université de Princeton)
    Pour un urbanisme… (1974) : les communistes français et le tournant urbain

    15 h 45-16 h 15 discussion & pause

    session 8 Circulation des idées en milieu militant
     discutante : Danielle Tartakowsky (sous réserve) (Histoire des pouvoirs, savoirs et sociétés, université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis)

    16 h 30-16 h 55 Haramila Jolly (Centre d’études et de recherche en histoire culturelle, université de Reims Champagne-Ardenne)
    D’André Palin à Jacques Prévert : le rôle des artistes français dans la construction
    d’un théâtre communiste international (1929-1936)

    16 h 55-17 h 20 Anthony Crézégut (Centre d’histoire de Sciences-Po, Paris)
    Le philosophe marxiste et ses pauvres militants. Correspondances sur les appareils idéologiques d’État

    17h20-17 h 45 discussion


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  • 2016 

    Nouveaux regards sur la Yougoslavie socialiste : 
    enjeux Actualité des livres publiés au CHS ( Centre d'Histoire Sociale  -  centre de recherche CNRS / Université Paris 1)historiographiques et mémoriels

    New Perspectives on Socialist Yugoslavia: Historiographic and Memory Stakes

     

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  • Des vies en rouge.
    Militants, cadres et dirigeants du PCF (1944-1981)

    Des vies en rouge… par Paul BoullandPaul Boulland

    Paris, Éditions de l'Atelier, septembre 2016
    352 p.

    isbn : 978-2-7082-4493-1
    ean-isbn : 9782708244931
    prix : 23 €

    Durant les Trente Glorieuses (1945-1975), le Parti communiste français représentait un électeur sur quatre. Pourtant, ses militants sont demeurés le plus souvent des inconnus. Qui étaient ces hommes et ces femmes engagés dans ce parti ?
    En s’appuyant sur des archives inédites, en particulier les questionnaires biographiques remplis par les militants, Paul Boulland retrace des itinéraires de cadres et de dirigeants, restituant une histoire incarnée du Parti communiste. Ainsi, des figures célèbres – parmi lesquels Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, Waldeck Rochet ou Georges Marchais – côtoient dans cet ouvrage celles d’anonymes aux destins singuliers.
    Durant trois décennies, ces militants vont connaître des changements d’une particulière intensité : la Libération, le stalinisme à son apogée, le rapport Khrouchtchev révélant ses crimes, la guerre d’Algérie, la répression du Printemps de Prague, le Programme commun et sa rupture... Autant d’événements que les communistes vont traverser de façons extrêmement diverses.
     

     

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  • Petites Italies dans l'Europe du Nord-Ouest

    Petites Italies dans l'Europe du Nord-Ouestsous la direction de Judith Rainhorn

    Presses universitaires de Valenciennes, coll. « Recherches Valenciennoises, 19 », 2005
    15,5 x 23 x 1,2 cm • 210 p.

    isbn-10 2905725745
    isbn-13 9782905725745

    prix 22 €

    Cet ouvrage entend interroger la variété géographique et sociale des territoires italiens de l'immigration depuis la fin du XIXe siècle, à travers les pratiques quotidiennes des migrants et les modalités de la fusion dans la société locale. ll est issu de journées d'étude organisées à l'université de Valenciennes en mai 2004


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  • La santé au travail, entre savoirs et pouvoirs (19e-20e siècles)

    sous la direction d’Anne sophie Bruno, Eric Geerkens,
    Nicolas Hatzfeld, Catherine Omnès

    Rennes, PUR, coll. « Pour une histoire du travail », 2011
    165 x 240 mm ; 308 p.

    isbn 978-2-7535-1350-1
    prix : 18 €

    L’importance croissante des questions de santé au travail appelle de multiples mises en perspective historiques. Ce livre questionne celles de la production des savoirs, de l’action des forces sociales et du jeu des institutions à l’égard de la santé des travailleurs, au cours de deux siècles d’industrialisation. Un prologue aborde la période dans une perspective transnationale, en prenant en compte les dimensions politiques, économiques et sociales de la santé au travail. Il souligne de nombreuses régularités dans le jeu des acteurs, qui mettent en perspective les régimes de responsabilité ou d’assurances et leurs évolutions.


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  • Les chemins de la mobilité
    Migrants de Tunisie et marché du travail parisien depuis 1956

    Les chemins de la mobilité. Migrants de Tunisie et marché du travail parisien depuis 1956Anne-Sophie Bruno

    Paris, éditions de l’EHESS, coll. «  En temps & lieux, 19 », 2010
    288 p.

    isbn: 978-2-7132-2263-4
    prix : 23 €

    Les étrangers ont été longtemps les grands absents des enquêtes sur la mobilité sociale en France. Anne-Sophie Bruno retrace le destin des migrants de Tunisie. Elle pose la question du poids de l'origine dans l'intégration professionnelle.

    À l’aide des méthodes statistiques les plus récentes, Anne-Sophie Bruno propose une nouvelle manière d’appréhender le marché du travail et les trajectoires socioprofessionnelles. Dans son étude quantitative tout en finesse s’entrecroisent les évolutions personnelles, les changements dans le fonctionnement du marché du travail, les mutations des secteurs et les ruptures de la législation sur l’immigration. À la croisée de l’histoire du travail et de l’histoire des migrations, elle éclaire un des grands enjeux de nos sociétés contemporaines : les phénomènes de mobilité professionnelle et d’inégalités socioéconomiques, fondées en particulier sur des critères de nationalité et de genre.


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  • Archives d'une captivité, 1939-1945 /
    l'évasion littéraire du capitaine Mongrédien

    édité par Anne-Marie Pathé, Yann Potin, Fabien Théofilakis

    Textuel, coll. «  En quête d’archives », 2010
    28 x 21 cm • 160 p.
     

    ean 13 : 9782845973350
    prix : 39,60 € 

    Georges Mongrédien (1901-1980), historien prolixe, spécialiste de la vie littéraire et du théâtre au XVIIe siècle, fut captif en tant qu'officier durant toute la Seconde Guerre mondiale.
    L'expérience de l'enfermement dans l'oflag XI A (Osterode am Harz) jusqu'à l'été 1941, puis dans l'oflag IV D (Elsterhorst bei Hoyerswerda) jusqu'en février 1945 a suscité en lui le besoin non seulement d'écrire au quotidien, mais aussi celui de reconstituer une véritable vie intellectuelle et artistique au sein même du camp. Mongrédien, avec la complicité de ses codétenus, a ainsi participé à la création d'une université et d'une bibliothèque (le plus de 7000 volumes, monté des expositions dans les baraquements, mis en oeuvre un Comité du Livre, tout en assistant à des soirées musicales et des conférences, alors qu'il éditait le Les Cahiers des captifs d'Osterode. 
    Cette évasion littéraire et artistique a surtout donné lieu à la rédaction de nombreux carnets et de "Causeries familières", journaux de bord d'une existence obsidionale. En archiviste de lui-même, Georges Mongrédien a pris soin de conserver les documents représentatifs de cette extraordinaire activité littéraire et culturelle: programmes et photos de théâtre, journaux, menus des soirées de remise de prix littéraires, billets de "croisières" musicales...
    Le fonds d'archives ainsi formé constitue le mémorial inattendu d'une captivité associant sans cesse la souffrance de la réclusion aux remèdes littéraires de la vie collective.


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  • Dachau : Mémoires et Histoire de la déportation
    Regards franco-allemands

    Dachau : Mémoires et Histoire de la déportation, Regards franco-allemandssous la direction d'Anne Bernou-Fieseler et Fabien Théofilakis
    Éditions Tirésias, Coll. « Ces oubliés de l'histoire », 2006
    24 x 1,8 x 16 cm • 318 pages

    isbn-10: 2915293368
    isbn-13: 978-2915293364

    Le camp de concentration de Dachau, ouvert le 22 mars 1933, a d'abord été un lieu d'internement des opposants politiques allemands avant de s'internationaliser avec la Seconde Guerre mondiale : plus de 200000 déportés, venus de toute l'Europe, y furent répartis entre le camp principal et ses 170 camps et kommandos extérieurs ; plus de 40000 des déportés périrent dans ce camp présenté par les nazis comme le camp modèle du système concentrationnaire.

    «Toute l'angoisse du camp, ces instants innombrables pris par ruse sur la crainte et la peur, toute l'angoisse de la Résistance et de la clandestinité s'accumule et se fait poids (...). D'aucun autre monde je n'ai conscience. Le dehors n'est même plus oublié».
    Nous nous trouvons en ce 29 avril 2005 60 ans, jour pour jour, après la libération du camp en 1945. Certes la manifestation ne relève pas d'une logique commémorative. Elle s'inscrit cependant dans une temporalité qui est celle de la mémoire, plus exactement d'une temporalité au croisement de plusieurs mémoires : Mémoire tout d'abord des déportés venus de France. Pour eux, la fin de la guerre a sonné l'heure de la libération mais a aussi signifié une tragique aggravation des conditions de vie dans le camp. «29 avril- Nous sommes arrivés avant-hier à Dachau. (...) Pour la première fois depuis que Dachau existe, l'horloge nazie s'est arrêtée. Des baraques sont pleines d'hommes, le barbelé les entoure encore. Encore enfermés dans l'enceinte, les corps pourrissent sans leurs maîtres». Cette voix est celle de Robert Antelme, évacué sur Dachau, devant la progression des armées alliées.


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  • La captivité de guerre au XXe siècle. 
    Des archives, des histoires, des mémoires

    La captivité de guerre au XXe siècle. Des archives, des histoires, des mémoiressous la direction d’Anne-Marie Pathé
    et de Fabien Théofilakis

    Paris, Armand-Colin, coll. « Recherches », 2012
    230 x 152 mm, 376 p.

    Eean13  9782200280444
    isbn 978-2-200-28044-4

    Si le XXe siècle apparaît comme le siècle des guerres, la figure du prisonnier est longtemps restée comme oubliée. Or, les captifs se comptèrent par millions lors des deux conflits mondiaux, se sont affirmés comme un enjeu central des guerres de décolonisation et révèlent aujourd'hui les mutations, stratégiques et juridiques, des conflits du XXIe siècle.

    Objet d'une forte demande sociale, en France comme à l'étranger, la captivité de guerre fait, depuis une décennie, un retour remarqué dans les travaux des historiens. Transnationale par définition, son histoire déborde les champs de bataille pour toucher l'ensemble des sociétés en guerre de Sarajevo à Guantanamo. Le prisonnier se retrouve ainsi au cœur des dynamiques de mobilisation comme de celles des sorties de guerre, militaires autant que culturelles. L'étudier offre des perspectives de recherche particulièrement fécondes sur les liens entre système de camps et droit international humanitaire, traumatismes et adaptations, sociales comme intellectuelles, et révèle la complexité des interactions entre les captifs et les sociétés qui les côtoient ou les attendent. Face à cet intérêt renouvelé, le présent ouvrage invite, pour la première fois, des archivistes, des historiens et d'autres spécialistes de sciences humaines à dresser un panorama international de la captivité en temps de guerre.


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